Le jeudi 4 juin 2009

PolitiqueQuébec

L’Assemblée Nationale du Québec en territoire fédéral

La blague a assez duré!

Canada ]

Par Parti Québécois

L’assise sur laquelle est située l’Assemblée nationale de la nation québécoise ainsi que tous les terrains devant l’Assemblée nationale appartiennent au gouvernement fédéral. Le gouvernement fédéral doit céder ces terrains au Québec. Une telle exigence se base sur un principe élémentaire: aucune nation au monde ne peut accepter que certains de ses plus forts symboles, de même que les terrains où se trouve son Assemblée nationale, appartiennent à une autre nation.

À l’initiative du Parti Québécois, les députés ont débattu d’une motion visant à ce que le gouvernement fédéral cède aux Québécois le parc des Champs-de-Bataille ainsi que les terrains de la colline Parlementaire que le Québec loue d’Ottawa depuis 1881. La chef de l’opposition officielle et députée de Charlevoix, Pauline Marois, en a fait l’annonce en compagnie du chef du Bloc Québécois, Gilles Duceppe, du député de Lac-Saint-Jean et porte-parole en matière de relations intergouvernementales canadiennes, Alexandre Cloutier, de la députée de Taschereau, Agnès Maltais, et de la députée de Québec, Christiane Gagnon.

Un débat centenaire

L’assise sur laquelle est située l’Assemblée nationale de la nation québécoise ainsi que tous les terrains devant l’Assemblée nationale appartiennent au gouvernement fédéral. Dès 1888, le premier ministre Honoré Mercier souhaitait aménager ces terrains et rectifier l’aberration. Il en a fait la demande au gouvernement fédéral qui a opposé une fin de non-recevoir. Pourtant, dix ans plus tôt, en 1877, un club de patinage achetait d’Ottawa un terrain adjacent à l’Assemblée nationale…

Le Parti Québécois mène le combat sur cette question depuis de nombreuses années. En 1985, alors que Pierre-Marc Johnson était ministre délégué aux Affaires intergouvernementales canadiennes, le Parti a réitéré sa position : « Le gouvernement du Québec demande que la Commission des champs de bataille nationaux, en compétence sur des sites historiques très importants dans l’histoire du Québec, comme les plaines d’Abraham et le parc des Braves, qui sont situés au cœur de la capitale québécoise, le Québec demande que les responsabilités de cette commission lui soient transférées. »

Le 7 juillet 2006, par voie de lettre à son homologue fédéral, l’ex-ministre des Affaires intergouvernementales, Benoît Pelletier, a initié une démarche pour récupérer ces terrains. Le ministre écrivait que la situation viole les principes mêmes du fédéralisme, que les raisons militaires ou de défense nationale invoquées n’ont plus leur raison d’être et qu’au plan pratique, rétrocéder ces terres au Québec pourrait aider le président de l’Assemblée à assurer sa sécurité. Pour une raison obscure, le gouvernement n’avait demandé qu’un seul des quatre lots. Comme beaucoup d’autres dossiers, il n’y a pas eu de réponse du gouvernement fédéral.

Depuis, le porte-parole de l’opposition officielle en matière de relations intergouvernementales canadiennes, Alexandre Cloutier, a attiré l’attention de la Chambre sur le dossier le 23 avril dernier, puis la semaine suivante. Les libéraux répétaient la même cassette : des discussions sont en cours…

Le débat a commencé sous Honoré Mercier en 1888, c’est une situation qui choque la logique, il est peut-être temps maintenant que le gouvernement emboîte le pas !

Pour être maîtres chez nous, et non pas locataires

« La controverse autour de la commémoration de la bataille des plaines d’Abraham a ramené à l’avant-plan l’imposante visibilité du gouvernement fédéral dans la capitale nationale du Québec. On estime à 40% le territoire du Vieux-Québec qui appartient au gouvernement fédéral. Il est inconcevable qu’une portion des terrains de l’Assemblée nationale, qui constitue notre seul site historique national, appartienne au gouvernement fédéral. Comment peut-on justifier que les monuments à la mémoire des Mercier, La Fontaine, Lévesque, Lesage et Bourassa se trouvent en terre fédérale ? Il est grand temps de mettre fin à cette aberration historique », a expliqué Pauline Marois en point de presse.

