Le samedi 15 novembre 2008

PolitiqueQuébec

Attentes de Gilles Duceppe en vue du discours du Trône

Stephen Harper devra mettre l’idéologie de côté et affirmer clairement que l’État a un rôle à jouer pour soutenir l’économie

Canada ]

Par Bloc Québécois

Gilles Duceppe a fait connaître les attentes du Bloc Québécois en vue du discours du Trône. D’après lui, l’économie sera l’enjeu central de la prochaine session parlementaire.

Le discours du Trône sera le premier test important du gouvernement Harper dans la foulée des élections du 14 octobre dernier. Le premier ministre devra agir de façon responsable et mettre l’idéologie de côté en énonçant les intentions de son gouvernement pour ce nouveau mandat.

Au cours de la dernière campagne, le gouvernement du Québec a fait part d’un certain nombre de priorités et on s’attend à ce que le gouvernement de M. Harper y donne suite. Le gouvernement Harper doit également affirmer clairement que l’État a un rôle clé à jouer pour soutenir l’économie et aider les gens frappés par la crise. Le gouvernement conservateur aide depuis longtemps le secteur pétrolier et récemment, il est venu en aide aux banques.

M. Harper doit maintenant annoncer son intention d’offrir un véritable plan de soutien pour les entreprises des secteurs forestier et manufacturier, une priorité pour le gouvernement du Québec et ses régions. Un programme de prêts et de garanties de prêts à l’achat de nouveaux équipements de production pour le secteur forestier et des crédits d’impôt remboursables pour la recherche et le développement devront, entre autres, faire partie de ce nouveau plan. Enfin, celui-ci devra également inclure des mesures d’aide pour les travailleurs et en particulier pour les travailleurs âgés.

De plus, rien n’empêche le gouvernement d’aider les travailleurs qui perdent leur emploi en bonifiant le régime d’assurance-emploi, par exemple en abolissant le délai de carence de deux semaines, une mesure qui ne coûte rien. Le gouvernement a aussi la responsabilité d’aider les personnes âgées et les retraités qui sont heurtés de plein fouet par la crise financière. Le gouvernement pourrait par exemple modifier les règles en ce qui a trait aux REER.

Le gouvernement du Québec a manifesté très clairement son mécontentement face à la décision de couper les subventions aux organismes de développement économique. Dans un geste de bonne foi et de respect des façons de faire québécoises, nous nous attendons à ce que le gouvernement Harper répare cette erreur en annulant cette décision. S’il veut modifier quand même le statu quo, nous l’invitons à présenter ses propositions en comité où elles seront soigneusement analysées. Il aura cependant le fardeau de la preuve, car au Québec, il y a un très large consensus sur l’efficacité des organismes de développement économique.

Je rappelle également à Stephen Harper que la culture, un des fondements de la nation québécoise, représente 314 000 emplois au Québec. Le premier ministre devra rétablir les programmes en culture, comme l’a demandé le gouvernement du Québec, jusqu’à ce qu’il fasse la preuve de la nécessité des compressions et là encore, le gouvernement aura le fardeau de la preuve.

Il y a lieu d’accélérer les investissements en infrastructures, de prendre un engagement gouvernemental pour l’établissement d’un train rapide entre Québec et Montréal et d’injecter de l’argent dans l’économie, en investissant dans le logement abordable. Pour ce qui est de l’aide du gouvernement envers les institutions financières, elle doit être liée à l’obligation, pour les banques, d’offrir du crédit aux particuliers et aux PME, et ce, dans des conditions normales.

De plus, l’économie québécoise appelle une réduction de notre dépendance au pétrole et nous voulons que le gouvernement s’engage à changer de cap en cessant de soutenir l’économie pétrolière et en appliquant les principes de Kyoto, une volonté unanime de l’Assemblée nationale du Québec. À cet égard, le gouvernement conservateur a une grosse côte à remonter en matière de lutte aux changements climatiques. C’est pourquoi nous exigeons un engagement, dans le discours du Trône, à établir des cibles de réduction absolue des émissions de gaz à effet de serre, en utilisant 1990 comme année de référence et en préconisant une approche territoriale : voilà un engagement qui serait accueilli comme un geste de bonne foi, car au Québec, Kyoto c’est payant à la fois pour l’économie et pour l’environnement.

Le respect du choix des Québécois

« Finalement, il reste à espérer que le premier ministre respecte le choix démocratique des Québécois et les priorités du gouvernement du Québec en faisant preuve d’ouverture, en faisant des compromis et en tenant compte des valeurs et des intérêts du Québec dans l’ensemble du discours du Trône. Je pense par exemple à la reconnaissance concrète de la nation québécoise en matière de culture et de langue, au respect du modèle québécois en matière d’immigration, au règlement complet du déséquilibre fiscal et à la nécessité de mettre en œuvre une politique étrangère équilibrée. Plus particulièrement, en matière de justice, le premier ministre devra permettre au Québec de se soustraire aux politiques répressives, rejetées par les Québécoises et les Québécois, en ce qui concerne les jeunes contrevenants. Enfin, s’il persiste à vouloir démanteler le Registre des armes à feu, qu’il transfère cette compétence au gouvernement du Québec.

Le Bloc Québécois présentera sous peu une mise à jour de ses prévisions et des propositions chiffrées en vue de la présentation de l’Énoncé économique du gouvernement.

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