Le lundi 10 juillet 2006

QuébecPolitique

Pourquoi je souhaite l’indépendance du Québec?

L'indépendance du Québec ]

Par AmériQuébec

On m’a un jour demandé pourquoi j’étais devenu indépendantiste. Évidemment, ce n’est pas un coup de tête et il s’agit d’une réflexion poussée qui continue encore aujourd’hui.

On m’a un jour demandé pourquoi j’étais devenu indépendantiste. Évidemment, ce n’est pas un coup de tête et il s’agit d’une réflexion poussée qui continue encore aujourd’hui.

Lorsque j’étais encore au cégep, dans mon quatrième cours de français (Communications et arts), le professeur nous faisait parfois lire des textes en vieux français.

J’en suis venu à découvrir chez moi un intérêt prononcé pour les langues (pas seulement le français). Je m’intéressait à savoir comment ces dernières avaient évolué au cours des siècles et pourquoi elles sont rendues ainsi aujourd’hui.

J’ai commencé par l’histoire de la langue française. Il ne s’agit pas ici de vous résumer l’histoire du français, ça serait beaucoup trop complexe et de toute façon des ouvrages complets et gratuits existent déjà sur Internet.

Après avoir lu tout ce qui pouvait me tomber sous la dent sur l’histoire du français, je suis finalement tombé sur le chapitre concernant l’histoire de la langue française au Québec. J’y ai appris énormément de choses. Par exemple, saviez-vous que le français parlé au Québec à l’époque était considéré comme le meilleur français parlé dans le monde? Normal, puisqu’à l’époque en France le français était parlé principalement dans les grosses villes comme Paris, les autres régions possédant (encore) leur propre langue.

L’histoire de la langue française est intimement liée à l’histoire du Québec. Et quand on se met à lire en profondeur l’histoire du Québec, on y découvre des choses tantôt plaisantes, mais surtout choquantes. Ce n’est pas une nouvelle pour personne, mais quand on se plonge dans le rapport Durham, il nous vient un certain dégoût face aux anglais britaniques (et canadiens) de l’époque.

Ceci n’a évidemment rien à voir avec les gens d’aujourd’hui cependant… En lisant l’histoire, en prenant conscience davantage de certaines aberrations (tel qu’un certain rapport prônant l’assimilation complète des canadiens français et la disparition du français en Amérique), j’en suis venu à me questionner énormément sur l’avenir du français en Amérique.

Si, aux conditions linguistiques, on ajoute le contexte socio-historique de l’époque, j’avais déjà là suffisamment de raisons d’être pour l’indépendance du Québec. C’est dommage pour le Canada, qui au départ pronait un pays formé par deux peuples, deux nations fondatrices, mais aujourd’hui alors même que le premier ministre canadien Stephen Harper nie l’existence de la nation québécoise, de profondes blessures refont surface. Qu’on se l’avoue, la nation canadienne française telle qu’elle était au départ jusqu’au début du 20ième siècle n’existe plus aujourd’hui.

Nous assistons et contribuons aujourd’hui à l’émergence d’une nouvelle nation, composée à la fois des canadiens français du territoire québécois de l’époque, des anglos-québécois installés à Montréal depuis belle lurette, des nations autochtones ayant toujours vécu ici ainsi que des nouveaux arrivants immigrant de partout dans le monde. Ces québécois de toutes les origines forment aujourd’hui la nation québécoise. Cette nation majoritairement francophone, avec une culture riche en histoire, musique, cinema, littérature… Une nation qui lutte depuis des centaines d’années pour acquérir ou conserver ses droits…

Plus que jamais, aujourd’hui au Québec nous nous devons d’affirmer cette nation distincte, originale, francophone et ouverte sur le monde en Amérique du Nord. Nous avons tous les éléments nécessaire pour former un état qui fonctionnera au sein de l’Amérique du Nord:

  • Un peuple avec une langue différente
  • Un gouvernement quasi-complet qui n’attend qu’à être amélioré pour structurer un nouvel état
  • Un contexte de mondialisation où le libre-échange permettra à l’économie du Québec de prospérer
  • Des domaines d’expertise où le Québec fait partie des chefs de fil: hydro-électricité, sciences, technologie, biologie, etc.
  • Nous…

