Le dimanche 2 décembre 2007

Amérique

Quand la CIA veut renverser Hugo Chavez

Amérique du Sud ]

Par AmériQuébec

J’ai trouvé ce texte en survolant Vigile, et comme j’aime bien le Venezuela, je tenais à vous le partager. Puisqu’aujoud’hui se déroule le référendum au Venezuela sur la réforme constitutionnelle pour officialiser l’état socialiste et permettre à Chavez de se représenter indéfiniment à la présidence, je crois que c’est le bon timing pour partager ce […]

J’ai trouvé ce texte en survolant Vigile, et comme j’aime bien le Venezuela, je tenais à vous le partager. Puisqu’aujoud’hui se déroule le référendum au Venezuela sur la réforme constitutionnelle pour officialiser l’état socialiste et permettre à Chavez de se représenter indéfiniment à la présidence, je crois que c’est le bon timing pour partager ce texte.

En passant, pour ceux qui critiquent l’ambition de Chavez de vouloir se représenter à la présidence à volonté, sachez que c’est le cas, au Canada. Jean Chrétien aurait pu se présenter 40 ans en ligne s’il aurait voulu!

Je tiens à vous dire que je ne suis pas un ardent défenseur de Chavez, mais je suis déjà allé au Vénézuela et je l’ai rencontré 3 fois en conférence. En ce moment, le Venezuela a très mauvaise presse et il s’agit d’acharnement. Il faut y être allé pour comprendre ce qui se passe là-bas. Se fier seulement à la vision nord-américaine pour comprendre le Venezuela, c’est une grossière erreur. Vous comprendrez à la lecture de ce texte.

Opération Tenaille : une analyse

AUTEUR:
Eva GOLINGER

Traduit par Jean-Louis Seillier, révisé par Fausto Giudice

Le document daté du 20 novembre 2007, classé « Confidentiel » provient de M Michael Middleton Steere, fonctionnaire au Bureau de Affaires Régionales (BAR) de la CIA, situé à l’ambassade des Etats-Unis à Caracas (Venezuela)

Ce mémorandum confidentiel est adressé au directeur de la CIA, le Général Michael Hayden, et a pour sujet « l’avancement de la phase finale de l’Opération Tenaille». Cette opération semble être l’organisation du « Coup d’État en douceur »qui est en cours contre le Venezuela et le gouvernement du Commandant Président Chavez depuis début 2007.

Dans le premier paragraphe de ce document confidentiel, l’auteur fait référence aux « avancées antérieures documentées en rapport avec l’Opération tenaille » et confirme que cette Opération est coordonnée par l’équipe du renseignement humain (HUMINT) au Venezuela. Il fait mention de la directive « 3623-g-0217 » qui semble être la communication antérieure sur cette Opération, et confirme qu’ils entrent maintenant dans la phase finale de ce Plan, comme prévu.

Le mémorandum résume les différents scénarios sur lesquels a travaillé cette équipe de la CIA, précisés dans une communication antérieure, et qui ont, selon l’auteur, connu de nouveaux développements qui doivent être exploités. Le premier scénario est le Scénario Électoral, qui confirme que les tendances d’intention de vote se maintiennent et donnent au OUI un avantage de 10 à 13 % ( 57% pour le OUI, 44% pour le NON), avec un taux d’abstention de l’ordre de 60%. La CIA indique que cette tendance est « irréversible » avant les élections.

Cependant, le fonctionnaire Steere précise que la CIA a suscité une campagne publicitaire pour le NON, avec un budget de plus de 8 millions de $ pour les opérations psychologiques, le payement des enquêteurs engagés par la CIA et la collaboration des agences et médias internationaux, en plus d’une équipe financée par la CIA et dirigée par Alberto Federico Ravell avec les journalistes et médias nationaux. Il mentionne le fait que la « désertion » du Général Raul Isaias Baduel et du parti « Podemos » pourrait « faire perdre à Chavez 6%» en faveur du OUI, quoiqu’ils n’aient pas eu d’impact supplémentaire depuis les déclarations initiales et qu’ils ne fassent pas partie du Plan en question.

Le bureau de la CIA au Venezuela recommande à son directeur les scénarios suivants comme réponses à l’inévitable victoire du OUI le 2 décembre prochain : « empêcher le référendum et/ou en contester les résultats même si on appelle en même temps à voter pour le NON ». Bien que les deux scénarios semblent contradictoires, le fonctionnaire Steere affirme que la « conjoncture politique du moment nécessite la combinaison des deux ». Plus avant, Steere souligne que pendant les quelques jours qui restent avant le référendum, « les activités visant à empêcher le référendum et en même temps préparer les conditions à la contestation de ses résultats » doivent être renforcées.

