Le mardi 7 juin 2011

SociétéQuébec

Lancement officiel du Mouvement Québec français

Parce que le français est l'affaire de toutes les régions

L'état de la langue française ]

Ameriquebec

Dimanche dernier a eu lieu le lancement officiel du Mouvement Québec Français. La plate-forme adoptée par le MQF propose des mesures à prendre pour renforcer le français dans trois grands secteurs : langue de l’éducation, langue officielle et institutionnelle et langue de travail.

Le Mouvement Québec français (MQF) a été officiellement lancé dimanche au Musée national des beaux-arts à Québec par une assemblée à laquelle ont pris part quelque 300 membres et sympathisants issus des différentes régions du Québec.

Le MQF s’est développé par la formation de regroupements régionaux qui, à l’instar de celui formé à Montréal en 2006, se sont graduellement à l’ensemble du Québec. Il s’agit avant tout d’une coalition de citoyens, bien qu’elle ait été initiée par la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal (SSJBM) – comme ce fut le cas pour les éditions antérieures du MQF en 1971 et dans les années 1980-90 – ainsi que par le Syndicat de la fonction publique du Québec, avec l’appui de plusieurs organismes de la société civile, tels que la CSN, la CSQ, la FTQ et l’UDA. Comme par le passé, le MQF est indépendant des partis politiques et a pour mission de faire du français la seule langue publique commune au Québec.

Le porte-parole du MQF, qui est l’actuel président de la SSJBM, Mario Beaulieu, considère qu’il est essentiel que le débat linguistique se fasse dans toutes les régions, non seulement parce que l’avenir du français est gravement menacé, mais parce que l’ensemble du Québec porte déjà les conséquences de l’anglicisation de la région montréalaise.

« L’anglicisation menace le droit de travailler en français des employés des autres régions qui transigent de plus en plus fréquemment en anglais avec les entreprises de Montréal, comme celui des travailleurs francophones issus de l’immigration. En surfinançant les institutions anglophones à Montréal, telles que les cégeps, les universités et les hôpitaux, le gouvernement québécois dispose de moins de financement pour ces institutions en région. L’accommodement le plus déraisonnable qu’on observe au Québec est de financer des services publics en anglais pour les nouveaux arrivants et les allophones.»

Selon Lucie Martineau, présidente du Syndicat de la fonction publique du Québec, « il est grand temps de sonner la fin de la récréation quant au cafouillis linguistique généralisé qui existe au sein de l’administration publique québécoise. » Partant du principe que la loi 101 n’a pas été conçue contre le bilinguisme individuel, mais contre le bilinguisme institutionnel, le MQF entend faire pression pour que les seuls organismes habilités à donner des services en anglais soient ceux qui détiennent le statut dit bilingue. Les autres services de l’administration publique, parapublique et municipale seraient offerts exclusivement en français avec certaines mesures d’exception pour les nouveaux arrivants.

Plusieurs personnalités de différents milieux et de tous les groupes d’âge ont pris la parole à cette assemblée, dont Jack Robitaille, deuxième vice-président de l’UDA, Matthias Rioux, fondateur du MQF en 1971, Maria Mourani, membre fondatrice du MMF et députée du Bloc Québécois dans Ahuntsic, des porte-parole des mouvements régionaux, et plusieurs artistes, dont: Raôul Duguay, Eva Saïda, Louis Caron, la chanteuse Caroline Desbiens, qui est aussi porte-parole du MQF de la Capitale-Nationale et Yves Beauchemin, qui représente la Montérégie. Ils ont traité des problématiques spécifiques à leurs régions ou à leurs champs d’activités autant qu’ils ont exprimé leur amour de cette langue française qui véhicule la culture québécoise depuis plus de 400 ans.

Ce lancement officiel a été l’occasion de faire état d’un plan d’action visant à créer une mobilisation de tout le Québec pour que le français soit véritablement la langue du travail, la langue officielle et institutionnelle et la langue de l’éducation au Québec.

La plate-forme adoptée par le MQF propose des mesures à prendre pour renforcer le français dans trois grands secteurs : langue de l’éducation, langue officielle et institutionnelle et langue de travail. Ces trois axes ont été choisis en fonction de leur incidence majeure sur la force d’attraction du français et son usage comme langue commune.

La plate-forme du MQF comprend aussi bien des mesures sur l’étendue de la Charte de la langue française aux écoles privées et aux cégeps, le financement du réseau universitaire, en passant par la révision de la loi sur la santé et les services sociaux, l’élargissement du mandat de l’Office québécois de la langue française et l’obtention d’un certificat de francisation pour les entreprises d’au moins dix employés, sans oublier d’autres actions visant le renforcement de l’usage du français dans l’espace public au Québec.

On se souviendra que la première édition du Mouvement Québec français, dirigée par François Albert-Angers, avait contribué puissamment à l’établissement de la loi 101. Le MQF a été réactivé périodiquement pour contrer le charcutage de la loi 101 par les lois 178 et 86. « Combattue et sapée dès son instauration, la Loi 101 a subi plus de 200 amendements qui l’ont affaiblie dans la plupart de ses secteurs d’application. Il est plus que temps de susciter une mobilisation nationale pour le français », rappelle Mario Beaulieu.

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  1. 1 Jean Rousseau Le 7 juin 2011 à 12h29

    SOUS LE VERNIS

    Pour vraiment soigner une situation (docteur Kazir) il est nécessaire de remonter à l’origine du mal. Au Québec, ceux qui peuvent cela ne sont pas considérés parce que la majorité (voulant du changement) vit ou pense à travers la vision de M. Parizeau.

    Lorsque le conquérant espagnol a tué le grand chef indien (lors de la conquête en Amérique du Sud) tous les supporteurs de ce dernier se sont retrouvés si désorientés qu’ils se sont laisser mourir (pour ainsi dire) parce qu’incapables de se forger d’autres repères. Tel qu’il apparaît chez-nous actuellement, les indépendantistes ne parviennent pas à réfléchir suffisamment par eux-mêmes pour se rendre compte que l’option phare se trouve irréalisable. Pire, personne a daigné répondre à la question tranchante, ce qui aurait pu permettre de se sortir de ce bourbier.

    « Qu’est-ce qui empêcherait les Anglais de se comporter à notre endroit pareillement qu’avec les Acadiens de jadis en cas de référendum gagnant » ?

    L’autre jour, j’entendais le chroniqueur du sport à la Presse Réjean Tremblay dire que les Anglais choisissent de moins en moins nos joueurs parce qu’ils nous considèrent comme des “frogs”. D’apercevoir continuellement chez l’autre semblable incapacité finit par tomber sur les nerfs. C’est pourquoi il serait pertinent de mettre sur pied une organisation qui veillerait à ce que les plus aptes soient placés aux postes stratégiques. Sinon, on subira (à n’en pas douter) le même sort que ces indigènes.

    Jean Rousseau, B. Ps
    Conseiller en métaScience
    Courriel : jeanrousseau1956@live.ca

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