La motion, présentée par le député de Lac-Saint-Jean et porte-parole en matière d’affaires intergouvernementales canadiennes, Alexandre Cloutier, se lit comme suit:

Que l’Assemblée nationale exige du gouvernement du Québec qu’il entreprenne des démarches auprès du gouvernement du Canada afin que les responsabilités de la Commission des champs de bataille nationaux et les terrains que cette dernière gère soient cédés à l’État québécois et que l’ensemble des terrains formant la colline Parlementaire que le gouvernement du Québec loue au gouvernement fédéral depuis 1881 lui soient cédés. »

Satisfaction partielle

Mais le ministre Dupuis a qualifié de « farfelu » le fait de réclamer la rétrocession des plaines d’Abraham ainsi que de l’avenue et du parc des Braves !

« Le bon sens voudrait que l’État québécois soit propriétaire des terrains formant la colline Parlementaire ainsi que des plaines d’Abraham. Malheureusement, la situation actuelle fait du Québec un locataire chez lui et cela est absolument inacceptable! Le gouvernement fédéral doit céder ces terrains au Québec. Une telle exigence se base sur un principe élémentaire: aucune nation au monde ne peut accepter que certains de ses plus forts symboles, de même que les terrains où se trouve son Assemblée nationale, appartiennent à une autre nation. De plus, le gouvernement fédéral, qui possède un grand nombre de propriétés foncières dans la Capitale Nationale, utilise certains de ces lieux, dont les plaines d’Abraham, à des fins de visibilité fédérale. C’est inadmissible ! », a lancé Gilles Duceppe.

« Stephen Harper et Jean Charest ont une occasion en or de démontrer si la reconnaissance de la nation québécoise était plus que symbolique. La balle est maintenant dans le camp des fédéralistes », a conclu la chef de l’opposition officielle, Pauline Marois.

Les adéquistes se liguant avec les libéraux, ces derniers ont convenu de voter ensemble pour rejeter la motion du Parti Québécois.

Le député de Chauveau a ensuite présenté une motion sans préavis pour:

Que l’Assemblée nationale exige du gouvernement du Québec qu’il poursuive ses démarches auprès du gouvernement du Canada afin que l’ensemble des terrains formant la colline Parlementaire que le gouvernement du Québec loue au gouvernement fédéral depuis 1881 lui soient cédés.

Le Parti Québécois s’est résigné à appuyer cette motion qui a donc été adoptée à l’unanimité afin que l’importance de rendre aux Québécois le sol sur lequel repose leur assemblée délibérante soit reconnue par tous les partis qui y siègent. Parce que la blague a assez duré !

