Le jeudi 9 août 2012

SociétéQuébec

Démission de Gabriel Nadeau-Dubois

Le porte-parole de la CLASSE lance la serviette

La corruption au royaume du Parti Libéral du Québec ]

Par AmériQuébec

Cette nouvelle fera la manchette de ce jeudi: le porte-parole de la CLASSE tant apprécié par plusieurs, mais aussi tant détesté par d’autres, abandonne ses fonctions de porte-parole. C’est dans une lettre adressée aux militants et membres de la CLASSE que Gabriel Nadeau-Dubois en fait l’annonce.

C’est officiel: Gabriel Nadeau-Dubois démission de son rôle de porte-parole de la Coalition large pour de l’association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE). Le charismatique porte-parole de la CLASSE en a fait l’annonce dans une lettre remis aux militants hier soir.

Celui-ci affirme cependant qu’il n’abandonne pas la lutte: “Ce que je quitte, ce n’est pas la mobilisation, ni la lutte, ni la CLASSE : je quitte mon rôle de porte-parole. Je serai encore à vos côtés, dans la rue et dans les assemblées.”

Plusieurs pourraient être tentés de croire que Gabriel Nadeau-Dubois fera la même chose que Léo Bureau-Blouin, et faire le saut en politique. Dans les circonstances actuelles, cela semble bien peu probable, comme on peut le lire dans l’article du Devoir:

Pour ce qui est de la suite des choses, Gabriel Nadeau-Dubois n’entend pas suivre les traces de son ancien compagnon d’armes, Léo Bureau-Blouin, qui est passé de la Fédération étudiante collégiale du Québec à la vie politique comme candidat pour le Parti québécois. Il estime qu’un leader étudiant est redevable au mouvement et ne doit pas se servir de l’attention médiatique dont il a bénéficié pour faire avancer des convictions personnelles. À cet égard, il ne prendra plus la parole publiquement tant que durera la grève étudiante.

Pourtant, à la fin du mois de mai, les membres de la CLASSE avaient reconduit le mandat de l’ex porte-parole jusqu’à la fin du conflit. Malgré le départ de Nadeau-Dubois, la CLASSE a toujours deux porte-parole, soit Jeanne Reynolds et Camille Robert.

À l’heure actuelle, la CLASSE ne s’est pas exprimée officiellement sur le sujet ni sur son site Internet, ni sur Facebook. Sur Twitter, tout au plus, l’organisation a retweeté la lettre de démission de Gabriel Nadeau-Dubois, ce qui est somme toute une confirmation discrète de la chose:

Voici donc la lette de Gabriel Nadeau-Dubois.


À tous ceux et celles qui se sont mobilisé-e-s ce printemps,
Aux membres de la CLASSE,

Cette lettre a pour but de vous informer que je quitte mes fonctions de co-porte-parole de la CLASSE. Après près de six mois de lutte à vos côtés, j’ai la conviction que la CLASSE a besoin de nouveaux visages. Après avoir participé à la tournée nationale de la Coalition aux quatre coins du Québec, je sais que notre lutte entre dans une nouvelle étape. Une étape qui nécessite un renouvellement : il est temps pour moi de tirer ma révérence. J’ai fait ma part comme porte-parole, il est maintenant temps que d’autres prennent la relève.

Je pars la tête haute, avec la conviction d’avoir fait mon devoir et d’avoir participé à un mouvement populaire historique. Je suis un étudiant, je suis un militant et c’est à ce titre que je continuerai dorénavant à faire avancer mes idéaux. La CLASSE, avec ou sans moi, continuera à accomplir de grandes choses : je ne suis pas et n’ai jamais été un chef. Par mon départ, je le démontrerai hors de tout doute.

Je pars, mais le mouvement se poursuivra. Ce que je quitte, ce n’est pas la mobilisation, ni la lutte, ni la CLASSE : je quitte mon rôle de porte-parole. Je serai encore à vos côtés, dans la rue et dans les assemblées. Je pars avec le sentiment du devoir accompli, avec le sentiment d’avoir participé à la hauteur de mes capacités à construire cette magnifique mobilisation. La CLASSE a besoin de sang neuf et je sais qu’il y a parmi mes collègues des gens formidables, prêts et prêtes à reprendre le flambeau.

Cette décision n’est ni motivée par l’amertume, ni par le désespoir. Au contraire, je suis plus convaincu que jamais de la nécessité de poursuivre la mobilisation entreprise dans les six derniers mois. Le climat d’ébullition politique et sociale que nous avons contribué à mettre en place au Québec doit impérativement se poursuivre dans les prochains mois et les prochaines années. Les critiques soulevées par la jeunesse québécoise ce printemps sont beaucoup trop profondes pour être réglées par une campagne électorale de 35 jours.

