Le Québec en ralentissement économique

La crise économique mondiale s’avère pire que prévu par les économistes. Jusqu’à présent, le Québec s’en est relativement bien sorti, mais la crise le rattrape. Comment pourrait-il en être autrement lorsque ses principaux partenaires, les États-Unis en tête, connaissent d’énormes difficultés économiques?

Selon le Mouvement Desjardins, le Québec est probablement entré en récession en novembre dernier. Les plus récentes données sur les marchés financiers, la consommation, l’immobilier, le marché du travail et les exportations indiquent que l’économie québécoise a commencé à se contracter. Ce n’est que dans quelques mois qu’on aura une idée plus précise de l’ampleur de la récession.

L’optimisme est en baisse partout. On observe un fléchissement de la confiance des ménages, une baisse des ventes au détail et un pessimisme grandissant chez les gens d’affaires. Les dirigeants d’entreprises révisent à la baisse leurs projections de chiffre d’affaires, de profits et du nombre d’employés pour l’année 2009. Cela se traduit par des mises à pied, des reports d’investissements annoncés, des arrêts ou des baisses de production ainsi que des fermetures d’usines.

L’état du marché du travail québécois se détériore. Au cours de l’année 2008, il ne s’est créé que 100 nouveaux emplois par rapport à 91 300 en 2007. En décembre, le taux de chômage se situait aux alentours de 7,3 %. On s’attend à le voir grimper à 8,2 % d’ici le printemps. La pénurie de main-d’œuvre dans certains secteurs et le vieillissement des gens aptes au travail freinent toutefois cette hausse.

Mais tout n’est pas complètement sombre. De bonnes nouvelles viennent à l’occasion jeter un baume sur la morosité ambiante. Ainsi, selon le Conseil québécois du commerce de détail, les ventes au détail ont progressé de 4,7 % en 2008 et on s’attend à un gain de 1 % pour 2009.

Le géant Alcoa a fait savoir qu’il maintenait ses projets colossaux au Québec malgré la crise qui frappe le secteur de l’aluminium; même confirmation de la part d’Alcan, l’autre grande aluminerie. La firme de télécommunications Télus a annoncé son intention de créer un nouveau centre d’excellence à Québec qui emploiera environ 200 employés. Vidéotron, un autre grand des télécommunications, annonce le recrutement de 500 nouveaux employés au cours des prochains mois. Le Groupe SNC-Lavalin, une firme de génie-conseil présente à travers le monde, estime que la crise aura un impact mitigé sur ses résultats.

Bref, le Québec a été rattrapé sur le tard par la crise financière et économique et, selon les observateurs, il devrait pouvoir se redresser rapidement dès l’apparition des premiers signes de reprise mondiale.

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