[ L'indépendance du Québec • L'état de la langue française ]
Par Renart Léveillé
Quand on en vient, comme le fait François Legault, à jeter sciemment de l’eau publiquement sur la flamme, le signal est clair : c’est un renoncement de nous-mêmes comme entité possible dans l’urgence…
Tandis que député péquiste François Legault tente de mettre sous cryogénisation le mouvement souverainiste en pointant le cynisme ambiant, je spécule sur le fait que l’argument de précaution — qui dit qu’un Québec souverain sera le socle pour maintenir la langue française et la culture québécoise dans la pérennité — est dans de sales draps…
Suivez-moi bien : si on argue que le français est en perte de vitesse pour toutes les raisons maintes fois évoquées, on répond de l’autre côté qu’il n’y a pas de problème, ou que le problème n’est pas assez urgent, et donc que la souveraineté n’est pas nécessaire : et l’adverbe « encore » est en option… Alors, logiquement, ces gens devraient changer d’avis et appuyer un projet de Québec souverain dans le cas où ils auraient assez à coeur la préservation des acquis culturels et du caractère distinct de notre société, quand la situation leur semblera assez critique. Mais je conviens que nous sommes dans la subjectivité par-dessus la tête!
Je pense beaucoup ici à nos concitoyens anglophones qui devraient bien voir cette richesse locale, la nôtre, qui les inclus bien sûr, s’ils ne sont pas trop pris dans la mondialisation qui leur donne un sentiment de puissance inégalé : encore plus que d’être des Canadiens anglophones, l’occident leur est culturellement donné et anglophile, et l’orient n’est pas très loin de l’être. Qui d’entre nos concitoyens québécois anglophones se proclament francophiles?
Est-ce que nous devrons attendre de voir le caractère francophone du Québec au bord du gouffre anglophone pour vérifier si nous comptons amplement pour nous-mêmes — je pense ici à nos concitoyens francophones allergiques à toute idée de souveraineté — et pour notre communauté anglophone en nous dotant collectivement d’un pays en guise de sécurité culturelle? Gageons que devant l’hécatombe future — à court ou à long terme — les premiers se changeront en autruches et les deuxièmes seront bien contents de pouvoir enfin donner le coup de grâce à ce qui restera de la loi 101, derniers vestiges d’une fierté quelconque… Alors, devant ce constat, il ne sera donc jamais question de précaution, mais toujours de combat, et c’est bien dommage.
Je vous semblerai catastrophique, mais cela n’est que la démonstration simple d’une scission plus profonde qu’on ne le croit. Quand on en vient, comme le fait François Legault, à jeter sciemment de l’eau publiquement sur la flamme, le signal est clair : c’est un renoncement de nous-mêmes comme entité possible dans l’urgence, ce qui était la dernière carte que nous avions pour faire grandir la sympathie à notre cause, même si c’est une carte très accessoire, on le voit bien.
Et baisser les bras, ça ne veut pas dire autre chose que de baisser les bras, jusqu’à ce qu’on les relève. Pendant le temps qu’ils seront baissés, pour les indécis cela sera un moins dans le calcul que nos adversaires verront comme un plus.
Mots clés: L'état de la langue française, L'indépendance du Québec, Politique, Québec,
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Renart Léveillé
Source de la photo: hergophoto
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Cet article de 478 a été rédigé par Renart Léveillé il y a 14 ans et 7 mois, le jeudi 21 août 2008.
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Les mots clés associés à celui-ci sont François Legault, langue française, souveraineté.
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