Gesca : organe de propagande non-officiel pour la CAQ

Dans un petit papier gribouillé par André Pratte sur le Blogue de l’édito de Cyberpresse, on pouvait lire aujourd’hui comme titre “Il faut reconnaître la CAQ1”. Déjà, le message est clair, on demande aux lecteurs de reconnaître la CAQ. Évidemment, la CAQ doit combler ce besoin essentiel, celui de la reconnaissance2. Parlant de reconnaissance, la CAQ semble très enthousiaste de ce partenariat informel entre elle et la Presse, comme on peut le voir sur la page Facebook du parti:

Pour ceux qui se demandent, “Coalition pour l’avenir du Québec”, c’est le nom de la CAQ lorsque cette dernière était un OSBL (Organisme sans but lucratif). C’est le nom que le parti arbore toujours sur Facebook, preuves de la confusion entre la CAQ “OSBL”  et la CAQ “parti”.

Ainsi, selon André Pratte, ce ne serait pas vraiment à l’Assemblée nationale de reconnaître le parti, mais plutôt l’opinion publique, cette opinion forgée en grande partie par son journal. Pratte écrit que l’on “doit tenir compte de l’état de l’opinion publique: à l’heure qu’il est, un Québécois sur trois appuie la Coalition de M. Legault.”

Au dernier sondage Crop, la CAQ était à 31% dans les intentions de vote, donc ce n’est pas tout à fait un électeur sur trois. Quoi qu’il en soit, ce n’est pas à l’opinion publique de décider, ni au parti au pouvoir et ni au parti dans l’opposition.

Il y a un règlement à respecter, et Pratte le cite, qui est “qu’un groupe parlementaire est reconnu lorsqu’il compte au moins 12 élus et a reçu, lors du plus récent scrutin, au moins 20% des suffrages exprimés.” Voilà, c’est ce règlement qui compte, pas ce que André Pratte pense ou l’opinion publique forgée par sa grosse presse propagandiste.

Le public a élu des adéquistes et des péquistes, pas les vire-capots de la CAQ. La CAQ peut bien patienter encore quelques mois, non? Si c’est tellement vrai qu’un électeur sur trois est en faveur de la CAQ, ce parti sera élu fort probablement pour former un gouvernement majoritaire, alors il aura le temps de se reprendre. Mais bon, la CAQ est peut-être mieux de ne pas avoir trop de temps de parole, puisque plus la population va découvrir ce qu’est vraiment ce parti, moins elle risque de vouloir voter pour lui.

Récemment, Vincent Marissal, aussi à l’emploi de Gesca, a dû utiliser son blogue  pour venir à la défense de ses collègues journalistes qui ont torpillé Duceppe avec un pétard semble-t-il mouillé. Il fait de son mieux, mais ce n’est pas simple. Justement, pratiquement au même moment où son patron demande à la population de reconnaître la CAQ, basé essentiellement sur l’argument de la volonté populaire, Marissal écrit

Personne au Québec n’a jamais voté pour la CAQ, on ne peut donc pas évoquer la volonté populaire ou même la légitimité des caquistes pour leurs accorder un statut de parti officiel. On ne peut pas remplacer la voix du peuple par un sondage.3

Bref, Marissal semble en total désaccord avec son patron sur cette question. Il faut croire qu’il y a encore un peu d’indépendance journalistique chez Gesca.

En terminant, pas étonnant qu’on n’entend pas souvent parler le co-fondateur de la CAQ, Charles “Lagaffe” Sirois. À lire, un article de Léo-Paul Lauzon, qui explique qui est Charles Sirois:  Pensez-vous vraiment voter pour Sirois et la CAQ?

1. Il faut reconnaître la CAQ [↩]
2. CAQ: François Legault a un besoin de reconnaissance [↩]
3. Reconnaître (ou non) la CAQ? [↩]

Mots clés: Politique, Québec, André Pratte, CAQ, François Legault, Gesca