Pour parvenir à empêcher le référendum, la CIA propose les actions suivantes :

– Chauffer la rue et la prendre avec des Guarimbas (émeutes) et des défilés aux flambeaux

– Créer un climat d’ingouvernabilité

– Provoquer un soulèvement général d’une partie substantielle de la population

– « Votez et restez », plan visant à bloquer les bureaux de vote

– Commencer à donner des informations aux premières heures de la soirée du dimanche 2 décembre, en exploitant les sondages de sortie des urnes ( en violation des normes du CNE)

– Coordonner tout ceci avec les médias nationaux ( Ravell, Globovision et RCTV ) et internationaux

– Coordination avec Peña Esclusa et Guyon Cellies, avec l’Attaché Militaire de la Défense et de l’Armée de terre de l’ambassade des Etats-Unis à Caracas, Richard Nazario

Pour contester les résultats du référendum, la CIA propose ce qui suit :

– Créer un courant d’opinion assurant de triomphe du NON

– Utiliser les enquêteurs engagés par la CIA

– Critiquer et ôter sa légitimité au CNE

– Créer un sentiment qu’il y a fraude

– Utiliser une équipe d’experts des Universités qui rende crédible l’idée d’une manipulation des données du CNE, du Registre Électoral Permanent ( REP ) et de l’encre utilisée pour le vote

De plus, le mémorandum de la CIA écrit par le fonctionnaire Michael Steere proclame la nécessité d’exécuter ces actions pour atteindre l’objectif de :

– Empêcher le référendum

– Dénoncer la fraude

– Prendre la rue

– Isoler Chavez au plan international

– Essayer d’unir l’opposition

– Tenter d’obtenir l’union des abstentionnistes avec ceux qui ont voté NON

– Soutenir fermement la propagande contre Chavez

– Réaliser des actions militaires en appui des mobilisations et actions de propagande

– Achever la préparation des opérations dans les bases militaires de Colombie et Curaçao

– Contrôler une portion de territoire ou un siège d’institution pendant 72 à 120 heures

– Favoriser un coup d’État si possible au sein de la Guarde Nationale.

Les acteurs principaux impliqués dans l’Opération Tenaza sont :

– Le bureau de la CIA au Venezuela (ORA) et son fonctionnaire, Michael Steere

– L’ambassade des Etats-Unis au Venezuela et son ambassadeur, Patrick Duddy

– Le bureau de la Défense, Crise et Opérations (DAO) de l’ambassade des Etats-Unis au Venezuela et son représentant officiel, Richard Nazario

– Le Commando National de Résistance

– L’Action Démocratique

– Drapeau Rouge

– Justice d’Abord

– Peña Esclusa

– Guyon Cellis

– Alberto Federico Ravell et Globovision

– Agences de presse et médias internationaux

– Société Interaméricaine de Presse ( SIP )

– Les Recteurs de l’Université Simon Bolivar ( Rudolph Benjamin Scharikker Pdolski ) et de l’Université Catholique Andres Bello ( Ugalde )

– Les Etudiants :

– Yon Goicochea ( UCAB )

– Juan A Mejias ( USB )

– Douglas Barrios ( UNIMET )

– Ronel Gaglio ( Monte Avila )

– Gabriel Gallo ( Santa Maria )

– Ricardo Sanchez ( UCV )

L’Opération a pour objectif final une insurrection armée au Venezuela, contre le gouvernement du Commandant Président Chavez, qui permette ensuite l’intervention des forces étasuniennes en territoire vénézuélien. En raison de la tension actuelle avec la Colombie, le gouvernement des Etats-Unis et le gouvernement colombien ont renforcé les forces spéciales et les bases militaires installées à proximité de la frontière avec le Venezuela. Dans l’Opération Tenaza, il est fait mention de deux pays : Bleu et Vert, où les Etats-Unis ont des bases pour opérations militaires. Le pays Bleu est maritime, ce qui indique que ce devrait être Curaçao, où les Etats-Unis entretiennent une base militaire sur l’aéroport international de Hato depuis 1999, qui a été renforcée en équipements, constructions et forces spéciales depuis un an et demi. Le pays Vert est frontalier avec le Venezuela, probablement donc la Colombie, où les Etats-Unis entretiennent trois grandes bases militaires, dont une à la frontière avec Apure en Saravena, et plus de 15 stations radar dans tout le pays, qui comprennent au moins 35 soldats des Etats-Unis, en plus des soldats colombiens. Via ces deux bases militaires étasuniennes proches de la frontière avec le Venezuela, la CIA et le Pentagone tentent d’équiper leurs « alliés » au Venezuela ( Ils font mention explicite des « contacts et réunions avec les officiers de divers secteurs, et en particulier de la Guarde Nationale » ) et d’appuyer les mobilisations de rue avec de l’armement. Il est même reconnu dans ce mémorandum que « une partie des armes envoyées par les Etats-Unis a été repérée et saisie », probablement ce qui a été intercepté la semaine passée par les forces de sécurité de l’Etat dans une maison de l’Urbanización Miranda, à Altamira.

