La Caisse est un levier absolument indispensable pour que le Québec réalise ses ambitions, dont la souveraineté. C’est pourquoi Charest, qui a fait du Québec une succursale d’Ottawa, a entrepris de la neutraliser et la faire passer sous le contrôle de Toronto.
La Caisse est un levier absolument indispensable pour que le Québec réalise ses ambitions, dont la souveraineté; le Plan O de M. Parizeau en témoigne éloquemment. C’est pourquoi Charest, qui a fait du Québec une succursale d’Ottawa, a entrepris de la neutraliser et la faire passer sous le contrôle de Toronto. Un plan fort probablement signé Paul Desmarais.
Premier temps: Changement de la loi régissant la Caisse en 2004 (un bâillon dans la nuit). Trois points importants pour la suite des choses.
Deuxième temps: Vider la Caisse de son expertise.
La sous-performance de la Caisse (principalement due aux pertes sur le papier commercial), va servir de prétexte pour réduire l’équipe de gestion. Un mémo enjoignait le remplaçant de Richard Guay (donc, Sabia) d’éliminer huit hauts dirigeants. Quand ce document a été coulé aux médias par une source anonyme, madame la sacoche est venue dire qu’il s’agissait d’un “canular”. Elle a menti. Ce mémo s’est avéré exact en tout point :
Un dirigeant de la Caisse, resté anonyme, y montrait du doigt huit vice-présidents qu’il faudrait limoger ou déplacer. Un an plus tard, ces huit dirigeants ne sont plus employés de la Caisse, ou sont en congé de maladie d’une durée indéterminée.
Troisième temps: Transformer la Caisse en fond « indiciel ». Comme les dirigeants de la Caisse avaient sous performé par rapport à “l’indiciel”, pourquoi ne pas en éliminer encore plus et transformer simplement la Caisse en fonds indiciel. C’est ce à quoi s’affaire Sabia auprès des déposants, rendue “groggy” par les pertes subies et incapables de voir la manœuvre:
Pour la première fois de son histoire, la Caisse de dépôt a offert à ses déposants d’investir dans des portefeuilles indiciels plutôt que de laisser ses gestionnaires professionnels faire fructifier leur argent.
La proposition, qui est actuellement à l’étude dans les comités de placement des différents déposants, est un changement de cap majeur pour la Caisse: depuis sa création, l’institution emploie des dizaines de professionnels dont le mandat est justement de faire mieux que les indices boursiers.
En privant la Caisse de son expertise qu’elle a mise 40 ans à bâtir, on en fait une coquille vide et on lui fait perdre son centre de gravité au Québec. Ce qui la rend plus facilement manipulable par de puissants intérêts privés, étrangers, pour ne pas dire ennemis, de notre intérêt national.
Qui est véritablement derrière le plan mené par Charest? Le Seigneur de Sagard lui-même, Paul Desmarais et une clique de Bay Street, qui ont fait du Québec une succursale d’Ottawa. Ils visent à neutraliser et contrôler notre bas de laine de 140 milliards. Devenu un « fond indiciel », il serait géré de Toronto. Un vieux fantasme. Les Lesage, Lévesque, Parizeau avaient compris l’importance de ne pas faire de la Caisse un fonds privé exactement pour cette raison.
Cette manœuvre du démembrement aurait commencé avec Henri-Paul Rousseau, se serait poursuivi avec Richard Guay (s’il n’avait pas été éjecté) et se poursuit maintenant avec Michael Sabia. Tous les trois en lien avec Paul Desmarais.
Dès son arrivée, Henri-Paul Rousseau a démantelé le réseau international très performant que la Caisse avait mis des décennies à bâtir. Sauf le réseau en Chine, à la demande express de Paul Desmarais1. Il a aussi tenté de convaincre M. Pierre-Karl Péladeau de céder Vidéotron à Roger… une manœuvre qui aurait servi les intérêts de… Gesca-La Presse. Avant de quitter et de passer chez son véritable patron, Power Corp., il aurait fortement recommandé son « dauphin » Richard Guay à la direction. Histoire de garder un lien privilégié entre la Caisse et mononcle Paul.
