Marc Ouellet: Qui est pris qui croyait pape

Chers cardinaux et cardinales (s’il y en avait par hasard de la gente féminine), vous allez bientôt vous réunir dans vos plus beaux habits afin de choisir le prochain pape. Comme vous le savez, il y a un candidat qui provient de l’Abitibi, au Canada français. Je nomme le cardinal Marc Ouellet, le petit gars de La Motte, comme on dit par «chenous». Vous le connaissez certainement mieux que la plupart des habitants de la province de Québec, donc nul besoin de vous le présenter.

Lorsque vous allez peser les pours et les contres, avant de choisir le prochain pape, pensez à notre peuple qui est né pour un petit pain. Chez nous, «ça va mal en sacrament». Le Parti québécois au provincial vient de couper dans le «BS» et le Parti conservateur (que vous allez a-do-rer) au fédéral a coupé dans le pudding des chômeurs saisonniers. Va falloir s’en remettre à la dîme du dimanche pour nourrir nos mal pris.

Imaginez, si le cardinal Marc Ouellet devenait pape, nous pourrions enfin avoir un des nôtres pour nous offrir notre petit pain. On a bien des jeux, mais le Canadien n’a pas gagné la coupe depuis «un crisse de boute» et les Nordiques sont partis. Vous comprendrez qu’il nous reste peu d’espoir, autre que le pain, alors aussi bien qu’il soit béni.

Lorsque vous allez délibérer, pensez à ces fervents catholiques canadiens français du Québec. Vous doutez de leur ferveur? Si vous venez visiter le parlement, dans le Salon bleu, vous y trouverez un beau crucifix bien en place.

En 2008, l’Assemblée nationale (pas la nation canadienne, l’autre qui est dedans, un peu comme le Vatican en Italie), a pris bien soin de ne laisser personne toucher au crucifix, le tout grâce à une motion approuvée unanimement par les députés dans laquelle on pouvait lire que «l’Assemblée nationale réitère sa volonté de promouvoir […] son attachement à notre patrimoine religieux et historique représenté par le crucifix de notre Salon1». Au Québec, pas de cochon dans notre salon, juste un peu de chicane dans notre cabane.

Vous voulez d’autres preuves de notre catholicisme ambiant? Venez vous promener au Québec, et vous allez voir des saints et des saintes partout, de St-Lin à Ste-Gertrude. Et sur votre trajet, vous entendrez souvent des «crisse que je suis content de vous voir». Si vous venez l’hiver, vous entendrez assurément des «y fait frette en tabarnac» ou encore «mon char part pas kalice».  Y’a pas plus catholique que nous!

Si vous pouviez venir à la cabane à sucre, vous auriez l’occasion de manger des «oreilles de crisse» et des «pets de soeur». De plus, la cabane à sucre, c’est très familial comme ambiance et vous seriez entourés par plein de «p’tits crisse», ce qui devrait vous plaire alors que vous pourriez aller jouer à cache-cache dans le bois avec eux et manger de la tire sur la neige. La tire, «c’est bon en tabarnak».

Enfin, j’espère que ma lettre, rédigée en buvant du rouge, vous aidera à faire un choix éclairé et qu’elle vous démontrera «qu’on s’en contre-câlice» pas du tout du conclave au Québec: Votez Marc Ouellet!

1. Assemblée nationale – Québec [↩]

Mots clés: Québec, Société, cardinaux, conclave, lettre, Marc Ouellet, pape, satire