La CIA confirme ce pour quoi j’ai sonné l’alarme depuis longtemps : les efforts de l’ennemi en propagande et en opérations psychologiques est le secteur où ont été « récoltés les plus importants résultats » du Plan contre le Venezuela. L’utilisation des médias nationaux et internationaux , et la manipulation permanente de la réalité au Venezuela a abouti à créer une image négative du Venezuela dans le milieu international. Au niveau national, ces opérations psychologiques ont abouti à mettre dans l’embarras plusieurs secteurs de la société vénézuélienne, et à accuser le gouvernement et le Président Chavez de tous les maux du pays, bien que beaucoup de ceux-ci aient été provoqués par l’opposition elle-même (perturbations de l’approvisionnement, chaos provoqué par les guarimbas, etc ). Nous devons définir une stratégie de communication internationale efficace pour contrer les opérations psychologiques et les attaques médiatiques contre le Venezuela. Enfin, ce document de la CIA confirme ce que nous avons dénoncé depuis des années : il existe un plan global de déstabilisation en cours contre la révolution bolivarienne, qui comprend les médias, les partis politiques de droite traditionnels et nouveaux, les groupes étudiants de droite, les recteurs des universités privées, certains militaires à la retraite, les ONG financées par le gouvernement étasunien, entre autres acteurs. L’ambassade des Etats-Unis à Caracas n’est rien d’autre qu’un centre du complot de l’ennemi contre la révolution bolivarienne et le gouvernement du Commandant Président Chavez. A présent il tentent d’impliquer la Colombie et de profiter du conflit et des tensions entre les deux pays pour lancer une agression militaire contre l’intégrité du territoire du Venezuela. La Bolivie, en tant que pays frère révolutionnaire du Venezuela, est également victime d’un plan semblable et mérite la solidarité et l’attention dans les rangs des révolutionnaires.

Avenue Bolivar, Caracas, 30 Novembre 2007 : marée rouge pour le OUI au référendum

Source : http://www.aporrea.org/tiburon/a45670.html

3 commentaires à cet articleFlux RSS des commentaires

  1. 1 Carmela Garipoli Le 8 décembre 2007 à 14h07

    Seulement pour répondre à Stéphane Dumas.
    Je suis vénézuélienne et je sais bien de quoi je parle. Avez vous jetté un coup d’oeil sur la liste de Tascon, reconnue et approuvé publiquement par Chavez?. La liste de Tascón a permis au régime de faire de l’exlusion et la discrimination une politique d’Etat.

    Avez vous entendu Chavez quand il parle de rester au gouvernement jusqu’au 2021 ou toujours?

    Saviez vous que au Venezuela on ne met pas en prison les opposants en tant que tels, mais on invente de délits pour justifier sa prison?.

    Saviez vous que dans la patrie de Bolivar on ne ferme pas une chaîne de télé on lui met des amendes ou on refuse de lui renouveler la consession?

    Saviez vous que quand Chavez critique les guerres (trés criticables) qui fait Bush, il oublie de nous dire que le petróle qui permet à bush d’aller faire la guerre, est le petróle vénézuélien?.

    Saviez Vous que les écrivains, journalistes et directeurs de journaux sont aussi summis à une énorme pression de la part du régime qui profite des institutions à genoux pour juger et condammner tous ceux qui le dérangent.

    Et je suis bien consciente des affirmations que je fais.

    Merci

  2. 2 Dave Le 8 décembre 2007 à 15h43

    Pour répondre à Carmela 😉

    Je mets un gros 10$ que vous faites partie de la classe moyenne, cette classe qui a probablement perdu le plus depuis que Chavez est au pouvoir. Je connais des anti-chavistes, et à chaque fois, les anti-chavistes font partie de la classe moyenne ou riche.

    Le truc de 2021, j’ai entendu ça en 2005, c’est un espèce d’argument de l’opposition qu’on disait quand j’étais au venezuela. Tout le monde sait que c’est une grosse blague… Chavez disait 2021 parce que son mandat terminerait en 2012 (inversez 12 et ça fait 21) et il disait ça pour justement faire pogner l’opposition. Ça semble marcher.

    En effet, on ne ferme pas la télévision RCTV au venezuela, on libère les ondes publiques (rien de plus normal), et RCTV continue de diffuser sur le cable, dont la majorité de la population a acces.

    Mais vous avez un bon point quand vous dites que le pétrole du Venezuela permet à Bush d’aller faire la guerre.. Mais vu d’un autre côté, l’argent des contribuables canadiens sert aussi l’armée canadienne à aller faire la guerre, alors cet argument massue n’en est pas un. Ce n’est pas au Venezuela de contrôler ce que font les USA avec leur pétrole.

    Mais c’est bien d’entendre votre contre point de vue, la réalité se trouve probablement entre les deux extrèmes!

  3. 3 adrien Le 15 août 2008 à 16h32

    vous n y connaissez vraiment rien, vous avez pas vu les nouvelles 26 lois pour “mater ” les travailleurs independants?

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