En début d’après-midi, le directeur du SPVM Marc Parent a réagi au reportage diffusé hier par Radio-Canada qui dévoile des actes violents et des propos inacceptables tenus par la policière Stéphanie Trudeau, mieux connue sous le numéro de matricule 728. Il nous a appris que la policière avait été désarmée, puis suspendue.
Radio-Canada, à l’occasion d’un reportage exclusif, dévoilait hier soir que la policière du SPVM Stéphanie Trudeau avait usé de force excessive et tenu des propos discriminatoires contre des citoyens qu’elle est pourtant supposée protéger.
Rappelons que la policière est très connue sur les réseaux sociaux sous le nom de la constable 728 suite aux abus qu’elle avait commis durant le printemps érable. C’est d’ailleurs dans une vidéo visionnée plus de 500 000 fois qu’on a vu son étoile briller pour la première fois.
À l’occasion d’une courte conférence de presse, le directeur du SPVM Marc Parent a tenu à réagir au reportage de Radio-Canada. M. Parent s’excuse “auprès des personnes concernées”, c’est à dire les citoyens du Plateau, les artistes, les musiciens et les carrés rouges.
Le directeur du SPVM juge que les images dévoilées dans le reportage sont “troublantes” et qu’il s’agit de “propos inacceptables”. Il ajoute que les propos tenus et captés sur l’enregistrement diffusé par Radio-Canada est “quelque chose qui a interpellé [le SPVM] en grande vitesse”.
Les excès de langage de la constable 728 inquiètent le SPVM. “Ce genre de langage là ne doit pas être toléré”, a dit Marc Parent, dénotant dans les paroles de la policière une forme de profilage “racial, social, politique”.
Rappelons qu’en plus d’avoir étranglé un citoyen, la policière avait tenu des propos discriminatoires au sujet de son intervention:
Là on a réussi à le menotter, mais là pendant ce temps-là, toutes les rats qui étaient en haut, les gratteux de guitares, c’toute des ostie de carrés rouges là, toute des artistes astie, en tous cas des mangeux de marde, fait que là y sont comme toutes commencés à sortir de l’appartement tsé.
—Matricule 728
Pour le moment, Marc Parent a précisé qu’on a muté la constable 728 dans un bureau et qu’on lui a retiré ses armes. Stéphanie Trudeau devrait ainsi ne plus avoir de contact avec les citoyens dans le cadre de ses fonctions. “Hier, on a désarmé cette policière-là, on l’a mutée administrativement dans de nouvelles fonctions. Ce que je vous dis aujourd’hui, c’est qu’à compter de maintenant, elle est suspendue durant la durée de l’enquête”, a affirmé Marc Parent.
Le directeur du SPVM indique que la policière est déjà sous enquête et qu’elle demeurera donc suspendue jusqu’à la fin de celle-ci. Pour l’instant, on ne sait pas si la constable 728 sera suspendue avec ou sans solde. Parent assure que l’enquête se fera de manière accélérée. Il ne s’agit pas d’une enquête criminelle, mais bien d’une enquête disciplinaire. Il précise toutefois que cela n’empêche pas une enquête criminelle par la suite.
Que peut-on espérer d’une telle enquête? Le SPVM explique que les résultats peuvent mener à une réprimande ou même jusqu’au congédiement de la policière fautive. Bref, pour l’instant, l’avenir de 728 au sein du SPVM n’est pas assuré, mais il n’est pas exclu qu’elle puisse continuer de pratiquer sa profession de policière.
La question que plusieurs se posent aujourd’hui: la policière était-elle en état de travailler? Questionné à ce sujet, Marc Parent avance que suite aux événements entourant les débordements de Stéphanie Trudeau durant la grève étudiante, “il y avait déjà des décisions [qui ont été prises] pour un encadrement plus serré”. On l’avait ainsi retirée des manifestations ou rassemblements populaires. Manifestement, cela n’aura pas été suffisant.
Les policiers sont évalués à l’embauche sur leur santé mentale et leur aspect psychologique. Cela dit, rien n’empêche de faire passer à tout moment un examen psychiatrique à un policier, a d’ailleurs précisé le directeur du SPVM.
Pourtant, la policière n’en était pas à ses premières bévues. En effet, Radio-Canada affirme que Stéphanie Trudeau n’en était pas à ses premières frasques:
Est-ce que les excuses du SPVM sont sincères, ou ne sont au final qu’une simple campagne de relation publique pour protéger l’image désormais ternie du SPVM? La question se pose. Si Radio-Canada n’avait pas diffusé le reportage, tout indique que rien n’aurait été fait pour sanctionner la constable 728. D’ailleurs, l’absence de réaction du SPVM avant la diffusion du reportage laisse croire que les supérieurs du SPVM et les collègues de travail de la policière avalisaient le comportement de cette dernière, ou du moins qu’ils le toléraient.
