Le lundi 21 mai 2012

QuébecPolitique

Des fascistes à la Sûreté du Québec?

Probablement pas, mais certainement des "douchebags" qui aiment un peu trop le pouvoir

Par Sylvain

Plus ça va, plus le Québec semble être dirigé par des “mononcles impuissants” à l’Assemblée nationale, ceux qui ont adopté la loi spéciale 78, et par des “douchebags” du côté de la Sûreté du Québec. C’est tout un cocktail explosif.

Je ne suis pas avocat, mais d’arrêter un groupe d’étudiants dans un autobus scolaire jaune en route vers un cégep, il me semble que ça  commence à ressembler au genre d”arrestations abusives que l’on voyait sous le régime fasciste et que l’on voit encore dans les dictatures modernes.

Dans la vidéo qui suit, vous serez à même de constater cette dérive autoritaire ici même au Québec. À la demande des étudiants qui désiraient savoir s’ils étaient en état d’arrestation, on peut voir un policier qui n’avait pas l’air en mesure de donner une réponse satisfaisante. Bref, on dirait que ces policiers ont fait cette opération sans trop penser à la suite des choses et de façon amateur.

Sous l’insistance des étudiants, un policier les informe finalement qu’ils seront détenus  sous la loi 31 du Code criminel, c’est-à-dire pour avoir violé la paix ou d’être sur le point de violer la paix.

31. (1) Un agent de la paix qui est témoin d’une violation de la paix, comme toute personne qui lui prête légalement main-forte, est fondé à arrêter un individu qu’il trouve en train de commettre la violation de la paix ou qu’il croit, pour des motifs raisonnables, être sur le point d’y prendre part ou de la renouveler1.

Jugez par vous-même si ces étudiants avaient violé la paix. Cet évènement daterait du mardi 15 mai 2012:

Voici le texte que l’on retrouve à la suite de la vidéo sur Youtube:

Ce mardi 15 mai, 18 personnes sont montées à bord d’un autobus jaune à Montréal en direction du cégep Lionel-Groulx à Sainte-Thérèse. Elles voulaient soutenir la lutte contre une injonction qui obligeait l’administration du cégep à donner ses cours malgré le vote de grève des étudiants et étudiantes.

À peine passé Laval, quatre voitures de la Sûreté du Québec ont intercepté l’autobus et l’ont détourné vers un de leurs postes. Un policier est entré et a donné l’ordre de sortir un par un. À aucun moment, la police n’a répondu lorsque ces personnes cherchaient à savoir si elles étaient en état d’arrestation. Dirigées dans une cellule, elles ont été fouillées, ainsi que leurs sacs, par une police incapable de leur lire leurs droits ou les informer sur la situation.

Ce n’est qu’à la sortie des premières personnes que celles encore à l’intérieur de l’autobus ont su qu’en fait, elles n’étaient pas en arrestation, mais « seulement détenues ». La police, harassée de questions, a fini par invoquer l’article 31 du Code criminel. Celui-ci permet, sous motifs raisonnables, de détenir des personnes s’apprêtant à violer la paix. Mais aucun « motif raisonnable » n’a pu sortir de la bouche d’une police visiblement embêtée de faire face à des personnes connaissant leurs droits.

Sous interrogation, elles ont été identifiées et questionnées sur leurs occupations et leurs intentions, ce à quoi elles n’avaient absolument pas à répondre. Après ces interrogatoires aberrants et un délai supplémentaire de près d’une heure, la police a finalement cessé sa séquestration. Les « détenu-e-s » se sont engagé-e-s à ne pas aller vers le cégep Lionel-Groulx et se sont fait escorter par quatre autos-patrouille jusqu’au métro Côte-Vertu.

Aucun motif raisonnable n’a justifié l’application de l’article 31 pour la simple raison qu’il n’y en avait aucun possible. La SQ le savait très bien. Elle cherchait tout simplement à empêcher des citoyen-ne-s d’exercer leurs droits et à continuer à ficher le mouvement étudiant. Aucune excuse ne justifiait un tel geste. La police démontrait ainsi clairement qu’elle est au-dessus des lois, des droits et du simple bon sens. Elle n’hésite pas à utiliser tous les moyens pour faire peur aux gens. Ironiquement, voyant les évènements survenus dernièrement, ces personnes ont eu malgré tout la chance de ne pas se faire matraquer, poivrer, gazer, blesser.

Clairement, l’incapacité à dénouer la crise étudiante s’enlise dans la logique d’un État policier. Nous tenons à saluer la détermination de tous ceux et celles qui ne reculeront pas devant cet arsenal de la peur pour défendre nos droits et par la même occasion, leur réitérer notre entière solidarité.

Ainsi, si l’on suit la logique de la Sûreté du Québec, les personnes qui seraient en direction d’un cégep, qu’elles soient en voiture, en autobus, à vélo ou en trottinette, peu importe, pourraient se faire immobiliser, puis être détenues sous la loi 31 du Code criminel simplement parce que la Sûreté du Québec juge qu’elles seraient peut-être en train de vouloir se rendre au cégep dans le but de violer la paix. Une chance que le ridicule ne tue pas.