Aujourd’hui, plusieurs dirons que l’argument de la langue et culturel ne tient plus la route. Pour moi, ce simple argument me suffit, mais si ça vous en prend d’autres…

  • Je souhaite un Québec reconnu internationalement, avec une voix, des opinions, une influence en Amérique du Nord. En ce moment, on arrive à peine à influencer le Canada dans ses décisions!
  • J’espère une économie davantage tournée sur l’écologie et l’environnement (hydro-électricité, éoliennes)
  • J’anticipe un pays davantage ouvert sur le monde, et une langue française en expansion et plus importante que jamais en Amérique. Un pays ou les nouveaux arrivants savent que cet endroit est francophone.
  • Je prone l’indépendance pour que le Québec décide de ses propres politiques. Que le Québec décide d’aller à gauche ou à droite, mais par lui-même et non à cause que le tout canadien penche d’un côté!
  • Je crois à la refonte du système gouvernemental québécois. Ce bon vieux système découlant trop du système britannique doit prendre le bord! Il me semble que le système suisse pourrait être intéressant à quelques égards ici.
  • J’imagine un projet porteur d’espoir, celui de construire un pays bien à nous. Un projet mobilisant la masse présentement amorphe et désillusionnée de la politique (canadienne ET québécoise). On nous a trop fait croire longtemps qu’on ne pouvait pas rien y changer. C’est faux! Ceux qui veulent peuvent.
  • Je rêve à un pays plus égalitaire, accueillant (nous le sommes déjà!) et surtout maître de son destin. Un Québec grandi…

Je pourrais continuer des heures. On pourrait démolir mes arguments, je pourrais les reformuler, je pourrais en trouver d’autres. En attendant, je travaille et je travaillerai du mieux que je peux afin que le Québec aie un jour lui aussi son mot à dire en Amérique du Nord et à l’international. Je travaillerai afin de mobiliser le plus de gens possible à croire à ce projet de pays.

Dans tous les cas, peu importe le côté que vous choisissez: construisez. Ne faites pas que démolir le Canada ou le Québec, construire est tellement mieux! Ne faites pas qu’argumenter, chialer ou critiquer un système: travaillez pour le changer. Arrêtons d’attendre après les autres, après tout c’est nous (et nos futurs enfants) l’avenir de notre pays.

Pas assez satisfait? Profitez-en donc pour vous replonger dans l’histoire du Canada et du Québec. Comme le dit un vieux dicton: “Il faut s’occuper de la politique, sinon c’est la politique qui s’occupera de nous!”

Libre à vous de commenter, critiquer, ajouter quelque chose… mais construisez!

11 commentaires à cet articleFlux RSS des commentaires

  1. 1 patriote Le 26 août 2006 à 17h55

    dave tu l’as tout dis ,je ne pourrais décrire mieu pourquoi le québec as besoin d’un pays ,vive la langue francaise ,vive la loi 101 pis vive le québec libre

  2. 2 Julien Gaudreau Le 30 octobre 2006 à 10h51

    Très bon texte sur l’indépendance 🙂 !

    Québec livre, nous vaincrons.

  3. 3 Martin Langlois Le 18 novembre 2006 à 2h18

    C’est ben beau mon Dave!! je retiens cette partie là pour faire une ptite critique: « Je rêve à un pays plus égalitaire, accueillant (nous le sommes déjà!) » Je veux juste rappeler à nos gauchistes extrémistes qu’un Québec, malgré ce qu’ils peuvent penser et les fameux mythes.. légendes urbaines qui leur fait croire cela.. Un Québec PLUS solidaire passe par une libéralisation de l’économie, par une création de la richesse et ce n’est pas en imposant la classe moyenne à l’étouffer que ça va arriver.

    Et pour terminer, jme fais plaisir:

    L’argumentaire en faveur de l’indépendance doit être fondé sur l’épanouissement et la distinction culturelle du peuple québécois, il ne pas être peint comme un sorte de messie pour son émancipation face à son appauvrissement économique.

  4. 4 Martin Langlois Le 18 novembre 2006 à 2h19

    Ah oui, en passant, j’ai trouvé ça bien que tes arguments soient je crois tous basés sur le facteur culturel et non économique! Good job!