2 commentaires à cet articleFlux RSS des commentaires

  1. 1 Marcel Sylvain Tremblay Le 5 juin 2009 à 11h52

    Ça nous rappelle que nous sommes un pays occupé suite à une guerre. Quand même que nous ayions une constitution rapatriée, nous demeurons toujours une colonie britannique; quand on dit la Grande-Bretagne, nous n’en faisons pas partie comme tel, parce que nous en sommes très loin, mais nous en sommes comme un territoire outre-mer.
    Ça devrait nous faire prendre conscience d’être toujours extrêmement prudents lorsque le fédéral nous fait des yeux doux pour qu’on lui cède des territoires, soit sous forme de parc, de région autochtone, de base militaire, etc.. Quand c’est fait, quand on s’est fait prendre, quand on a laissé aller nos actifs, notre patrimoine, nos terres, notre souveraineté, les générations futures verront celà comme une erreur que nous avons fait, et elles essaieront elles aussi de réparer les pots cassés comme nous le faisons présentement en essayant de rapatrier des choses que nous avons laissé aller, ou qui nous ont échappées par le passé.
    Actuellement, nous avons cédé tout le pays innu à la gouverne de quelques réserves. C’est justement monsieur Benoît Pelletier qui a signé l’entente du Projet de traité de l’Approche commune en 2004, au nom du gouvernement libéral de monsieur Charest. Qu’il se soit réveillé en 2006 pour réclamer un petit bout de terrain représentatif de notre souveraineté, ça me surprend un peu, mais c’est signe, quand même, qu’il ne comprenait peut-être pas tout à fait la nature du document qu’il signait en 2004. Ses successeurs vont s’arracher les cheveux pour essayer de récupérer le pays innu dans l’avenir, après que le traité sera ratifié et inclu dans la Constitution canadienne. Malheureusement, ce sera définitivement trop tard, il sera impossible de récupérer le pays innu.
    Il sera aussi trop tard quand le gouvernment du Québec se verra demander de céder toute la région de Québec aux Hurons; ils prendront alors conscience que toute la réglementation québecoise risque de tomber sous leur coupe, la coupe huronne, donc sous la juridiction du fédéral, qui gérera encore et toujours toutes leurs affaires. À ce moment-là, nous deviendrons bien moins qu’une province comme les autres, nous ne serons qu’un simple territoire autochtone, et notre péréquation sera celle d’un pays autochtone, plus (dans le sens de non) celle d’une province. Notre chef ne sera plus le premier ministre du Québec, mais le chef de l’Assemblée des Premières nations du Québec et du Labrador.
    Il n’y a qu’à regarder comment ce dernier se comporte en regard du Plan Nord du gouvernemnt. Il se prend déjà pour le chef du pays innu, donnant catégoriquement des ordres à notre premier ministre, comme de passer par son bureau des permis (Comité des terres et ressources) pour obtenir “sa” permission d’aller de l’avant avec son Plan Nord, ce sans aucune gêne. Pourquoi? C’est justement parce que nous avons signé, comme gouvernement, l’entente du Projet de traité de l’Approche commune, et en attendant qu’un gouvernement autocratique et dictatorial, en plus d’être d’apartheid ou discriminatoire suivant la race (ces détails sont déjà inscrits dans l’entente et se verront sanctifiés par le fédéral et inscrits dans la constitution) se forme suite à l’entrée en vigueur future du traité, c’est monsieur Ghislain Picard, ci-devant chef de l’APNQL, qui agit comme une sorte de gouvernement provisoire du pays innu. S’il donne des ordres à notre premier ministre, imaginez-vous comment les dirigeants des CLÉ et les maires des villes et des MRC des régions couvertes par ce pays innu seront traités, en plus de nos députés! Rappelons que les citoyens des régions concernées n’auront aucunement le droit d’élire le gouvernement innu, ce ne sera qu’une prérogative des membres, c’est-à-dire des innus inscrits habitant actuellement les réserves concernées, et qui se replieront éventuellement dans leur château-fort propre, appelé Innu assi, un lieu totalement interdit aux habitants non-membres du pays innu, soit 99% de la population.
    C’est bien beau l’indépendance, la souveraineté du Québec, mais j’ai bien peur que si on se rammasse éventuellement indépendants, ce ne sera peut-être que sur une île déserte dans le fleuve St-Laurent, qu’on aura oublié de nous retirer, si on n’y prend pas garde.

  2. 2 François Carrier Le 19 novembre 2010 à 13h14

    Une “PÉTITION” doit être lancée… (et signé par tous) … et remis par “LE BLOC” au gouv. fédéral !!!
    [Je crois, qu’il serait SAGE d’attendre “après” la fin de la pétition pour le DÉPART (DÉMISSION) de m.charest ! ]

    Signé: “Je suis… le Peuple du Québec” François Carrier

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Pascal Monette

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