Le jeudi 15 avril 2010

PolitiqueQuébec

Jean Charest nomme Michel Bastarache, un juge fédéraliste

Un fédéraliste dans la plus pure tradition aplaventriste, voilà ce qu’est Michel Bastarache

Par RRQ

Avouons qu’il est assez particulier de confier, en 2010, le mandat à Bastarache de faire la lumière sur de prétendues allégations concernant des nominations partisanes de juges alors que lui-même s’est déjà retrouvé au centre de telles histoires! Mais quelle république de bananes quand même!

Voilà, la nouvelle est tombée. Jean Charest a trouvé son homme fort pour faire la lumière en ce qui concerne le processus de nomination des juges au Québec. Ce sera donc l’« ange de la confédération » lui-même, Michel Bastarache, l’ex-juge de la Cour suprême, qui se verra confier la mission de sortir le gouvernement Charest de l’embarras dans lequel l’a placé Marc Bellemare en formulant ses révélations fracassantes.

Disons le tout de go : cette nomination est étonnante et démontre bien que Charest est un être profondément cynique. Dans les circonstances actuelles qui se caractérisent par l’entêtement d’un premier ministre à imposer envers et contre tous une commission d’enquête eu égard au processus de nomination des juges même si les Québécois n’en veulent pas, eux qui réclament plutôt une commission d’enquête sur l’industrie de la construction et le financement du PLQ, on se serait attendu à ce que Charest fasse enfin preuve d’un peu de grandeur et qu’il nomme au moins un juge dont la neutralité politique est clairement établie. Mais c’était trop demander! C’est donc un juge qui est connu et reconnu comme étant fédéraliste qui se chargera de la délicate mission de répondre, au nom du gouvernement, aux allégations de Marc Bellemare.

Les Québécois ont beau remuer comme autant de diables dans l’eau bénite, Jean Charest se fout d’eux et de ce qu’ils pensent comme de sa dernière chemise. Tout ce qui compte pour ce premier ministre aux allures corruptibles, c’est de protéger coûte que coûte le PLQ. Voilà pourquoi il a nommé Michel Bastarache-le-fédéraliste à la tête d’une commission d’enquête dont le mandat ne permettra pas d’éclabousser autant le PLQ que ne pourrait le faire une commission d’enquête sur les liens qui existent entre l’industrie de la construction et les partis politiques au Québec.

En 1992, Michel Bastarache coprésidait le comité du Oui lors du référendum de Charlottetown. Cet accord avait été concocté à la sauvette par Brian Mulroney après que l’Accord du Lac-Meech eut été pilonné par les ennemis du Québec fier et debout. Charlottetown, ce n’était rien d’autre qu’un Meech moins, moins et encore moins. Et Bastarache, ce champion des droits des francophones – en autant qu’ils demeurent soumis et dociles bien sûr- tentait du mieux qu’il le pouvait de faire avaler cette entente brouillonne et néfaste aux Québécois et aux Franco-Canadiens. Un fédéraliste dans la plus pure tradition aplaventriste, voilà ce qu’est Michel Bastarache. Et voilà pourquoi Charest l’a choisi!

Mais il n’y a pas que la personnalité fédéraliste de Michel Bastarache qui pose problème. En 1997, la nomination de celui-ci à la Cour suprême du Canada avait soulevé un tollé. Les gens n’étaient pas plus dupes en ces années-là qu’ils ne le sont aujourd’hui. Et ils avaient bien relevé le fait que Bastarache avait travaillé, à la fin des années 1980, dans la même étude juridique que Jean Chrétien. De ce fait, tous se demandaient si les liens passés entre le juge et le premier ministre pouvaient expliquer cette nouvelle nomination à la Cour suprême. Et plusieurs concluaient que tel était bien le cas.

Par conséquent et dans de telles circonstances, avouons qu’il est assez particulier de confier, en 2010, le mandat à Bastarache de faire la lumière sur de prétendues allégations concernant justement des nominations partisanes de juges alors que lui-même s’est déjà retrouvé au centre de telles histoires ! À l’évidence, ce dernier n’évoluera ainsi pas en pays étranger…

Quoi qu’on en dise, Jean Charest est après tout assez habile. En nommant Bastarache, il est clair qu’il s’est assuré de sélectionner un candidat qui saura éviter à merveille les écueils et qui saura comment éviter de plonger encore plus profondément ses amis dans la tourmente.

