Par RRQ
Les seuls qui peuvent aujourd’hui avoir envie de revivre dans l’honneur ces durs événements guerriers et génocidaires sont les Orangistes des années 2000 qui semblent bien avoir pris possession du comité organisateur. Heureusement, il reste des Acadiens décidés à ne pas se faire rire ainsi en pleine face.
En 1760, il y a 250 ans cette année, les hommes de Chenard de la Giraudais se frottèrent aux Anglais de l’amiral britannique Byron ; de la Giraudais avait pour mission de récupérer Québec, tombée aux mains de l’ennemi à l’automne 1759. L’affrontement eut lieu au fin fond de la Baie des Chaleurs, à l’embouchure de la rivière Restigouche. Après plusieurs heures de résistance, de la vraie celle-là, les Français durent capituler.
Cette dernière bataille entre Franco-Canadiens et Anglais durant la guerre de Sept ans scella définitivement le sort de la Nouvelle-France; celle-ci n’était plus et le continent tomba aux mains de l’Angleterre, au désespoir des Canadiens fiers de ce qu’ils étaient et qui décidèrent de faire leur vie ici, malgré la présence du conquérant anglais et désormais maître des lieux.
C’est ce triste événement que les gens de l’organisme Restigouche 1760 ont décidé de faire revivre! Sur le site internet du groupe, il est clairement dit que leur objectif est de « commémorer et honorer cet événement historique de première importance ». « Honorer » un événement historique de première importance, voyez-vous cela! Mais de première importance pour qui? Certainement pas pour les Acadiens et les Micmacs qui ont été soit déportés et massacrés, soit massacrés et scalpés. Les seules personnes qui peuvent aujourd’hui avoir envie de revivre dans l’honneur, la fierté et l’enthousiasme ces durs événements guerriers et génocidaires sont les Orangistes des années 2000 qui semblent bien avoir pris possession du comité organisateur.
De fait, L’Acadie nouvelle publiait ces jours-ci un article rapportant des événements proprement choquants. La présidente de l’organisme Restigouche 1760, Wendy Cosper, a interdit aux Acadiens qui participaient jusque-là à l’organisation du « festival » de s’exprimer en français. La bonne dame à la personnalité orangiste ne serait pas capable de parler français, alors elle interdit à tout le monde autour d’elle de s’exprimer dans cette langue qui semble être, à ses yeux, abjecte.
Au temps de la Nouvelle-France, il existait des gens qui faisaient métier de truchement. Aujourd’hui, ce métier existe encore et ça s’appelle un interprète, un traducteur. Mais le Nouveau-Brunswick doit les avoir tous exterminés en même temps que les Acadiens, au temps de la déportation, ce qui expliquerait pourquoi miss Cosper n’y a pas recours, aujourd’hui. C’est ça où bien miss Cosper ne souhaite pas voir son environnement pollué par des gens s’exprimant dans un patois propre aux conquis sans envergure!
Heureusement, il reste des Acadiens bien décidés à ne pas se faire rire ainsi en pleine face. De ce fait, les membres acadiens du comité Restigouche 1760 ont claqué la porte, refusant de piler sur leur orgueil, ce qu’ils auraient fait s’ils avaient accepté de dissimuler leur langue dans un garde-robe, tout près de la porte d’entrée du comité orangiste Restigouche 1760.
Mais ce n’est pas tout, Mme Cosper a en plus le culot d’inscrire ces festivités Restigouche 1760 dans le cadre de ce qu’elle appelle les « 3-C ». À ses yeux, il y eut tout d’abord le Conflit de 1760, ensuite la Cohabitation – forcée ajouterais-je – pour finir, aujourd’hui, avec la Collaboration. Or, il n’y a que dans la tête des tenants à tous crins de l’unité canadienne qu’il est possible de traduire ainsi de tels événements.
La réalité étant que le conflit a donné naissance à un contexte à l’intérieur duquel les francophones du Canada sont soumis politiquement et sur la voie de la disparition pure et simple. Et ce ne sont pas tous les « sparages » (petites pièces de théâtre jouées par des enfants du Québec et du Nouveau-Brunswick, des défilés en costume d’époque, des banquets, etc.) que les organisateurs ont prévus dans le cadre des festivités Restigouche 1760 qui y changeront quoi que ce soit.
À l’évidence, il y a des gens qui ont la « comprenure » difficile. L’annulation de la reconstitution de la bataille de 1759 à Québec ne semble pas avoir marqué l’imaginaire des Wendy Cosper de ce monde. Faudra peut-être leur rafraîchir la mémoire.
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Réseau de Résistance du Québécois
Patrick Bourgeois
Articles rédigés: 151 articles
Profil: Le RRQ est une organisation de résistance qui considère l’indépendance du Québec comme nécessaire à la survie et au développement de la nation québécoise. Il tire son inspiration de toutes…
Cet article de 658 a été rédigé par Réseau de Résistance du Québécois il y a 15 ans et 0 mois, le dimanche 11 avril 2010.
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Cet article est catégorisé sous Québec, Société.
Les mots clés associés à celui-ci sont Acadie, bataille, histoire, Nouvelle-France, reconstitution, Restigouche.
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En fait, les Français ont abandonné et sabordé leurs navires quand ils surent via les indigènes que le siège de Québec était abandonné. Leur mission était inutile.
Et ils ne pouvaient plus sortir de la rivière, un de leur navires volontairement coulé, obstruait le passage aux navires anglais.
Il me semble qu’ils ne se sont point rendu, mais ont rejoint les Micmacs dans l’intérieur des terres.
Le seul navire qui ne fut pas sabordé enfermait des prisonniers.