Le mercredi 17 juin 2009

QuébecSociété

Une fête « nationale », hein? Parfaitement… et en français!

Réplique à Yves Boisvert, Patrick Lagacé et Josée Legault

L'état de la langue française ]

Par Luc Archambault

Il n’est pas question d’empêcher les Anglos de participer à la fête nationale du peuple souverain du Québec. Il est question que la fête nationale du peuple souverain du Québec à majorité de langue française, dans un État de langue officielle française, dans un contexte de menace perpétuelle ravivées à Montréal depuis plusieurs années, se passe en français. D’où la crise actuelle activée par des propagandistes qui veulent piéger les souverainistes.

L’Autre Saint-Jean : les anglos seront finalement au programme, titre La Presse propagandiste du 15 juin. Comme si c’était les Anglos-québécois qui étaient bannis et non pas la langue anglaise plutôt… OU, comment faire du débat linguistique une affaire « ethnique » …

Finalement, les partisans canadianisateurs auront pesé une fois encore très fort dans la balance de leur culpabilisation multiculturelle en confondant tout et son contraire. Rien n’est perdu cependant, la décision finale nous sera annoncée ce mercredi 17 juin.

De corvée enthousiaste, Yves Boisvert dans son titre Une fête « nationale », hein ? et Patrick Lagacé dans ses titres (on vend de la copie ou on en vend pas!) – Anglos bannis : ils semblent qu’ils seront au spectacle, finalement… qui en parle dans son article intitulé La carrière musicale de Dany Villanueva pour faire référence à son blogue – Groupes anglos bannis d’une fête de la Saint-Jean : la suite – Des Anglos bannis de scène dans un spectacle de la Saint-Jean?

Notons déjà l’emploi abusif et impropre du terme Anglo dans ces titres assassins. Or, il n’est pas question d’empêcher les Anglos de participer à la fête nationale du peuple souverain du Québec. Il est question que la fête nationale du peuple souverain du Québec à majorité de langue française, dans un État de langue officielle française, dans un contexte de menace perpétuelle ravivées à Montréal depuis plusieurs années, se passe en français. D’où la crise actuelle activée par des propagandistes qui veulent piéger les souverainistes. C’est leur sport « national ».

Or, ces thuriféraires casseurs de nationalisme supposé renfermé et mesquin, sont incapables de défendre leur thèse invalide pour ce qui est du centre de la fête nationale, Yves Boisvert voudrait pourtant qu’elle se valide en périphérie. Son principe, il l’admet volontiers ne vaudrait pas pour la fête principale, mais vaudrait pour une fête tout aussi nationale dans un quartier à majorité francophone de Montréal. N’importe quoi !

Quant à Josée Legault, s’il est question de ce qu’elle évoque dans son blogue du VOIR intitulé Happy Saint-Jean ?, je me demande bien où est le problème?

« Et deux groupes qui se seraient probablement fait un plaisir de pousser quelques chansons EN FRANÇAIS (on sait qu’au moins Lake of Stew le fait déjà en régions). Primo: parce qu’ils auraient été INVITÉS à se joindre à la Fête nationale. Secundo: par conscience du fait que leur auditoire dans Rosemont-Petite Patrie, aurait été francophone. Et que c’est en effet la langue officielle du Québec. Moitié courtoisie. Moitié respect et lucidité. (* On vient d’apprendre que ces deux groupes « désinvités » viennent d’être réinvités. Décision finale : mercredi.) »

Ainsi donc, si c’est bien ce ça qu’il s’agit, inviter des Québécois anglophones à leur fête nationale du Québec pour chanter en français, pourquoi ne les invitent-on pas au spectacle principal? Car tout est là, en effet, il est question de fête nationale du peuple souverain du Québec, celui qui n’a jamais été appelé à nommément valider l’État abusif et illégitime actuel du Canada jamais soumis aux voix du peuple et qui s’impose sur son territoire national contre sa volonté.

Ce peuple souverain du Québec, toutes origines confondues, qui a été appelé par deux fois à fonder nommément de ses voix libres l’État souverain du peuple souverain du Québec. Et sont, comme de bien entendu, parties intégrantes de ce peuple des ressortissants de diverses origines, qu’elles soient britannique, italienne, grecque, haïtienne, etc., toutes aussi préoccupées par la survie de la langue française au Québec ne serait-il pas normal que cette préoccupation s’exprime au cours des spectacles de la fête nationale de manière à ce que la langue commune soit bel et bien le français, menacé par l’anglais?

Qu’on chante en Wolof, en italien, en créole, ne pose pas de problème… Mais y chanter en anglais est un affront intolérable, un manque de respect pour notre commune et légitime inquiétude face la situation précaire de notre survie linguistique intolérable. L’image par excellence d’un sans gêne ou d’une inconscience abyssale voudrait en vertu d’un principe périphérique qu’on chante en anglais à cette institutionnelle et étatique occasion là, comme si le reste de l’année officieuse ne leur suffisait pas.

Un étendard propagandiste provocateur et irrespectueux de notre légitime inquiétude linguistique

La moindre des choses serait que s’il est permis de chanter en anglais, il ait des quotas qu’il faut respecter. L’un d’eux, c’est qu’au moins aux spectacles de cette nation, nous ayons le spectacle d’une solidaire manifestation du fait que cette inquiétude qui est la nôtre n’aie pas en plus à subir l’affront de ne pas être ne serait-ce que respectée et prise en compte ce jour national là. Anglos, italos, gréco, haïtio-québécois, solidaires de cette même inquiétude et la manifestant en chantant pour le moment, exclusivement en français, contrairement à la France même, qui elle ne semble pas comprendre que l’assimilation commence par l’art, puisque c’est un fait de culture.

