Le dimanche 23 septembre 2012

PolitiqueQuébec

Cégeps anglophones: couper l’herbe sous les pieds

Suggestions au PQ afin de permettre le Cégep anglophone aux francophones et allophones

Actualités ]

Par Sylvain

Personnellement, je ne crois pas que l’on devrait interdire le Cégep en anglais aux allophones et aux francophones. Toutefois, si j’étais au PQ, j’opterais pour un renforcement strict des règles pour l’admission dans les Cégeps anglophones plutôt que d’aller vers l’interdit strict.

Je viens de lire l’article «Mme Marois et les anglos1» de Lysiane Gagnon à la Presse, et j’y ai vu un argument, le seul, qui est aussi repris chez les anglophones pour accuser le Parti québécois de vouloir les faire disparaître.

 Disons qu’il faudra bien des explications pour démontrer aux anglos que le PQ apprécie leur apport culturel et protège scrupuleusement leurs droits, alors que le programme du parti prévoit de nouvelles tracasseries pour les petits salariés anglophones, la désagrégation des cégeps anglais (lesquels ne survivraient pas sans la clientèle allophone)…

En effet, dans le projet du Parti québécois, ce qui inquiète le plus la communauté anglophone, c’est de voir les Cégeps fermer les uns après les autres. Les anglophones ne veulent pas que les Québécois, les francophones, s’approprient en quelques sortes les allophones, car les anglophones veulent transformer les allophones en anglophones, en Canadiens fédéralistes. Il faut dire les choses telles qu’elles le sont!

Coupons l’herbe sous leurs pieds

Je suis entièrement d’accord avec le Parti québécois sur l’importance de s’assurer que les immigrants puissent s’intégrer en français, soit la langue de la majorité au Québec. Je suis aussi totalement d’accord pour que tous les Québécois puissent maîtriser la langue française une fois rendus adultes. Si toutefois les anglophones veulent continuer à vivre dans la réclusion historique volontaire, tant pis pour eux. Respectons leur choix.

Personnellement, je ne crois pas que l’on devrait interdire le Cégep en anglais aux allophones et aux francophones afin de ne pas se mettre des gens à dos, lesquels pourraient se ranger dans le camp du non lors du prochain référendum. Le Québec est toujours une province, alors il y a des limites à vouloir faire comme si c’était un pays souverain. Toutefois, si j’étais dans votre parti, j’opterais pour un renforcement strict des règles pour l’admission des francophones et allophones dans les Cégeps anglophones plutôt que d’aller vers l’interdit strict.

Comment faire?

Par exemple, pour qu’un francophone ou un allophone puisse s’inscrire dans un Cégep anglophone, il faudrait qu’au préalable il réussisse l’épreuve uniforme de français du secondaire 5 avec, disons, une note d’au minimum 80%. Comme on dit, ceux qui passent sur les fesses ne pourront pas aller au Cégep anglophone.

En fait, ne serait-ce pas une bonne idée d’augmenter le niveau de l’apprentissage du français au secondaire? Par exemple, comme on fait pour l’anglais, les mathématiques, la chimie ou les sciences physiques, ne serait-il pas possible d’avoir un cours de français plus avancé en secondaire 5, ou même à partir du secondaire 4?

Ce faisant, on s’assurerait que tous les étudiants qui terminent leur DES  maîtrisent le français. On ferait en sorte de leur permettre de se surpasser.  À mon sens, les sommes et le temps investis dans le cours de français mise à niveau au collégial devraient plutôt l’être au secondaire.

Ultimement, les étudiants francophones et allophones qui pourront démontrer une maîtrise parfaite du français pourraient avoir le droit d’étudier en anglais au Cégep.

De plus, les francophones et les allophones, même s’ils étudiaient dans un Cégep anglophone, devraient aussi se voir obligés de se soumettre à l’épreuve uniforme de français du collégial afin de recevoir leur DEC, que ce soit en étudiant par eux-même la matière des cours de littérature obligatoires ou en les faisant pendant l’été, ou encore à distance.

En agissant de la sorte, il ne resterait plus d’argument valable du côté des anglophones pour dire que le Parti québécois veut en quelque sorte la fin des Cégeps anglophones.

Même chose chez les francophones et allopphones, puisqu’ils pourront tous étudier au Cégep en anglais s’ils le désirent, en autant qu’ils démontrent que leur niveau de français est déjà à un niveau «collégial». Bref, plutôt que d’interdire, on augmente les critères d’admissibilité de façon noble et utile.

Ce que j’ai suggéré ci-haut permettrait aussi, même pour les étudiants qui ne veulent pas étudier au Cégep en anglais, d’augmenter la qualité du français au Québec. Le débat est ouvert!

