Jeff Plante, le bouffon polémique

Il y a une part de curiosité et une autre d’inquiétude à la présence de Jeff Plante au cœur de la course à la chefferie de l’ADQ.

Le prétendant à la succession de Mario Dumont s’affiche sans vergogne comme étant le seul véritable courtisan de droite.

Non seulement sa seule présence aura semé le doute et la controverse au sein de l’ADQ, mais sa tendance à la polémique pourrait sonner le glas du parti si le résultat de la course lui est favorable.

De toute manière, on apprend ce matin [cet article a été rédigé le 25 août 2009] même que le candidat aurait bafoué les règles de base permettant sa candidature dans la course. Plante n’aurait pas réussi à rassembler les 1000 signatures exigées.  Malgré tout, intéressons-nous un peu au profil de Plante.

Plante et son équipe ont bien mal choisi leur devise de campagne : « L’Action adroite ».  L’animateur matin de radio XTREM semble bien au contraire grossier et malhabile dans ses déclarations. En faisant un survol du personnage et de ses discours, on prend rapidement conscience qu’il n’y pas de pertinence dans l’idéologie politique de Plante. Celle ci semble uniquement échafaudée sur une suite incessante de controverses et de déclarations chocs.

Le 22 juillet 2009, Jeff Plante annonçait via Twitter que; « Le capitalisme, c’est l’exploitation des imbéciles par des intelligents »1 . Le « tweet » est resté relativement discret mais toute la gravité de ses propos se tient dans cette phrase,  d’autant plus en sachant d’emblée que Plante s’est régulièrement rangé contre les fédérations et unions syndicales, puisqu’il voit forcément une corrélation entre le syndicalisme, l’étatisme et le crime organisé.

En entrevue à l’Info07, Plante déclarait que l’ADQ  n’avait pas de base idéologique2 . Pourtant, il a souvent plaidé en faveur d’un retour aux valeurs de base de l’ADQ. Lesquelles?

Pas plus rassurant de se rappeler que durant la campagne électorale de 2007, alors que Jeff Plante était candidat adéquiste dans le comté de Deux-Montagnes, il avait remis en question l’équité salariale dans la fonction publique en plus de dénigrer les politiques de représentation féminines au sein des conseils d’administration des sociétés d’État.

Durant la même campagne, Jeff Plante avait laissé entendre que le chef Péquiste de l’époque, André Boisclair utilisait sont orientation sexuelle afin d’édifier du capital politique.3

C’est aussi à cette époque que Plante s’était montré flegmatique en regard des commémorations relatives au drame de la Polytechnique. Il affirmait que les actes de Marc Lépine exhortait une généralisation de la violence par les hommes, créant ainsi une forme de psychose4 . Par contre, il décriait le lobbying politique entourant cette cérémonie commémorative.

Suite à la demande populaire ainsi qu’à la pression de l’ADQ et de Mario Dumont, Jeff Plante s’était retiré de la campagne électorale.

Jeff Plante résume très bien ce que l’ADQ semble condamner à être: un parti attentiste, oscillant idéologiquement comme bon lui semble afin de s’accaparer la faveur populaire.

En ce sens, le candidat s’illustre très bien et démontre tout le ridicule qu’il peut déployer. Avec ses sorties risibles et ses propos dissociés complètement des besoins sociétaux du Québec, Jeff Plante creuse lui-même la tombe de sa carrière politique.

Il appert donc que son hypothétique victoire signifierait possiblement la fin de l’ADQ ou à tout le moins sa présence éternelle comme parti de troisième ordre.

1. Voir ce passage sur le profil Twitter de Jeff Plante [↩]
2. Voir L’ADQ doit prendre sa niche à droite sur Info07.com [↩]
3. Déclaration exacte : « Il [André Boisclair] joue son orientation sexuelle quand ça l’arrange, et quand ça ne l’arrange plus, il s’en sert pour faire son outré » [↩]
4. Citation: « Ç’a été récupéré par certains groupes. Si c’était en forme de deuil par rapport aux victimes, j’ai aucun problème avec ça. J’ai de la misère à ce qu’on récupère un événement tragique pour faire avancer une cause d’un lobby; j’aime pas ça. Surtout qu’on a mis toute cette violence-là sur le dos de tous les hommes du Québec. Les hommes du Québec n’ont pas à porter la folie de Marc Lépine. Marc Lépine est un fou. » [↩]

Mots clés: Politique, Québec, Action Démocratique du Québec, droite, Jean-François Plante