Un seul regret

Nous avons posé de graves questions, et les élections ne pourront y répondre entièrement, même advenant la mise au rancart du gouvernement libéral. Nous n’avons pas seulement contesté une hausse des droits de scolarité. Nous avons remis en question des institutions sclérosées et corrompues qui avaient grand besoin de l’être et nous avons contesté le tout-à-l’économie des libéraux.

Je pars avec un seul regret. Je regrette de quitter mes fonctions alors que le Québec est toujours dirigé par Jean Charest, un premier ministre méprisant et violent envers le Québec et sa jeunesse. Gaz de schiste, corruption, Anticosti, Mont-Orford, hausse des droits de scolarité, taxe santé : la liste des tromperies, des mensonges, des scandales et des attaques à la population de ce gouvernement est trop longue.

Et lorsque la jeunesse s’est élevée contre ces absurdités, M.Charest n’a trouvé comme réponse que la dureté des matraques et l’acidité des lacrymogènes. À l’imagination de ma génération, il n’aura répondu que par la répression et le mépris. Devant une mobilisation généreuse et fondée sur des principes, il n’aura répondu que par des attaques personnelles et dégradantes.

Depuis le début de notre grève, il n’a reculé devant aucun moyen pour nous briser, autant comme mouvement que comme personnes. La loi spéciale et la brutalité policière se sont doublées d’atteinte à la réputation, de filatures, de déni du droit d’expression, d’interrogatoires injustifiés par la police, d’attaques nominales à l’Assemblée nationale, de sous-entendus constants que notre organisation était à la frontière du terrorisme : tous les coups ont semblé permis, qu’importent les effets sur la jeunesse. Pour un premier ministre qui souhaite tellement que le mouvement étudiant dénonce la violence et l’intimidation, je trouve que Jean Charest a fait preuve à l’endroit des étudiants et à mon endroit d’une charge de violence inouïe. J’ai maintenant besoin de prendre un répit loin de toutes ces attaques.

Ce manque de respect envers la jeunesse et ses porte-parole n’a d’égal que le mépris généralisé du bien commun qui règne au Parti libéral du Québec. Ce gouvernement n’a pas le droit de donner de leçon de démocratie : il est l’incarnation même de la corruption et du détournement des institutions publiques.

Ce premier ministre, au fond, n’est que le symbole d’une société bloquée qui n’a comme aspiration que de s’abaisser au même niveau de bêtise que ses voisins. Les universités américaines et ontariennes ne sont pas des exemples, pas plus que leur système de santé. Nous ne voulons pas suivre le chemin qu’elles indiquent et qui mène à la marchandisation de nos vies.

Heureusement, aujourd’hui, en écrivant ces lignes, je suis sincèrement convaincu que cela ne se produira pas. Cela ne se produira pas, car nous, membres de la jeunesse québécoise, savons maintenant ce que nous devons exiger de nous-mêmes. Cela ne se produira pas, parce que nous sommes des centaines de milliers, enfants de cette grève, à nous battre contre leur projet mortifère. Et nous ne nous refroidirons pas.

L’arrogance du pouvoir n’aura eu comme effet que de renforcer notre confiance en nous-mêmes. Les solidarités tissées au travers des nuages de gaz ne se délieront pas de sitôt. Les mains tendues ne se lâcheront pas. Et nous marcherons encore, pendant des années s’il le faut et bien au-delà de cette grève, afin qu’un jour le peuple du Québec reprenne aux affairistes et à l’argent les rênes de ce pays.

Ensemble, bloquons la hausse.

2 commentaires à cet articleFlux RSS des commentaires

  1. 1 BENOIT GUILBAULT Le 9 août 2012 à 8h17

    DOMMAGE POUR VOTRE DÉMISSION, JE VOUS VOIS COMME UN PROCHAIN DIRIGEANT DU QUÉBEC NOTRE PAYS. j’ai près de 77 ans faut faire vite.

  2. 2 Jacques Dupont Le 9 août 2012 à 13h25

    Corruption par-dessus corruption au Québec et même au Canada. Quand La Sûreté du Québec ( S.Q.) se met de mêche avec la police municipale de Trois-Rivières même encore aujourd’hui pour continuer de cacher le meurtre du sergent-détective Louis-Georges Dupont abattu par ses confrères de travail en défiant l’ordre du 22 avril 2010 du ministre de la Sécurité publique Jacques Dupuis, en ne respectant pas le jugement de la Cour Supérieure du Québec du 20 décembre 1995 (meurtre prouvé de monsieur Dupont)et d’ailleurs lequel jugement n’a jamais été porté en appel par le gouvernement.Quand ces derniers nous demandent de respecter les lois et qu’eux-mêmes agissent comme de véritables ripoux, a-t-on le droit de s’indigner quelque peu? Alors je comprend très bien la démission monsieur Gabriel Nadeau-Dubois qui sert de bouc émissaire tout comme notre famille avec ces mêmes autorités et leur porte-parole officiel: le groupe Québecor, groupe par excellence pour déformer la vérité et ayant très peu d’éthique professionnelle.

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