« L’étonnant n’est pas tant de voir quelques zélés de la ceinture fléchée bannir des groupes anglophones. C’est que, pendant toutes ces années, les Anglais aient été officieusement bannis de la fête nationale de « tous les Québécois ». » — Yves Boisvert, La Presse du 15 juin 2009, Une fête « nationale », hein ?

Ce ne sont pas les Anglos qui sont bannis, c’est la langue anglaise. ET des Anglos-Québécois, il y en a eu plusieurs aux spectacles de la fête nationale, sauf que… ils ont chanté en français. N’importe quoi !

Boisvert ajoute qu « [i]l n’est plus acceptable qu’il soit “ethnique”. Il se veut “territorial”. Il inclut donc tous ceux qui veulent vivre sur le territoire québécois, quelle que soit leur origine. » Pas de problème, ce pourquoi ce ne sont pas les Anglos que l’on bannit lors des ces fêtes nationales, mais bien la langue anglaise. Nuance !

Je relève « l’ethnie canadienne française qui vit au Québec. ». Les Québécois d’origine française qui vivent au Québec ne sont pas une ethnie. Ils forment un peuple, le peuple québécois. Vous ne le saviez pas? Ce qui les fait différents des minorités « ethniques », différents des Italo-Canadiens ou Italo-Québécois par exemple. Il n’y a pas de peuple italien au Canada, le peuple italien vit en Italie. Mais il y a un peuple Québécois, et il vit au Québec. ET, le peuple du Québec lui, est ce peuple à majorité de langue française toutes origines confondues.

Boisvert ajoute : « Il y a dans cet incident toute la schizophrénie du nationalisme contemporain. »  Tiens donc, c’est tout le nationalisme maintenant qui trinque, tant qu’à faire, pourquoi se gêner… Bien sûr le mondialisme multiculturel, son contraire, lui… n’est pas schizophrène. Il n’affirme pas n’importe quoi fallacieusement et de manière sophistique pour mieux tancer le nationalisme québécois qui s’oppose à bon droit à un État du Canada qui s’impose d’autorité sans se jamais nommément soumettre aux voix du peuple souverain du Québec de manière tout à fait asymétrique et hors toute éthique et équitable réciprocité. Et ça, c’est pour le contexte…

Il ajoute encore: « Est-ce que cela veut dire que la culture, pour être nationale, doit être unilingue ? » Pourquoi pas quand il est question de la faire nationale, quel est le problème dans un État officiellement unilingue? Pourquoi faudrait-il qu’elle soit bilingue, donc anglophone, pour fêter une nation dont l’État est officiellement unilingue contrairement à l’État bilingue du Canada?

Et encore, « Mais toutes les manifestations, partout, doivent-elles être du même moule ? » Pourquoi pas quand il est question de fête nationale du Québec unilingue français? Quel est le problème? L’anglais est-il menacé de disparaitre à ce point qu’il faudrait lui donner un statut spécial?

Enfin, « Il est dans la normalité des choses que le spectacle principal soit entièrement en français. La Fête nationale reste aussi l’affirmation joyeuse de la culture francophone dans ce coin d’Amérique du Nord. »

Fort bien, si c’est vrai au centre, il n’y a pas de raison que ce soit faux en périphérie, le principe vaut pour tout ce qui est de même nature. On parle bien de la même chose, de spectacles de la fête nationale du peuple souverain du Québec de langue française, à protéger. POINT.

Vivement des Anglos-québécois à leur fête nationale du peuple souverain du Québec. Vivement qu’on les voie avec nous chanter ensemble en français, Léonard Cohen compris, qui chanterait en français ses si belles chansons déjà interprétées en français partout dans le monde, pour dire qu’il prend le parti de la diversité culturelle contre le rouleau compresseur de la mondialisation impérialiste anglaise, pour fêter solidaires là-dessus, notre fête nationale de la survivance française menacée. Celle qui fête le 250ème anniversaire de la naissance du peuple souverain du Québec en tant que peuple distinct du peuple de France et distinct de tout autre, officiellement de langue française en Amérique anglaise.

Vivement des fêtes nationales du peuple souverain du Québec de langue française. Exclusivement de langue française parce qu’il s’agit des fêtes d’un État unilingue français. C’est un choix que nous avons fait. ET, c’est le bon choix pour le Québec, n’en déplaise aux canadianisateurs.

Amenez-en des Anglos-Québécois qui pour l’occasion de LEUR fête nationale, de NOTRE fête du peuple souverain du Québec, manifestent avec nous leur choix politique pour la diversité culturelle qui, dans le contexte américain qui est le nôtre, exige des gestes clairs en faveur d’un État québécois de langue officielle française, il reste toute l’année pour chanter en anglais. ET, il y en as, Bob Walsh, Nanette Workman, Judy Richard, Kate and Anna McGarrigle, Martha et Rufus Wainwright, et j’en passe… Quel est le problème!?

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Cet article de 1,531 a été rédigé par Luc Archambault il y a 14 ans et 10 mois, le mercredi 17 juin 2009.

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