Plus de 150 femmes et leurs alliés se sont réunis devant l’Assemblée nationale le 29 mai dernier. Ces militantes de la Marche mondiale des femmes au Québec ont sommé le gouvernement de se déboucher les oreilles.
Elles l’ont fait en raison de la trajectoire ultralibérale du gouvernement québécois annoncée avec le budget 2010, du recul qu’engendreraient les mesures qui s’y trouvent pour le droit des femmes à l’égalité et du refus du gouvernement de s’engager auprès de la Marche mondiale des femmes.
Inscrite dans la mouvance de la 3ème action internationale de la Marche mondiale des femmes, cette action-éclair avait pour objectif de dénoncer à la population le manque d’écoute des derniers gouvernements depuis les 15 dernières années, mais aussi que les féministes du Québec ne lâcheront pas prises de si tôt et continueront à suivre le gouvernement actuel à la trace. Alors que la Marche mondiale des femmes revendique la fin de la tarification et de la privatisation des services publics, le gouvernement Charest préfère instaurer une taxe et un ticket modérateur en santé et prépare une hausse des frais de scolarité. Des actions néolibérales très claires qui vont à l’encontre des revendications de ce Mouvement.
Le mouvement des femmes propose deux mesures urgentes de lutte à la pauvreté, soit la hausse du salaire minimum à 10,69 dollars l’heure et la fin des catégories à l’aide sociale. « Or, le gouvernement semble encore une fois faire la sourde oreille, car il tarde à déposer son Plan de lutte à la pauvreté. Nous craignons que ce soit parce qu’il n’a rien à y mettre », déclare Alexa Conradi, présidente de la Fédération des femmes du Québec (FFQ) et porte-parole de la Coordination du Québec de la Marche mondiale des femmes (CQMMF), instance composée d’une cinquantaine de groupes de femmes, communautaires et syndicaux.
Le mouvement des femmes a également présenté d’autres propositions, notamment sur les publicités sexistes, le retour d’un programme d’éducation sexuelle non-sexiste ou hétérosexiste et sur la fin du recrutement militaire dans les établissements scolaires. « Ne sachant même pas si le premier ministre a donné le mot d’ordre à ses ministres d’étudier nos demandes, nous sommes obligées de leur signifier que nous les suivrons à la trace », continue madame Conradi. C’est pourquoi les militantes de la Marche mondiale des femmes ont tapissé les pavés extérieurs de l’Assemblée nationale de traces rouges laissées par leurs souliers.
« Aujourd’hui, 15 ans après la marche Du Pain et des roses, nous laissons nos traces et nos souliers, usés à la corde par nos grandes marches, devant l’Assemblée nationale. En faisant cela, nous rappelons au gouvernement que la Marche mondiale des femmes sera dans les rues du Québec en octobre et attend des réponses concrètes. En choisissant de laisser des traces rouges, notre action s’inscrit dans la campagne “Halte à Charest” de la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics. Le gouvernement doit être attentif, car nous ne reculerons pas », conclut madame Conradi.
Née en 2000 à l’initiative de la Fédération des femmes du Québec, la Marche mondiale des femmes est rapidement devenue un mouvement mondial incontournable. Des millions de femmes, à travers le monde, ont marché contre la pauvreté et la violence lors de la première et de la deuxième édition d’actions internationales, en 2000 et 2005. En 2010, la Marche mondiale des femmes rallie quelque 4500 groupes provenant de 150 pays et territoires différents.
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Marie-Ève Duchesne
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Articles rédigés: 21 articles
Cet article de 537 a été rédigé par Marie-Ève Duchesne il y a 12 ans et 11 mois, le vendredi 25 juin 2010.
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Cet article est catégorisé sous Société, Québec.
Les mots clés associés à celui-ci sont femmes, Parti Libéral du Québec, pauvreté.
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