Négociations avec les étudiants: l’impasse désirée du gouvernement

Malgré les nombreuses propositions de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) qui respectaient les paramètres décrétés par le ministre des Finances lui-même, le gouvernement s’obstine à vouloir faire payer les étudiants et à rejeter l’ensemble des propositions des étudiants. Pour les étudiants, il s’agit littéralement d’un refus de négocier de la part du gouvernement Charest.

On a joué selon les règles du jeu, on a respecté les exigences. Force est de constater que le gouvernement n’avait qu’une idée en tête, augmenter la facture des étudiants et hypothéquer l’avenir du Québec. Faisant suite à la dernière proposition des étudiants, le gouvernement n’a même pas daigné offrir une contre-offre. Il a préféré claquer la porte et retourner les étudiants à la rue. – Martine Desjardins, présidente de la FEUQ

Manifestation

La CLASSE est déjà en mode manifestation. La population est invitée à aller manifester samedi le 2 juin1. L”ensemble de la population du Québec doit descendre dans les rues de Montréal à 14h afin de défendre le droit à l’éducation et s’opposer à la loi 78 du gouvernement Charest.

Ce n’est pas les raisons qui manquent pour descendre dans la rue. Sur le site Internet  «L’indignation en chiffres et en aberrations2», vous trouverez plus de 70 aberrations, scandales, tromperies et mensonges du gouvernement de Jean Charest.

Réactions politiques

Jean-Martin Aussant, député de Nicolet-Yamaska et chef d’Option nationale, juge que « le fait que le parti libéral au pouvoir accorde davantage d’importance à son image publique qu’aux intérêts collectifs, ça en dit long. Il n’est pas normal qu’un gouvernement refuse de revoir ses positions par pure idéologie et simple calcul électoral. Après trop d’années à endurer ce genre de mauvaise gouvernance, le Québec mérite vraiment mieux ».

Amir Khadir, de Québec solidaire, croit que « Jean Charest a choisi d’accentuer les divisions au sein de la population avec une opération de relation publique grossière visant à attaquer la crédibilité des étudiants. Quel gâchis!».

« À écouter la version des uns et des autres, il me semble qu’une entente pourrait être à portée de main.  Cette rupture des négociations nous fait réaliser que nous n’avons pas un gouvernement responsable à la table avec les associations étudiantes mais bien un parti politique qui fait passer ses intérêts partisans avant la recherche d’une solution négociée », d’ajouter Françoise David, présidente et co-porte-parole de Québec solidaire.

Jean-Martin Aussant juge qu’il y a des solutions évidentes au conflit.

Le simple fait d’instaurer un rapport d’impôt unique au Québec permettrait à l’État d’économiser 500 millions de dollars annuellement, soit suffisamment pour couvrir la gratuité scolaire complète et plus encore. Ce n’est pas une question de sous-financement des services publics, incluant l’éducation, c’est une question de très mauvais choix politiques et de mauvais usage actuel des impôts perçus. Je n’arrive pas à croire qu’on en soit rendu à une impasse quand des solutions aussi évidentes existent bel et bien. – Jean-Martin Aussant

Il y a de réelles solutions à ce conflit. Jean Charest peut bien répéter que la porte reste ouverte, mais il est idéologiquement borné . Il a choisi la ligne dure, et à partir de maintenant on peut s’attendre à ce que la loi 78 soit de plus en plus utilisée.

1. Manifestation familiale du 2 juin | Contre la hausse des frais de scolarité et la loi 78 [↩]
2. L’indignation en chiffres et en aberrations [↩]

Mots clés: Politique, Québec, Amir Khadir, Hausse des droits de scolarité, impasse, Jean-Martin Aussant, loi 78, négociations, Option Nationale, Québec Solidaire