Mais quelle république de bananes quand même !

5 commentaires à cet articleFlux RSS des commentaires

  1. 1 UDPvideo Le 16 avril 2010 à 17h01

    Bien cuit!

  2. 2 Drouin D Le 18 avril 2010 à 2h30

    Bonne retraite M. Charest

  3. 3 Kathleen Moore, HABEAS CORPUS CANADA Le 26 avril 2010 à 13h47

    Michel Bastarache n’est pas un «fédéraliste». Il soutient un gouvernement mondial, ce qui nécéssite la fin du Canada comme pays souverain. En 1998 lors du Renvoi relatif à la sécession du Québec, Michel Bastarache et les 8 autres juges de la Cour suprême déclaraient la constitution du Canada être «silencieuse» eu égard la capacité d’une province de faire sécession. Ensuite, Bastarache et les autres avaient procéder à créer un formule pour permettre la sécession – et ce sans expliquer la source de pouvoir qu’ils ont prétendu exercé pour ce faire. En réalité, aucun juge ne possède le pouvoir d’ajouter un formule de faire sécession à la Constitution, c’est carrément impossible. En 2008, on trouve Michel Bastarache, maintenant retraité de la Cour Suprême, enseignant au sein du HiiL (Hague Institute for Internationalisation of Law). Le but de HiiL? Très simple : HiiL prévoit un gouvernement mondial, un pouvoir exécutif mondial, un judiciaire mondial. Bastarache enseigne au sein d’une programme destiné à la formation des juges des hautes cours des nations-membres, afin de les montrer comment harmonizer la législation nationale (domestique) pour favoriser la convergence vers un seul niveau de loi, le niveau international, à savoir MONDIAL. Donc, réveillez-vous et vérifiez vos faits. Bastarache est un fédéraliste MONDIAL, il soutient une fédération globale sous un gouvernement mondial :

    / HiiL – EXTRAIT:
    “To a large extent, governance has become a concept that transcends borders. Despite all the far-reaching consequences (implicit or explicit, potential or real), of globalisation and the internationalisation of the domestic arena, however, it is important to realise that the national legal order is ultimately still of paramount importance. In the absence of a world government – and concomitantly a world legislature, executive and judiciary — domestic courts must dispense justice at the only level that is currently feasible: the national level.” Source: http://www.hiil.org/assets/233/ac2008_inventory.pdf

    Voici la participation de Michel Bastarache:
    http://www.calameo.com/books/0001117905b47765dd70f

    Kathleen Moore
    HABEAS CORPUS CANADA
    The Official Legal Challenge
    To North American Union
    http://www.habeascorpuscanada.com

  4. 4 Dave Le 26 avril 2010 à 15h40

    Et vous Mme Moore, quels sont vos objectifs? J’ai vu sur votre site que vous souhaitiez interdire tout référendum sur la souveraineté. Vous êtes donc dans le camp canadian? Pour vous, vendre la souveraineté du Canada aux États-Unis est un scandale, mais que le Québec délaisse sa souveraineté au profit du Canada, vous en pensez quoi?

    Deux poids, deux mesures?

  5. 5 Pappy Le 18 septembre 2010 à 10h22

    Mon Jean Dela Chahrette est tu capable de me dire pourquoi qu’en tu est dans la merde juste qu’au coup , c’est la que tu réalise que tu a manqué a quelque part .
    Plutôt que de mettre a mort tes gros boeufs qui te dise de ne pas passer par la ,mais c’est toi qui les mènent et tu ne les écoutent même pas .Et comble de l’éronnie pour te sortir de ta merde tu fais appelle a un juge fédérale , pourquoi tu n’a pas pris un juge nommer nommé par quebec hein peuy tu m’explquer cela mon chère Jean Dela Charette

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Patrick Bourgeois

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Cet article de 616 a été rédigé par Réseau de Résistance du Québécois il y a 13 ans et 11 mois, le jeudi 15 avril 2010.

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