Richard Guay fut imposé par le bureau de Charest, contre l’avis du C.A. de la Caisse qui en souhaitait un autre. Avec raison, il était le gestionnaire de risque qui a mené au désastre du papier commercial. Pour le faire taire durant l’élection, on lui a mis un papier de médecin dans la bouche… et ensuite un million dans les poches comme prime de départ. Il ne sera pas le seul administrateur à finir avec un papier de médecin dans la bouche et une forte prime de départ. Le silence a un prix!
Michael Sabia, lui, est arrivé avec un ordre du jour qui venait directement de Charest. Sa première rencontre avec le Québec Inc. (ou faudrait-il dire le Québec Sinks?) a eu lieu dans les bureaux de Power Corporation. Elle devait demeurer secrète mais fut révélée par la vigilance d’un journaliste de Québecor média. Le message était clair: le Québec Inc. se limite pour lui au pré-carré de mononcle Paul.
Quel plan Paul Desmarais poursuit-il? M. Pierre Dubuc a publié le meilleur texte sur la Caisse selon M. Parizeau. Je conclue sur cet extrait:
Constatant les liens serrés entre la Caisse et Power Corporation – où a été repêché Henri-Paul Rousseau – Mario Pelletier se demande « s’il n’y a pas là un prélude à un éventuel démantèlement, au profit du secteur privé, et notamment des filiales tentaculaires de la Financière Power » car « il n’y a plus d’obstacle à ce que les fonds de retraite de la collectivité québécoise aboutissent entre les mains des gestionnaires de puissants intérêts privés ».
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Articles rédigés: 22 articles
Cet article de 1,043 a été rédigé par Jean-Claude Pomerleau il y a 15 ans et 3 mois, le lundi 25 janvier 2010.
Il y a 3 commentaires suite à cet article. Vous pouvez aussi suivre le fil des commentaires.
Cet article est catégorisé sous Économie, Québec, Politique.
Les mots clés associés à celui-ci sont Caisse de dépôt et placement du Québec, Jean Charest, Michael Sabia, papier commercial, Paul Desmarais, Power Corporation.
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A partir du moment ou le gouvernement Charest change la politique d’investissement prioritaire au Québec pour favoriser des investissements à l’étranger, le gouvernement Charest peut facilement de l’extérieur choisir des investissements étranger qui vont favoriser la réduction du capital de la Caisse afin d’en venir à bout en quelques années.
Je suis pour ma part persuadé que l’affaire de l’aéroport de Londre on la Caisse à perdu des milliards était planifiée de même que tous les investissements perdus.
Il est très facile avec de bonnes relations étrangères, et ce gouvernement en a beaucoup, de planifier des investissements à risque, pour, à court ou à moyen terme, vider le compte de banque du Québec.
Il ne m’étonnerait pas que des ristournes personnelles aient été placés dans des comptes privés en récompense pour services rendus pour avoir permit le pillage de nos fonds de pensions et autres fonds de l’état Québécois, imaginez la commissions sur 40 milliards de gaspillages qui ne reviendront plus et seront définitivement perdus pour notre développement.
Ce gouvernement transfert gratuitement et littéralement nos outils de développement à des multinationales étrangères.
L’Hydro-Québec, c’est plus sournois, et surtout politique et pervers, voir mon texte l’affaire d’énergie Nouveau-Brunswick.
Québécois, réveillez-vous, voir mon site Québécois agissez, saglacweb.blogspot.com et saglacweb.com.
A bientôt
Jean-Pierre Plourde.
Pour la Vandal-lisation de l’Hydro Québec. Voir l’excellent dossier du groupe MCN21 qui demande le congédiement de Vandal (en fait c’est la congédiement des libéraux qu’il faut exiger:
http://mcn21.org/actualites/article/mcn21-exige-le-congediement
JCPomerleau
Mettre l’argent de la caisse de dépôt principalement en actions ne me semble pas sécuritaire. Pourquoi ne pas placer majoritairement en obligations chez Hydro-Québec, qui encore actuellement construit beaucoup. Cela garantirait nos deux grandes institutions.