[ Canada ]
Par Sebastien Roy
Fortier était dans une position très inconfortable; d’un côté, devoir satisfaire un groupe de pression puissant afin de maintenir les subventions et les droits tarifaires pour conserver notre gestion de l’offre, et de l’autre, résister à la pression des pays émergeant qui achètent nos produits mais en même temps demandent une redevance douanière importante.
Les négociations ont failli à Genève, en ce qui concerne le cycle de Doha de l’OMC. Michael Fortier, un colistier aux prochaines élections fédérales dans Vaudreuil-Soulange, y était. Malheureusement, il a du se contenter de rester à l’extérieur de la salle de négociations, qui était réservée au 6 pays les plus importants au niveau du commerce international. Bizarrement, le “plus meilleur pays” ne semble pas faire parti de ce club sélect (qui inclut le Brésil?!). Par contre, il a dû jouer un rôle tampon entre les agriculteurs du pays, entre autre sous l’UPA et COOP, et le besoin pour le Canada de se positionner favorablement envers une plus grande libéralisation du commerce afin d’aider les pays en développement économique.
Fortier était dans une position très inconfortable; d’un côté, devoir satisfaire un groupe de pression puissant, afin de maintenir les subventions et les droits tarifaires pour conserver notre gestion de l’offre (je suis plutôt d’accord) et de l’autre, la pression des pays émergeant qui achètent nos produits (mais en même temps demandent une redevance douanière importante).
Personnellement, cette petite sortie en Suisse ne donnera pas plus de crédibilité à ce non-élu du gouvernement Conservateur. Même si les dés étaient pipés en ce qui concerne sa position vers le protectionnisme de notre industrie agricole, Michael Fortier n’aura pas su démontrer sa valeur comme représentant de nos intérêts dans la communauté internationale. Dans le fond, il doit être très heureux que les négociations aient achoppées. Il pourra ainsi se cacher derrière une décision qui n’est pas sienne, sans pour autant endommager l’image positive que le Canada tente de soutenir, soit l’adhésion à une libéralisation du commerce. Seule note positive, Michael Fortier mentionne la chose suivante : «On va voir une poussée d’ententes bilatérales pour tenter d’accomplir par nous-mêmes ce qu’on n’a pas réussi en groupe»
Or, certains agriculteurs voudraient bien que les quotas imposés par l’UPA soient modifiés, vu l’offre grandissante et la demande Québécoise (et Canadienne) stagnante. C’est là que l’exportation devient intéressante. Pour le lait, par exemple, si un fermier veut conserver ses vaches qui produisent beaucoup, il doit acheter un plus gros quotas. S’il ne peut le faire, il devra tôt ou tard se débarrasser de quelques vache, donc une perte de revenu potentiel.
Cela s’applique aussi dans d’autres domaines. C’est là que L’UPA ou COOP devient un bouclier avec son manque de créativité pour favoriser la transformation pour le marché extérieur. Et c’est aussi là que le protectionisme fait mal. La question est de savoir comment appliquer le GATT sans trop se faire mal. Malheureusement, les pays riches semblent revenir vers un conservatisme commercial et non vers un marché ouvert.
En conclusion, Micheal Fortier devra être plus clair sur sa position envers nos méthodes d’échange de bien avec les autres pays lors des prochaines élections, car il semble un peu trop ménager la chèvre et le chou dans ce dossier. Saura-t-il user de plus de leadership? Seul le temps le dira. Et je serai aux premières loges pour surveiller ce personnage qui aspire encore à la légitimité politique, même après plus d’un an au sein du gouvernement minoritaire.
Mots clés: Canada, Économie, International,
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Sebastien Roy
Photo de Jacques Nadeau du Devoir
Articles rédigés: 10 articles
Cet article de 513 a été rédigé par Sebastien Roy il y a 16 ans et 9 mois, le mercredi 30 juillet 2008.
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Cet article est catégorisé sous Canada, International, Économie.
Les mots clés associés à celui-ci sont agriculture, commerce, Parti Conservateur du Canada, protectionnisme.
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