La loi 78 adoptée vendredi dernier permettra aux forces de l’ordre d’arrêter des manifestants qui ne respecteront pas un périmètre de 50 mètres autour d’un cégep ou d’une université.

Ce qui est inquiétant, c’est que même avant l’adoption de la loi 78, on peut constater en visionnant la vidéo ci-dessus qu’une distance de 50 mètres ne semblait pas suffisante pour la Sûreté du Québec puisque cette dernière doit arrêter les étudiants sur l’autoroute.

Je ne remets pas en question la loi 31 du Code criminel, mais on peut conclure que la détention des étudiants ce 15 mai 2012 était très abusive. Pourquoi ne pas avoir attendu que l’autobus jaune arrive à destination, soit au cégep Lionel-Groulx? La Sûreté du Québec aurait pu à ce moment informer les étudiants, cordialement, qu’il serait préférable de ne pas bloquer les portes et de respecter les injonctions, autrement ils seraient mis en état d’arrestation.

Effectivement,  si la SQ a pu les arrêter parce qu’elle soupçonnait ces étudiants d’être sur le point de commettre un crime, soit de violer la paix, ça porte à croire qu’avant même l’adoption de la loi 78 il existait une loi permettant aux policiers d’arrêter les étudiants qui manifestaient devant les cégeps où il y avait des injonctions.

En invoquant l’article 31 du Code criminel, la SQ devait être en mesure aussi de savoir quel crime allait être commis par ces étudiants, donc aussi quelle loi spécifique pourrait être utilisée contre-eux si le crime allait finalement être commis.

On peut conclure que la SQ a agit de façon disproportionnée en arrêtant des étudiants dans un autobus jaune qui se situait encore bien loin du cégep. Avec la loi 78, la population doit craindre encore davantage les dérapages et l’utilisation excessive du pouvoir. Tout ce cirque aurait pu être évité si le gouvernement Charest avait commencé à négocier plus tôt et s’il avait négocié de bonne foi par la suite.

Plutôt que d’adopter une loi spéciale, Jean Charest aurait dû agir en chef d’État démocratique et déclencher des élections vendredi dernier. Il a plutôt choisi d’agir comme un chef d’État-policier dans lequel les “vieux mononcles impuissants”, les “douchebags” et les “médias-poubelle” jouissent à l’idée de diriger le Québec.

  1. Annexe VII Article du Code criminel []

3 commentaires à cet articleFlux RSS des commentaires

  1. 1 Jacques Dupont Le 21 mai 2012 à 14h44

    En effet, très malheureux de constater que nous sommes dirigés par de vieux mononcles incohérents qui inventent des lois mais qu’eux-mêmes n’en respectent même pas les plus élémentaires.Quand le Gouvernement du Québec,la S.Q.,la Direction de la police de Trois-Rivières ainsi que le Bureau-chef du Coroner se permettent de continuer de cacher le meurtre prouvé devant la Cour Supérieure du Québec d’un sergent-détective qui a payé de sa vie pour son honnêteté et pour n’avoir exercé que son devoir, comment peut-on croire en ces personnes qui se font appeler Monsieur Le Ministre ou Madame la Ministre et qui pour la plupart ne méritent aucunement ce titre. Imposer des lois sévères et improvisées aux étudiants ne leur redonnera pas leur crédibilité perdue depuis longtemps malheureusement.Quand ces personnes qu’on surnomme ‘ministres’ veulent traduire une partie de la population devant les tribunaux pour insubordination et que ces mêmes autorités ont défié un jugement de la C.S.Q. en 1996 prouvant le meurtre du sgt.-détective Louis-Georges Dupont sans le porter en appel mais en recommençant le débat du suicide ou du meurtre par un appel déguisé devant une Commission d’enquête publique ordonnée par ce même Tribunal. Ça me fait rire quand j’entend ces derniers menacer et vouloir faire la leçon à la population avec des lois pour les traduire devant les tribunaux quand eux-mêmes se sont foutus de ces mêmes tribunaux! Quel farce et quel gachis de ces irresponsables.

  2. 2 M. Bornais Le 22 mai 2012 à 22h50

    Cessez de vous fourrer la tête dans le sable et essayer de tout rationaliser. Pour sauver du temps, allez chercher et lisez “La tentation totalitaire” écrit par le regretté Jean-François Revel (Journal Le Monde) et père d’un célèbre moine bouddhiste contemporain. Suffit de lire pour revoir le menu et les recettes.

    Alors que l’Europe utopique sombre, il y a des milliards à empocher au Québec. Allumez votre lanterne et fourrez vous bien dans la tête que “nous ne sommes pas dirigés par de vieux mononcles incohérents qui inventent des lois mais qu’eux-mêmes n’en respectent même pas les plus élémentaires.” Ils savent très bien ce qu’ils font, pour qui et pour quoi ils le font.

  3. 3 moussaoui ahmed Le 26 mai 2012 à 19h32

    ces ne tankiéte pas sa ces un prosé de la libirtiés.ces toute trés faccile dans la montalité politic des gouvernemment dans les piriaude des crise merci

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