Le mardi 20 septembre 2011

QuébecPolitique

Le poing sur la table

Pour un mouvement comme le RRQ, le plus dur est de faire l'équilibre

L'indépendance du Québec ]

Par Julien Gaudreau

Plusieurs personnes nous ont reproché d’avoir utilisé le poing comme logo, sous prétexte que c’est un symbole violent ou agitateur. Pour moi, le poing du RRQ, c’est le poing du Québec qui frappe la table. Qui dit que c’est assez, tout simplement.

Plus le RRQ prend de l’importance et occupe de la place dans l’actualité politique au Québec, plus les critiques fusent de toutes parts sur ses actions. C’est normal et même souhaitable. En occupant l’avant-scène, les actions du Réseau deviennent plus importantes pour l’avenir même du mouvement indépendantiste. C’est signe que le RRQ grossit en nombre et en influence. Les médias en général nous reprochent notre rudesse, la force de notre discours et plusieurs tentent, directement ou pas, de nous prédire un avenir violent. Les parallèles avec le FLQ sont fréquents, de même que les comparaisons directes avec le terrorisme. Pourtant, s’il est vrai que le RRQ tient un discours ferme, nous n’avons dans aucune circonstance prêché pour la violence politique. C’est un fait important à affirmer et à réaffirmer quand c’est nécessaire.

Les fédéralistes utilisent cette stratégie fréquemment pour déstabiliser le mouvement indépendantiste. Ils critiquent une position comme radicale ou extrémiste, peu importe sa nature. Ils le font avec le RRQ, ils le font aussi avec le PQ. Jean Charest trouve même le moyen de dire que Pauline Marois est une radicale! En réponse à ce genre d’attaque, deux erreurs sont possibles.

La première est de modérer ses actions en essayant d’éviter des prises à ses adversaires pour appuyer leurs accusations de radicalisme. C’est la technique péquiste. À chaque critique, on recule d’un pas, on s’excuse et on se dit qu’il faut changer nos positions pour ne plus prêter flancs à de telles attaques. Souvent cela pousse le parti à exclure des militants plus radicaux sur l’indépendance et qui sont vus comme ceux qui génèrent des opportunités de critiques chez les adversaires… Petit à petit, le parti exclut ses militants les plus motivés, recule de plus en plus vers un nationalisme ambigu et perd toute sa substance.

L’autre erreur à commettre serait de faire le chemin inverse. L’attitude du gouvernement et des médias pourrait pousser le mouvement à se dire que tant qu’à se faire décrire comme des extrémistes dans les médias suites à des déclarations et des actions fermes et raisonnables, on pourrait pousser plus loin nos actions que nous l’aurions fait normalement, par défi ou par recherche de visibilité.

Pour un mouvement comme le RRQ, le plus dur est de faire l’équilibre. Il faut conjuguer une démarche assez impressionnante pour attirer l’attention médiatique à une intelligence politique qui permet de rejoindre au moins une partie de la population. Le tout en attaquant nos adversaires d’une manière qui peut les déstabiliser. Aller trop loin par défi ou par réponse à des médias pourris, c’est risquer de se marginaliser. Les exemples de groupuscules indépendantistes passés ou présents qui ont pris cette voie ne manquent pas, il n’est pas dans l’intention du RRQ de les suivre.

Un bon exemple de cet équilibre se trouve dans le poing du RRQ. Plusieurs personnes nous ont reproché d’avoir utilisé le poing comme logo, sous prétexte que c’est un symbole violent ou agitateur. Pour moi, le poing du RRQ, c’est le poing du Québec qui frappe la table. Qui dit que c’est assez, tout simplement.

Un commentaire à cet articleFlux RSS des commentaires

  1. 1 Réjean Pelletier Le 20 septembre 2011 à 13h07

    Monsieur Gaudreau,

    Quoi que les indépendantistes fassent pour simplement émettre publiquement leur opinion, ils sont aussitôt attaqués, même par le PQ.

    Ou encore, ils sont simplement ignorés, comme avec M. Aussant qui est incapable de prononcer le mot «indépendance» mais qui prétend être capable d’expliquer de façon claire la sois-disant souveraineté.

    Au Québec, les Partis politiques vedettes et les politiciens vedettes sont au service de l’État canadian qui a commencé en 1995 une procédure d’appauvrissement et d’assimilation de la Nation québécoise à la langue anglaise.

    Les soubresauts sois-disant souverainistes actuels ne vise qu’à étouffer le potentiel de soulèvement populaire de la Nation québécoise face à tout le mépris qu’on lui témoigne désormais.

    Ce n’est qu’une vaste fumisterie médiatique et nous savons à qui n’appartiennent pas les Partis politiques, les médias télévisuels et la presse. La stratégie des canadians est d’utiliser la perversion des mots français dont se servent leurs complices. Leur philosophie est simple: les indépendantistes n’ont pas droit de parole publique.

    C’est l’unique conclusion que je peux tirer à présent concernant toutes les discussions publiques autour d’une sois-disant souveraineté qui occulte l’indépendance du Québec.

    Alors, selon moi, peu importe le déhanchement que vous adopterez, tant que vous parlerez d’indépendance du Québec, les canadians et leurs sbires vous attaquerons.

    Pour ma part, j’ose espérer qu’on donne de la place au PI, mais c’est un Parti indépendantiste. On l’occulte.

    Tenez bon!

    [Réjean Pelletier]

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Cet article de 505 a été rédigé par Julien Gaudreau il y a 12 ans et 6 mois, le mardi 20 septembre 2011.

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