Pourtant, Marc Parent disait aujourd’hui “[qu’]il y a des policiers qui ne sont pas fiers de voir comment elle a pu ternir non seulement le SPVM, mais l’ensemble de la communauté policière.” Alors pourquoi ne pas avoir réagi avant, compte tenu du passé étoffé de la policière?
Dans les réseaux sociaux, plusieurs se demandent si les agissements de la policière au matricule 728 ne sont que la pointe de l’iceberg, faisant référence aux nombreux témoignages d’abus policiers qui sont répertoriés dans les réseaux sociaux et aux images souvent compromettantes dans des vidéos diffusées sur YouTube à l’occasion du printemps érable.
D’ailleurs, s’ils étaient déjà nombreux à réclamer une commission d’enquête publique sur les débordements des corps policiers durant la grève étudiante, les images de Radio-Canada ne font qu’exacerber ce sentiment que certains policiers doivent répondre de leur actes tenus le printemps dernier, alors que le code de déontologie des policiers a été bafoué à de nombreuses reprises.
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Articles rédigés: 90 articles
Cet article de 1,144 a été rédigé par AmériQuébec il y a 10 ans et 7 mois, le jeudi 11 octobre 2012.
Il y a 9 commentaires suite à cet article. Vous pouvez aussi suivre le fil des commentaires.
Cet article est catégorisé sous Société, Québec.
Les mots clés associés à celui-ci sont abus, artiste, brutalité policière, discrimination, enquête, grève, police, Radio-Canada, SPVM, Stéphanie Trudeau, violence.
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Cette policière a déjà eu des antécedants en termes de violence. Comment était-elle toujours au service de la police ?
Pourquoi ses collègues ne l’ont pas calmés ?
Pourquoi son superviseur ne l’a pas interrompu quand elle disait des propos haineux ?
Ils sont donc tous des complices et doivent être suspendus.
Ces propos haineux démontrent clairement l’esprit qui règne dans le milieu de la police surtout après la crise étudiante.
Ainsi, j’ai peur de ma police et je ne lui fais plus confiance.
Enfin, cette policière sauvage a clairement un complexe et doit être suivi par un psy. Elle ne doit plus porter une arme pour le restant de savie ni occuper un poste d’autorité.
Il n’est pas étonnant qu’un(e) membre du SPVM se soit une fois de plus fait prendre en flagrant délit de: brutalité gratuite, language excessif et indigne d’un fonctionnaire en devoir, absence de jugement crasse, grossièreté, menaces, abus de pouvoir et j’en passe.
Nos moyens de communication permettent en effet parfois de documenter des comportements fot répandus au sein du SPVM et d’autres corps policiers au Québec.
Là ou le bât blesse est que ces gestes et attitudes très répandus ne sont condamnées que du bout des lèvres par les autorités policières et que rarement le policiers auteurs de ces graves délit ne subissent des conséquences de leurs gestes et attitudes rébarbatifs.
Le cynisme et la méfiance des citoyens semble avoir atteint le même niveau que celui exprimé envers les députés du PLQ
rien dettonant qu’elle soit suspendu mais il faut la sacrer dehors !!! Apres autant de probleme ca sallit la police la garder voudrait dire corruption signer une petition pour la mettre a la porte les citoyens qui frappe quelqun ont des consequence alors pourquoi pas une policiere pourrite nen aurait pas elle a eu assez de chance elle a prouvé quelle ne merite pas son badge
Hereusement tout ca fut capte….sinon la “Butch Frustree 728” continurait de faire son “Power Trip”…avec la complicite hypocrite de ses superieurs depuis… 1996. RESTE OU QUITTE SA JOB….ON VERRA!!!
Je suis retraité et j’ai deja porter l’uniforme et je l’ai respecter et respecter aussi les citoyens.Car le citoyen est celui qui nous paie. Et cela retombera sur tous ces personnes qui font leurs travail. Elle tres dangereuse pour les citoyens les confreres. Esperons qu’il n’aura pas de camouflage .
Signez la pétition pour qu’elle soit congédier!
http://www.avaaz.org/fr/petition/Congediement_de_Stephanie_Trudeau_Matricule_728_1/?fPZvAdb&pv=1
[…] commis par Mme. Trudeau. En effet, depuis 1996, plusieurs plaintes ont été déposées devant le Commissaire à la déontologie policière. Par ailleurs, c’est par la diffusion de vidéos qui ont fait le tour du web et des réseaux […]
[…] les scandales impliquant la violence policière et les policiers qui se protègent entre eux, ça vaut la peine d’au moins considérer la version de Claudia. Bonne […]
quand vas t’elle etre jugée pour ses actes