Les Inuits chassent en été, dans l’est de l’Arctique canadien, et ils tuent moins de 1000 phoques du Groenland par année, la plupart adultes. La chasse commerciale, elle, a lieu plusieurs mois plus tôt, plus au sud et elle mène à l’abattage de près de 300 000 phoques du Groenland, presque tous âgés de moins de trois mois. De plus, les Inuits sont fiers d’utiliser toutes les parties du phoque, tandis que la chasse commerciale ne vise presque exclusivement que les fourrures – qui sont expédiées outremer et transformées en accessoires de mode et en gadgets. Bref, la chasse pratiquée par les Inuits n’a rien à voir avec la chasse commerciale. C’est d’ailleurs pourquoi la plupart des lois interdisant les produits dérivés du phoque font une exception pour les peaux provenant de la chasse inuite. L’interdiction proposée par l’Union européenne va aussi en ce sens.

Alors pourquoi le gouvernement canadien à t’il envoyer plusieurs délégations d’Inuits en Europe pour représenter le Canada dans le contexte de la chasse commerciale? La réponse apparaît clairement dans une note interne du gouvernement où l’on conseille aux représentants du ministère des Affaires étrangères « d’utiliser la carte des Inuits du Nunavut comme levier pour ouvrir des portes en vue d’obtenir une exonération (pour les produits du phoque) … et faire de même pour les chasseurs de la côte est ».

La raison qui motive un tel cynisme est facile à comprendre :
peu de gens et peu d’organismes s’objectent à la chasse de subsistance pratiquée par les autochtones. En agissant de la sorte, le gouvernement tente délibérément de gommer la distinction entre deux types de chasse très différents . Quant aux peuples autochtones autres que les Inuits, les statistiques du MPO indiquent que seulement environ 1 % des phoques du Groenland tués lors de la chasse commerciale sont destinés à des « initiatives autochtones »

Le gouvernement tente d’utiliser le capital de sympathie envers la préservation des cultures et des traditions autochtones pour justifier la chasse commerciale cruelle et inutile pratiquée au Canada. Ce comportement est immoral.