Le lundi 9 janvier 2012

Québec

Les Canadiens de Montréal “en français”

De la fierté d'avoir un pays: et pourquoi pas "Les Québécois du Québec"?

Actualités ]

Par Sylvain

Samedi dernier, des centaines de personnes se sont rassemblées devant le Centre Bell à Montréal afin d’exiger le respect de la langue de la majorité au Québec en scandant “l’entraîneur chef, en français!” C’est un début, mais il faudra aussi un pays.

Depuis que la Sainte-Flanelle a un unilingue anglophone à sa tête, beaucoup d’encre a coulé. Même André Pratte écrit aujourd’hui, concernant cette manifestation, “Souhaitons entre-temps que la direction de l’équipe […] aur(a) tiré un enseignement des événements des dernières semaines1.”

Le rassemblement de samedi dernier était une nécessité. Quand une nation ne peut même plus ressentir de la fierté avec son sport national, il ne reste que le pain. Stéphane Laporte a écrit:

“Quand la direction de l’équipe de hockey de la plus grande ville francophone d’Amérique nomme un nouvel entraîneur, elle s’assure que cet individu saura exprimer ses sentiments dans la langue de la majorité des gens qui encouragent ce club depuis plus de 100 ans2.”

Effectivement, c’est la moindre des choses. Quoi qu’il en soit, la direction du Canadien n’a même pas pris la peine de démontrer ce respect.

Toutefois, quand on ne reçoit pas un minimum de respect, il est important de l’exiger, et le rassemblement de samedi devenait nécessaire. Évidemment, le français doit être prédominant dans toutes les sphères de la société québécoise. Pour ce, la participation active des Québécois est primordiale, et le respect ne se mérite pas en chialant seul dans son salon. André Pratte le fait remarqué en notant que «Le  “coup de barre” doit venir des Québécois francophones eux-mêmes.»

Le Mouvement Montréal français au Centre Bell samedi dernier

***

Durant les fêtes, comme à chaque année depuis 1977, s’est tenu le Championnat du monde junior de hockey sur glace3. Étrangement, avant d’habiter en Suède, je ne m’étais pas intéressé outre mesure à ce championnat, même si j’ai joué au hockey durant environ 10 ans durant ma jeunesse.

Depuis quatre ans, je suis religieusement ce championnat. La première année, je ne savais pas trop à quelle équipe j’allais souhaiter la victoire, la Suède ou le Canada? Au début, parce que j’avais encore l’impression que l’équipe canadienne, avec quelques joueurs du Québec, me représentait, je prenais pour le Canada. Puis, d’année en année, jusqu’à décembre 2011, un changement s’est produit.

Cette année, en regardant la composition de l’équipe canadienne, j’ai remarqué qu’il n’y avait, à ma connaissance, que deux joueurs provenant du Québec. À eux on doit aussi mentionner que le responsable de l’équipement (celui qui s’occupe des gourdes, entre autres choses) était aussi du Québec. Le reste de l’équipe, des anglophones canadians.

Ainsi, lors du match entre la Russie et le Canada, j’ai voulu profondément que le Canada perde la partie, ce qui s’est produit, et ça m’a extrêmement réjouit.

En finale, la Russie rencontrait la Suède, et tout naturellement, j’ai été assis surÉquipe suédoise championne du Monde 2012 le bout de ma chaise du début jusqu’à la fin, souhaitant la victoire pour la Suède. À 5h du matin, lorsque la Suède a marqué en prolongation, je me suis réjoui tellement fort que mon chat a été tiré de son profond sommeil puis en a été secoué durant 30 minutes. J’ai par la suite regardé, obnubilé, la suite des choses. Je me suis imaginé que le Québec avait sa propre équipe, que c’était le Québec, un pays qui avait gagné. C’était quelque chose, et j’ai même pris des photos de ma télévision (voir image à droite) tellement la sensation était forte.

C’est à ce moment que j’ai pris conscience que j’avais maintenant un pays, en suédois, avec une équipe de Suédois, un entraîneur suédois, un drapeau suédois et un hymne national suédois, lequel a été chanté en Alberta. La dernière fois que j’avais ressenti quelque chose de la sorte, c’était en 1995, un certain soir d’octobre, lorsque le Québec, pendant quelques minutes, a été “un pays”.

En attendant que le Québec devienne un pays, je me console avec la Suède. Donnez-vous, donnez-moi un pays, vous allez voir, c’est indescriptible comme sensation. Un jour, peut-être! En attendant, j’ai déjà hâte à l’an prochain, pour encourager la Suède et huer le Canada.

  1. Manif : 300 Canadien : 21 000 []
  2. Le respect du français []
  3. Championnat du monde junior de hockey sur glace []

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Cet article de 645 a été rédigé par Sylvain il y a 12 ans et 3 mois, le lundi 9 janvier 2012.

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