  1. Mme Marois et les anglos []

4 commentaires à cet articleFlux RSS des commentaires

  1. 1 Deschênes Mireille Le 23 septembre 2012 à 15h19

    Bonjour, je me demandais sur quel modèle d’intégration s’appuyait Me L Gagnon. Sûrement pas sur celui des francophones dans le ROC. J’aimerais que quelqu’un confrontre les anglo. du Québec concernant le traitement des franco.dans les autres provinces. Ils recoivent de la part de cette communauté si généreuse à peu près rien, c’est l’assimilation. Est-ce qu’il existe un modèle ailleurs pour que nous cessions de martyriser ces pauvres anglo. Historiquement, ils n’ont jamais accepté que le Québec reprenne sa destinée en main depuis les années soixante. C’est du n’importe quoi à chaque fois que le PQ arrive au pouvoir et cela a culminé le quatre septembre dernier par une tentative d’assasinat. Imaginez si celui qui avait tiré aurait été un jeune et étudiant. Je n’ose même pas y penser. Mais non celui qui a tué une personne est un anglo. dans la soixantaine. La loi 101 doit être renforcée et vite. J’espère que le gouvernement Marois prendra acte de votre proposition, cela est une façon et il y en a sûrement d’autres. Je n’en peux plus de les entendre chialer et les allophones ne sont pas mieux, en tout cas pour une bonne partie d’entre eux.

  2. 2 Roger Lapointe Le 23 septembre 2012 à 15h23

    La grande mouvance des francos hors de Montréal est un des facteurs majeur qui explique la perte d’influence du français dans le coeur de Montréal.Aucune loi ne pourra palier ce phénomène qui est loin de diminuer quand on consulte les stats concernant le déplacement des populations.Que faire pour ramener les jeunes familles francos à Montréal?Augmenter le prix du litre d’essence à 3$?

  3. 3 Victor Le 24 septembre 2012 à 0h22

    Un aspect plus substantiel des cégeps n’est peut-être pas tant la maîtrise de la langue française, mais surtout celle de la culture francophone.

    Au cégep, nous faisons de la littérature et de la philosophie. Souvent de l’histoire (au moins celle de notre discipline) et apprenons des termes techniques. Nous construisons pour plusieurs notre esprit critique, notre manière de penser le monde, et nous détaillons beaucoup notre manière de le percevoir. Il est très légitime, dans l’optique des droits acquis, que les jeunes anglophones de la communauté historique s’initient à la philo, à la littérature, ou à l’histoire des sciences à travers des auteurs et des évènements qui ont marqué le monde anglophone. À travers Shakespeare, Thomas Moore, Hemingway, Newton, Mordekai Richler, Dickens, la magna carta ou la réforme anglicane. Mais tout ça, ce n’est pas la même chose que de passer par Victor Hugo, Voltaire, Descartes, Marie Curie, Réjean Ducharme, le Code Napoléon ou la révolution tranquille.

    La langue n’est pas qu’un moyen de communication, c’est aussi et surtout un interface, entre le monde et soi, entre soi et les autres, qui interprète déjà pas mal, et qui est bien différent de culture en culture.

    Entre 16 et 22 ans, l’esprit bouillonne souvent et les graines idéelles qu’on y sème sont dans une terre fertile pour pousser longtemps et marquer une vie entière. Voilà pourquoi, selon moi, le seul aspect de la maitrise de la langue n’est pas le point principal lorsqu’il est question de communauté d’acceuil des nouveaux arrivants.

    Malgré tout, je suis quand même plutôt contre cette mesure, parce que je crois qu’elle cherche à corriger d’une manière symboliquement assez cavalière, un phénomène encore mineur.

  4. 4 Claude Dulac Le 24 septembre 2012 à 7h40

    Une solution plus simple. Ajouter comme auparavant une septième année où tous devront réussir l’examen de français et de mathématiques avant de poursuivre même pour la minorité canadienne québécoise de 5.6% (anglaise).

    Après le secondaire III, la voie des cours de métiers ou techniques. L’ajout d’une année au secondaire soit la 6 (treizième) comme dans le reste du Canada et des USA. Pas de coût car cet ajout ne justifierait pas l’embauche de personnel de direction. Permettrait de terminer l’équivalent collégial à moindre coûts sans emprunt comme au CEGEP. Réduire le décrochage scolaire du floue du CEGEP.

    La création d’écoles techniques sans cours autres que la profession. Établir des écoles normales comme cela existait pour former uniformément les futurs enseignants. Plus de cours de français pour les immigrants nouvellement arrivés dans les commissions scolaires mais plutôt dans des résidences fermées en région.
    Donc avec ce système inspiré aussi de modèles européens .Après le secondaire l’accès direct à l’université.
    Abolition du 60% de subventions aux écoles privées souvent confessionnelles et passerelles. À 3,000$ le riche industriel peut se le payer avec l’argent de ceux qu’ils emploient à 15.00$ qui eux n’ont pas les moyens de les fréquenter.

    S’inspirer du modèle Israélien, Lituanien, Croate pour adopter une représentation équitable du 5.6% de la minorité canadienne québécoise de 5.6% .Les allophones comme dans tout pays qui se respecte ne sont jamais comptabilisés avec d’autres minorités.
    Des droits de scolarité de 29,682$ notre coût devrait être facturé à des étrangers soit les 17,000 canadiens hors-Québec .Ce qui nous coûte 478 millions à nous Québécois. Sur 5 ans plus de 85,000 universitaires comptabilisés pour les listes électorales et avec la minorité canadienne québécoise. des pressions pour des services en anglais pour eux et qui agréablement vous imposent l’anglais comme employé dans certains commerce. Régler le problème, cette clientèle ne vote pas PQ
    .

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Cet article de 649 a été rédigé par Sylvain il y a 11 ans et 6 mois, le dimanche 23 septembre 2012.

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