  5. 5 Dave Charron Le 26 février 2007 à 20h43

    N’avez-vous rien de plus interessant a faire?
    Votre vie est-elle si plate que votre seul raison d’etre est pour cette utopie? Le Quebec Libre…il n’y aura plus de cancer…plus de gaz a effet de serre…on deviendra tous millionaire…tout les immigrants vont retourner chez eux…le Quebec independant ne rendra pas ta vie plate plus interessante…trouve toi autre chose! Met tes energies a aider les gens pauvre dans le monde…!!!
    Tata!

  6. 6 Dave Le 26 février 2007 à 21h03

    Une utopie? Une seule raison d’être?

    Et toi mon grand, t’en a une raison d’être? Ou tu te contente de frapper sans arguments sur des gens parce que toi t’a pas d’ambition?

    Désolé, personne n’a jamais prétendu que de faire l’indépendance du Québec aller effacer la faim dans le monde, personne n’a cette prétention. Ah, peut-être toi, puisque tu utilises ces arguments là!

    Pour ton information, ma vie est loin d’être plate, j’ai plein de projets, j’ai rencontré plein de peuples différents, j’ai plein d’amis, je suis ouvert sur le monde et j’ai de l’ambition, et parmi ces ambitions, l’autodétermination de mon peuple en fait partie.

    Le Québec, c’est un peuple mature, francophone, et on est prêt à aller discuter avec les autres peuples libres de la terre, de nation à nation, à l’ONU, à l’UNESCO, à l’OMC, sur les grandes tables environnementales, etc.

    Si ta cause s’est d’aider les gens pauvres de ce monde, c’est très noble de ta part. Bien moi j’essaye à ma façon d’aider le monde, mon monde, aussi.

    Maintenant, si tu ne fais rien pour aider les pauvres, et que tu te permets de critiquer là où les autres mettent leur énergie, permet moi de te retourner l’insulte et de me crisser pas mal de toi :lol:.

    Pour finir, si tu vois l’indépendance du Québec comme un divertissement, ta mentalité de petit pain doit être bien plate!

  7. 7 Steve Le 10 juin 2007 à 22h25

    haha charron yé con

  8. 8 Matou Le 24 octobre 2008 à 16h03

    La seule façon d’y arriver a avoir un PAYS ;C que le Québécois félicite l’autre Québécois qui réussit, ton voisin, ton ami, ainsi nous créerons entre nous une force solidaire imbattable!

  9. 9 Serge-André Guay Le 6 novembre 2009 à 19h36

    Bonjour,

    Je suis l’auteur d’un livre sur le sujet :

    Comment motiver les Québécois à voter pour ou contre l’indépendance du Québec, essai, Serge-André Guay, Fondation littéraire Fleur de Lys

    L’exemplaire numérique (PDF) est gratuit :

