Le mardi 31 mars 2009

ÉconomieQuébecPolitique

Jean Charest et la constitution

Article en réponse à celui de Jean-Paul Tellier

Par Jean-Pierre Plourde

En lui donnant une majorité, on à donné à M. Charest les outils nécessaires pour modifier unilatéralement la constitution. Il n’a pas besoin de demander l’ouverture de négociations, il les fait déjà en notre nom et dans le sens contraire de nos aspirations.

Bonjour M. Jean-Paul Tellier,

J’ai lu votre article intitulé: Charest et sa vision du Québec. Lorsque vous dite la phrase suivante :

« M. Charest ne souhaite pas rouvrir la boîte de Pandore constitutionnelle. »

J’aimerais porter à votre attention que la constitution canadienne n’a jamais été fermée. Il n’y a que nous, Québécois, qui croyons qu’on va nous demander notre avis ou nous autoriser à la donner.

La Constitution Canadienne est en modification constante sous nos yeux et sans notre participation. En 1949, on nous a retiré le Labrador sans nous demander notre avis, déjà c’était inacceptable et contre nos droits communs.

Je vous rappelle que cette Constitution a été rapatriée et modifiée unilatéralement en 1982.

Les magouilles référendaires de 1995 ont été des gestes dignes des pays totalitaires que ce même pays dénonce ailleurs.

Le Canada a même prêté ses observateurs en Ukraine pour éviter le même type de magouilles qu’il organise chez-nous.

La constitution de 1982 modifiée unilatéralement par ce pays sert de base de négociations dans l’approche commune. Des fédéraux assis des deux côtés de la table de négociations s’entendent entre eux pour nous retirer les territoires qu’on a développés, de transférer nos droits fonciers aux Amérindiens et enfin, d’étendre à tous les québécois, peu importe leur origine, la tutelle qu’elle détient sur ces mêmes Amérindiens et cela, sans référendum des citoyens concernés. Le Canada n’a pas besoin de nous pour modifier la Constitution, il le fait tous les jours sans nous demander notre avis.

Cela se fait dans l’indifférence générale des citoyens du Québec, inconscients du lavage médiatique qu’ils endurent et de la perte des droits qu’ils subissent.

M. Charest s’est fait élire sous la fausse représentation de promettre des réductions d’impôts de 1 milliard de dollars par an pendant cinq ans. Après son élection, il a pris le contrôle de l’état du Québec avec des hommes clés dans tous les secteurs de notre économie, il devenait évident que la constitution serait modifiée encore plus loin afin de nous retirer nos actifs. En lui donnant une majorité, on à donné à M. Charest les outils nécessaires pour modifier unilatéralement la constitution. Il n’a pas besoin de demander l’ouverture de négociations, il les fait déjà en notre nom et dans le sens contraire de nos aspirations.

M. Charest à initié le traité d’approche commune en 2004. Par ce traité, il se donne le moyen de décapiter notre principal actif, l’Hydro-Québec, suivit par le deuxième, la Caisse de dépôt dont je crois qu’il en a déjà liquidé le tiers, 50 milliards, les Québécois sont inconscients des conséquences de ces pertes, c’est énorme.

Comment peut-on penser que l’une des équipes de gestion de fonds la plus réputée au monde ait pu faire une si grosse boulette dans sa gestion? Les explications ambiguës du gouvernement Charest sont de sérieux indices, on a déjà fait des commissions d’enquêtes pour beaucoup moins que cela.

Si vous doutiez des intentions de Monsieur Charest, la nomination d’un Ontarien dans notre bas de laine de la Caisse ne laisse pas de doute dans mon esprit, les intérêts de M. Michael Sabia sont à des lieux des nôtres.1

Les conséquences pour nous seront énormes. Ils résulteront dans notre appauvrissement et notre asservissement. On nous retire des droits qui seront différents et discriminatoires et que conservent les autres Canadiens. Parmi les droits qui nous sont retirés, pensons au droit de posséder les territoires de sa province, au droit de gestion de ses territoires, au droit de participation à part entière dans l’avenir de ce pays. Ce sont tous là des modifications constitutionnelles sournoises et sans notre accord commun.

Lorsque M. Charest sature Montréal d’immigrants anglophones, qu’il coupe les subventions aux artistes, qu’il sature nos radios de musiques anglophones et de messages subtils, il prépare la fermeture de notre droit de recours en détruisant notre majorité, empêchant de ce fait, un éventuel retour en arrière, tout en s’accordant un éventuel droit d’intervention direct d’une autre forme contre nos aspirations. Ce sont encore là des modifications constitutionnelles qui sont en cours d’exécutions.2

N’étant plus propriétaires des territoires sous nos installations électriques, nous ne disposerons plus des moyens de pression suffisants pour maintenir notre droit de gestion de ces mêmes territoires. Il deviendra possible à des multinationales d’exploiter nos ressources sans tenir compte de nos propres aspirations.

M. Tellier, il n’y a pas de boite de pandore Constitutionnelle, ces négociations sont en cours d’exécution. Le Québec devient un territoire fédéral et aucune majorité ne sera plus reconnue sur (nos) territoires. Là aussi, ce sont des modifications constitutionnelles et on n’est pas là pour en discuter, on ferme les yeux.

Sans une compréhension généralisée de notre position et des magouilles que l’on subit, on n’aura plus jamais notre mot à dire dans ce pays.

Je vous invite fortement à modifier votre approche exprimée par la phrase: « M. Charest ne souhaite pas rouvrir la boîte de Pandore constitutionnelle. »

On est loin de l’origine de la Confédération respectueuse de ses membres. Cela m’a pris un certain temps pour comprendre et faire abstraction du lavage médiatique pro-Canadien de mon esprit. Je vous souhaite le même cheminement.

Seuls les citoyens Québécois majoritaires et convaincus qu’ils ont tout à gagner à se prendre en main et protéger leurs droits et leurs actifs peuvent renverser la situation.

Nos politiciens nous ont trompés et ils continuent de le faire. C’est à vous, moi et les 7 millions d’autres Québécois de le dire tout haut et de se lever en bloc.

Les citoyens doivent comprendre que rien n’est jamais écrit d’avance, l’histoire, on peut la faire ou la subir.

On a choisit la deuxième option et c’est très dommage car on a encore les moyens pour un temps de changer cela. Encore faut-il en être conscient et l’information en est la clé.

A bientôt,
Jean-Pierre Plourde,

Ce texte est également sur mon blogue.

  1. Voir Juges et partis, sur SagLacWeb []
  2. Voir mon texte sur ce même site, Montréal, le traité de l’approche commune va te faire mal []

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Cet article de 977 a été rédigé par Jean-Pierre Plourde il y a 15 ans et 0 mois, le mardi 31 mars 2009.

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