Par Sebastien Roy
L’élimination pure et simple de la période de question permettrait à nos députés de siéger plus facilement et longuement aux différentes commissions ou aux débat structurés autour d’une motion ou d’un projet de loi. Ça c’est efficace et productif.
J’ai eu la folle idée, hier soir, d’écouter la séance parlementaire de mercredi au complet en accéléré1 . Je me suis dit qu’un bon citoyen devrait être au courant de ce qui se passe au parlement une fois de temps en temps. Il faut être craque-pot pour faire ça, j’en conviens. Mais pour répéter ce que l’on entend ad nauseam au 98.5FM : « Ce sont mes taxes qui sont dilapidées, cher monsieur… ». N’écoutant que mon courage, je me suis fait une carafe de café, j’ai regardé et écouté.
Grossièrement, voici ce que j’y ai vu. Une fois l’ordre du jour passé, nous entrons dans le débat d’une motion présentée par l’ADQ sur la mise en place d’un plan pour contrer les effets de l’économie chancelante qui nous affligera très bientôt. Oh surprise! Moi qui croyait m’endormir, malgré les longs discours pour justifier ce plan, les échanges subséquents étaient parfois musclés mais respectueux et efficaces.
Par contre, on ne peut éviter les sempiternelles justifications du gouvernement en place : « Nous avons déjà pris des mesures, nous avons fait ci, fait ça, vous n’avez pas etc…. ». La conclusion de ce débat s’est soldée, un peu plus tard dans la journée, par le vote positif pour accepter la motion et j’en fus fort aise. Un point pour le parlement.
Or, après le diner, ce fut au tour de l’entrée du nouveau ministre de la santé, Yves Bolduc. Le protocole de la chose était nécessaire pour le parlement, mais pas pour le simple citoyen que je suis. J’ai dormi un peu.
Ensuite, on annonce le départ du député de Notre-Dame-De-Grâce. C’est triste mais tout aussi ennuyeux. Ensuite, vint la fameuse période de questions. Ce fut d’une tristesse sans nom; Comme si les élus sortaient de la bienséance et entraient dans une arène. J’avais l’impression qu’ils jouaient à un jeu. C’est à celui qui jouera le mieux avec les mots qui gagnera.
Au bout du compte, des questions furent posées, souvent pertinentes, parfois maladroites, mais aucune réponse satisfaisante n’en est sorti. J’avais l’impression d’assister à un épisode de la lutte du dimanche mais avec des lutteurs en veston-cravate. J’ai failli craquer et fermer mon ordinateur.
J’ai passé à travers et encore une fois, j’ai été surpris de voir que les exercices suivants semblaient faire avancer quelque chose. C’était en effet la période des motions et discussions sur les projets de loi. D’intelligentes interventions et réponses en sont sorties, particulièrement sur le système d’éducation et des commissions scolaires.
Le tout s’est terminé vers 18 heures. OUF! Un peu fastidieux mais intéressant. Or, tout ce qui s’est fait après la période de question s’est fait dans l’ordre et le respect et j’ai eu l’impression que les choses avançaient.
Ce n’est pas la première fois que j’assiste à la période de question. C’est vrai que c’est beaucoup plus vivant et près de l’actualité du jour. Mais jamais rien de vraiment constructif ne sort de cette période. C’est un moment ou les députés s’amusent. Il est évident qu’ils sont en récréation, juste à les entendre gueuler en « background » ou à sortir des phrases loufoques qui font souvent rire l’assemblée.
De plus, je crois qu’une fois sur deux, à cause de leur manque d’expérience, ils n’avaient pas le temps de poser leurs questions ou de répondre car leur temps était limité et les micros se fermaient automatiquement. C’était pathétique. Par ailleurs, c’est à celui qui trouvera la formule assassine le premier. Quand je vois ça, moi aussi j’ai juste le goût de dire : « Heille! Arrêtez de vous amuser à débattre sur des niaiseries! Ce n’est pas le temps de peaufiner l’art de la rhétorique et de la langue de bois! Ce n’est pas pour ça que je vous paye! ».
Ainsi, je plaide fortement en faveur de l’élimination de la période de questions, si divertissante soit-elle. Je ne veux pas que le gouvernement me divertisse, je veux qu’il travaille sur les dossiers. Je ne veux pas que vous vous donniez de l’exposure médiatique. Cette période est de la pâtée pour les journaleux. Je veux que vous fassiez avancer les choses et la période de questions ne fait rien avancer. L’élimination pure et simple de la période de questions permettrait à nos députés de siéger plus facilement et longuement aux différentes commissions ou aux débat structurés autour d’une motion ou d’un projet de loi. Ça, c’est efficace et productif.
Comment fait-on pour réaliser cette demande, au-delà du besoin de conserver les traditions? Quelqu’un voit un réel avantage à la période de questions? Expliquez-moi, car je ne comprends pas.
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Sebastien Roy
Photo: Cacophonie Visuelle, essaie #36 de Guy Leroy
Articles rédigés: 10 articles
Cet article de 769 a été rédigé par Sebastien Roy il y a 14 ans et 5 mois, le vendredi 24 octobre 2008.
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Cet article est catégorisé sous Politique, Québec.
Les mots clés associés à celui-ci sont Action Démocratique du Québec, Assemblée Nationale, débat, questions, Yves Bolduc.
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