    http://manuscritdepot.com/a.serge-andre-guay.3.html

    Serge-André Guay

  10. 10 Marcel Sylvain Tremblay Le 7 novembre 2009 à 18h55

    Un très beau texte. Il faut dire, cependant, que le Canada fondé sur deux nations est une attrape des anglais, notament les descendants des réfugiés des colonies anglaises et associés, pour se faire passer pour une nation eux aussi, alors qu’en réalité il n’y avait qu’une seule nation canadienne, soit celle d’origine française, les autres n’étant que des immigrés qui devaient, en principe, se fondre, s’assimiler à la société francophone qui existait là. Le changement de roi, de francophone à anglophone, n’est pas une excuse; il n’y avait rien à modifier à la colonie française pour qu’elle devienne une colonie anglaise, surtout pas la langue. Mais c’est en modifiant tout qu’ils ont réussi à détruire notre pays ancestral: les anglais d’un bord et les françis de l’autre!
    Le Canada est déjà séparé. Québec contrôlait toute la Nouvelle-France, qu’on appelait aussi Canada, auparavant, maintenant elle (la capitale) ne contrôle plus que sa propre province depuis l’instauration d’un gouvernement commun entre les anglais et les français. Ainsi, les anglais ont pu s’accaparer tout l’ouest du Québec à partir de l’Ontario. La tragique histoire du Manitoba en témoigne.
    Ce ne sera pas nous qui va provoquer la destruction du Canada. Il est déjà détruit, nous vivons en apartheid avec les anglais, et les bandes indiennes, auparavant libres, autonomes et en pleine possession de leurs gouvernements propres (il y a un mot pour celà mais j’ai un blanc de mémoire pour le dire) à l’intérieur et sous la protection de l’empire français, sont maintenant dépourvues de tout celà dans l’empire anglais. Et puis on y a instauré une discrimination entre les descendants des branches maternelles et paternelles des indiens, en les enfermant dans des réserves, les uns étant à l’extérieur et les autres à l’intérieur (en gros, sans tenir compte de détails particuliers). Les uns vivent avec nous, et les autres à l’extérieur de nous, alors que nous étions ensemble auparavant. Une manière de plus de détruire notre pays, et même le Québec en particulier, en divisant le territoire innu en parties raciales, notamment, avec le Projet de traité de l’Approche commune. Les innus des réserves, qu’on appelle Premières nations innues, ne sont pas plus indiens que les métis, descendants de la branche maternelle des innus, qui vivent parmi nous. Il est facile de comprendre, par celà, que les descendants paternels veulent se faire passer pour des rois, dans la bonne tradition masculine de l’attribution des pouvoirs royaux dans pas mal de civilisations du monde entier.
    Une autre remarque. Les canadiens anglais du Québec ne sont pas tous à Montréal, malgré qu’ils y soient plus visibles. De nombreux anglophones se sont assimilés à nous partout en province; on ne les remarque pas parce qu’ils vivent avec nous en français, exactement comme nous; même leur nom de famille passe pour être français, avec le temps, tellement on est habitués.
    Ce ne sont que des remarques, pas du tout pour contredire votre beau texte, que j’admire beaucoup. Des précisions que je tenais à apporter, simplement, dans votre approche plus large de la situation.

  11. 11 Mélina Le 22 décembre 2010 à 20h07

    Dave,
    Je suis une p’tite française de France mais je partage vos opinions. Je suis encore trop jeune (14 ans) pour pouvoir faire quoi que ce soit pour le Québec, mais je compte bien agir en grandissant.

    Aujourd’hui, parmi mes projets, j’en ai un qui consiste à aller vivre au Québec. Je corresponds depuis quelques années avec des québécois qui m’ont permis de découvrir leur province, leur langue, leurs cultures, leurs valeurs,… je connais aussi quelques français qui ont eu la chance de partir vivre au Québec (provisoirement) et j’ai pu récolter leur témoignage.

    Je ne suis jamais allée là-bas. Vous allez sûrement vous demander comment cela se fait-il que je sais avant même de connaitre que c’est au Québec que je souhaiterais vivre !? C’est en Amérique du Nord, et ça me rapproche de ma famille (elle vit un peu partout aux Etats-Unis). De plus, le québécois est une très belle langue que je maîtrise bien (bien sûr, je n’ai pas l’accent hein !) et les Québécois ont une bien grande ouverture d’esprit, contrairement aux personnes que je connais ici (en France). Ils sont chaleureux et accueillants. Cela me séduit.

    Comme je le disais précédemment, je ne peux pas faire grand-chose de ma petite place. Cependant, je fais de mon possible. Par exemple, je prends bien soin de corriger celui ou celle qui ferait l’erreur d’appeler “Canadiens” ceux qui sont québécois, je leur enseigne quelques expressions pour leur faire découvrir un peu le québécois,…
    Cela va peut-être finir par les gaver à force, mais au moins ils en sauront plus qu’avant sur le Québec.
    Oui, car en France, avant de commencer à correspondre avec des québécois, je n’avais quasiment jamais entendu parler de cette province. Je ne savais pas où c’était précisément, je ne voyais pas quelles étaient les différences entre le québécois et le français, je disais “canadiens” pour désigner aussi les “québécois”,…

    Maintenant, les choses ont bien changé et je suis terriblement heureuse de savoir tout ce que je sais.
    Un petit mot pour terminer : Oui à l’indépendance du Québec !

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Cet article de 973 a été rédigé par AmériQuébec il y a 17 ans et 8 mois, le lundi 10 juillet 2006.

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