Le vendredi 18 mai 2012

QuébecPolitique

Plus de 1500 manifestants contre la loi spéciale à Québec ce mercredi soir

Il y avait de l'électricité dans l'air à Québec mercredi soir!

La corruption au royaume du Parti Libéral du Québec ]

Par AmériQuébec

Une manifestation nocturne d’une durée de près de quatre heures aura réuni entre 1500 et 2000 manifestants mercredi soir à Québec. À l’issu de cette manifestation, le bilan était impeccable et aucun accident fâcheux n’a été répertorié.

Depuis près de trois semaines, des manifestations nocturnes se déroulent à chaque soir dans la capitale québécoise. Ce mercredi soir n’y faisait pas exception, d’autant plus avec l’annonce de la loi spéciale. Il régnait alors à Québec une ambiance que l’on peut qualifier d’électrique, à la fois à cause de la tension qui émanait de l’Assemblée Nationale alors que tous les yeux étaient rivés sur celle-ci, et en raison de l’orage violent qui aura éclaté au même moment. Heureusement, un orage tropical a éclaté vers 18h, faisant tomber l’humidité et permettant aux manifestants de se réunir sans encombre.

C’est donc suite à la convocation d’une manifestation à 20h mercredi soir devant l’Assemblée Nationale que des milliers de personnes qui ont répondu à l’appel. Rapidement, l’attention des manifestants a été attirée par un drapeau rouge qui flottait sur la tour gauche de l’Assemblée Nationale. Or, le drapeau rouge n’avait rien à voir avec la grève, et il s’avère qu’il s’agissait du protocole puisque le gouvernement recevait une délégation du Maroc aujourd’hui. Par contre, il était à peu près impossible de discerner quoi que ce soit sur le drapeau outre sa couleur rouge, et cela aura suscité l’euphorie de la foule.

Drapeau rouge sur l'Assemblée Nationale

La manifestation aura véritablement débuté aux alentours de 21h, après le point de presse de Jean Charest annonçant une loi spéciale impliquant, entre autres, la suspension des sessions jusqu’au mois d’août des associations étudiantes actuellement en grève, mais surtout, des atteintes extrêmement graves au droit fondamental de manifester. Initialement, le thème de la manifestation était “Restons phares”, mais ce thème fut en partie éludé par les événements en lien avec la loi spéciale.

Au début de la manifestation, environ 1000 personnes ont pris la rue, à commencer par la Grande Allée puis la rue Cartier. Au moment de croiser le Chemin Sainte-Foy, la manifestation avait gagné en nombre pour atteindre plus de 1500 manifestants.

En chemin, les manifestants scandaient des slogans comme le désormais traditionnel “Charest, dehors, on va te trouver une job dans le nord”, “Citoyens en colère pour la gratuité scolaire”, “Étudiants, travailleurs, même combat!”, “Une manif par soir jusqu’à la victoire” et “Non à la corruption, Oui à l’éducation”. Au même moment, un journaliste de Radio-Canada, supposant que les manifestants souhaitaient faire du grabuge, questionnait les personnes à la tête de la manifestation et leur demandait s’il y allait avoir de la casse ce soir, comme s’il n’attendait que ça pour sortir son kodak.

Sit-in sur le boulevard Charest

Les manifestants visiblement en colère contre la loi “matraque” du gouvernement ont ensuite circulé dans le quartier résidentiel de Saint-Sauveur jusqu’au Boulevard Charest, où tous ont littéralement “sauté sur Charest”. Après un sit-in de quelques minutes sur Charest, la foule a poursuivi la manifestation en passant par la Rue St-Joseph avant de revenir sur Charest afin de se rendre aux Jardins Saint-Roch.

Discours combatif des porte-parole de la CLASSE

Sur place, Gabriel Nadeau-Dubois et Jeanne Reynolds, les porte-parole de la CLASSE, ont livré un discours devant la foule enflammée. M. Nadeau-Dubois a été le premier à prendre la parole: “‘S’il croit que c’est avec une loi spéciale ou des matraques qu’il va nous faire taire, il se trompe. Dans les derniers mois on a construit le plus grand mouvement de contestation de l’histoire du Québec, ce qu’on appelle le printemps québécois. Et ce soir, Jean Charest nous a fait un grand cadeau… Parce que ce n’est pas seulement le printemps québécois qu’on va faire, s’il faut que notre grève continue jusqu’à l’automne, elle va continuer jusqu’à l’automne. Après le printemps québécois, s’il le faut, il y aura l’été, puis l’automne et l’hiver, et un deuxième printemps québécois! […] À chacun des élus qui va avoir l’odieux de voter en faveur de ce projet de loi ignoble, il faut leur dire que ce n’est qu’un début et qu’on continue le combat! Il va falloir manifester ce soir, demain, après demain, le 22 mai…”

Sa collègue Jeanne Reynolds a ensuite pris le relai: “Il faut considérer ce geste un peu comme une victoire: le gouvernement a abdiqué face au rapport de force qu’on a actuellement! […] Depuis le début de la grève, on en a appris beaucoup avec ce gouvernement là. On a appris qu’on ne vivait peut-être pas dans la démocratie qu’on pensait, que la liberté, ce n’était pas nécessairement acquis et qu’il fallait se battre pour l’avoir. […] S’il y a un mot d’ordre à avoir, ça va être celui-ci: RÉSISTONS! […] Il faut parler de combativité, il faut sortir dans les rues, il faut continuer comme ça. RÉSISTANCE, COMBATIVITÉ!”

Amir Khadir, député de Québec Solidaire, était lui aussi présent à la manifestation et poursuivit: “On est fier de vous! Aucun peuple n’a jamais construit quoi que ce soit de grand sans sa jeunesse! […] Quelle que soit la nature de la loi matraque qui s’en vient, […] vous avez déjà gagné car vous avez planté au coeur du Québec une force que plus rien ne pourra déloger. […] Vous avez gagné car vous avez mis la gratuité scolaire au centre du débat de l’éducation, et vous avez mis l’éducation au centre de notre débat de société. […] Dans quelques semaines, rappelez-vous que si vous voulez que l’ordre politique au Québec change pour que les politiciens soient à votre écoute, l’urne, le bulletin de vote vous appartient!”

Les manifestants vont réveiller Courchesne

Vers 23h, les manifestants ont poursuivi leur route vers le vieux-port de Québec pour se diriger devant un hôtel où logeait la ministre Michelle Courchesne pour la nuit. Au moins une vingtaine de policiers protégeaient l’édifice de l’extérieur alors qu’à l’intérieur, ils étaient tout autant. D’ailleurs, ceux qui étaient à l’intérieur de l’hôtel n’ont pas manqué de filmer le visage des manifestants, chose qu’ils font désormais régulièrement pour faciliter leur profilage. Un peu plus loin, trois autobus plein de policiers attentaient la moindre dérape pour réagir, en vain. Pendant ce temps, la foule de manifestants scandait “Crions, plus fort, pour réveiller Courchesne qui dort!”.

Après une trentaine de minutes devant l’hôtel, les manifestants, toujours en colère, se sont dirigés vers le Château Frontenac, puis ont emprunté les rues du Vieux-Québec pour retourner devant l’Assemblée Nationale. Vers 00h15, la manifestation a abouti devant le siège de la nation, puis les manifestants se sont tranquillement dissipés. Avant de quitter, ils se sont donnés rendez-vous pour manifester chaque soir, jusqu’à la victoire.

Bilan de la manifestation: aucune casse, aucune arrestation, mais beaucoup de colère.

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