Le jeudi 2 août 2012

PolitiqueQuébec

Le DGEQ voudrait fermer Liberaux.net

La propriétaire du site s'exposerait à une amende de 30 000$

Campagne électorale québécoise 2012 ]

Par AmériQuébec

Le site www.liberaux.net, reconnu pour effectuer une compilation des “scandales et aberrations” du gouvernement libéral depuis qu’il est au pouvoir, serait désormais la cible du Directeur général des élections du Québec, qui aurait demandé à la propriétaire du site de le fermer, car il considère qu’il s’agit d’une dépense électorale non comptabilisée.

Mise à jour: Le DGE se rétracte! Lire l’article ici.

Connaissiez-vous le site www.liberaux.net? Si ce n’était pas le cas, vous pouvez désormais remercier le Directeur général des élections du Québec pour avoir attiré l’attention des médias et de la population sur ce site qui constitue une véritable mine d’or pour le citoyen qui souhaite avoir une liste étoffée des scandales auxquels les libéraux sont liés depuis leur arrivée au pouvoir en 2003.

Liberaux.net est le fruit du travail acharné d’une citoyenne surnommée dans les réseaux sociaux Geneviève L’Obstineuse. Cette dernière s’est donnée comme objectif de faire une compilation exhaustive (ce qui n’est pas une tâche facile) de tous les scandales qui touchent le Parti Libéral du Québec depuis que Jean Charest est au pouvoir. Aidée par d’autre citoyens, Geneviève a donc compilé jusqu’à maintenant 94 “scandales, tromperies et mensonges” du PLQ depuis les 9 dernières années.

Une base de données de tromperies libérales

Le travail derrière cette compilation est colossal. Chacun des 94 points sont étoffés et les sources pour chacun de ces “scandales” sont fournies. Ces sources sont principalement des médias de masse comme Le Devoir, La Presse ou Radio-Canada, ce qui rend très difficile les critiques des détracteurs libéraux à l’endroit du site Libéraux.net, puisque tous ces scandales sont bien documentés et rien n’est inventé (à moins que les médias eux-mêmes inventent des histoires!).

Le site est très simple d’utilisation. Tout d’abord, les 94 points sont classés par thème, par exemple l’environnement, le Plan nord, l’éthique, l’éducation et la construction. Mais l’outil est beaucoup plus puissant. Un champ de recherche permet de trouver rapidement un scandale. Par exemple, si vous cherchez quelque chose au sujet de Line Beauchamp, il suffit d’écrire “Beauchamp” dans le champ de recherche, et les résultats s’afficheront d’eux-mêmes, sources à l’appui: déjeuner avec la mafia, entourage douteux de l’ex-ministre, etc.

Un outil étoffé et multilingue

On pourrait croire que 94 points bien détaillés, ce serait suffisant. Or, le site offre beaucoup plus. Tout d’abord, croyez-le ou non, les informations disponibles sur le site le sont en 10 langues: français, anglais, espagnol, italien, russe, ukrainien, arabe, portugais, mandarin et allemand. On retrouve des tracts prêts à imprimer dans toutes ces langues et sur lesquels on retrouve les plus importants scandales liés aux libéraux.

De plus, le site offre une section nommée “Liste des comtés chauds”. L’idée est de simplifier la tâche pour les citoyens: faites-vous partie d’un comté où la lutte risque d’être serrée? Rien de plus facile avec cet outil! Vous n’avez qu’à entrer votre code postal, puis constater la faible avance des libéraux dans votre comté. Le cas échéant, il ne reste plus qu’à imprimer une pile de tracts et les partager dans votre comté.

Le DGEQ souhaite la fermeture du site

Comme tout cela est trop beau pour être vrai, le Directeur général des élections souhaiterait que Geneviève ferme son site internet, puisqu’il considèrerait qu’il engendre des dépenses de nature électorale qui défavorisent un parti, soit le PLQ. Ainsi, ce site ne respecterait donc pas la loi électorale et doit donc être fermé.

Dans les réseaux sociaux, le prétendu message que le DGEQ a envoyé à Geneviève circule actuellement. Il va comme suit:

Après avoir pris connaissance de votre site internet Libéraux. net nous avons constaté qu’il défavorise un parti politique et que des coûts semblent avoir été engendrés pour sa conception, sa diffusion et son hébergement. La présente a pour but de vous mettre en garde de cesser toute diffusion de ce site à compter de ce soir minuit . Le site constituera alors une dépense électorale interdite par la loi. Vous pouvez être passible d’une amende de 5,000 à 30,000 dollars pour une première infraction.

Au surplus, en aucun temps vous ne pouvez recueillir des contribution [sic] en laissant croire que vous êtes associé de près ou de loin aux [sic] parti libéral ou aux libéraux.

Veuillez agir en conséquence

Denis April

Bien que l’authenticité de ce message n’est pas confirmée pour l’instant et qu’on y retrouve des fautes, devant l’avalanche de tweets et les questions des internautes, la propriétaire du site a confirmé la rumeur et affirme que le DGE a bel et bien communiqué avec elle ce mercredi soir:

Jusqu’à maintenant, des centaines de personnes, sinon plus, ont signifié leur appui à la propriétaire du site sur Facebook et Twitter. La Twittosphère s’est littéralement enflammée ce soir suite à ce qui semblait être une rumeur qui fut finalement confirmée par Geneviève.

Impossible de supprimer les traces de Liberaux.net

Pour l’instant, le site Liberaux.net est toujours en ligne, même s’il est passé minuit. Ainsi, Geneviève L’Obstineuse s’exposerait à une amende qui peut aller jusqu’à 30 000$ pour avoir concocté un site qui compile de l’information pourtant déjà accessible partout.

Cela dit, même si celle-ci décidait de retirer le site de la toile, plusieurs internautes sur les réseaux sociaux se sont affairés mercredi soir à conserver des copies du site et les rendre disponibles à d’autres endroits sur le web. Qualifiant cette menace du DGE de censure, l’organisation Québec Leaks rend déjà disponible une copie conforme du site au liberaux.quebecleaks.org.

De son côté, le groupe d’hacktivistes Anonymous, bien connu désormais au Québec pour ses quelques coups d’éclats durant la grève étudiante, a partagé le message suivant à ses quelques 200 000 abonnés sur Twitter:

Le DGEQ vient-il lui-même d’enfreindre la loi sans le vouloir?

Certains y verront ici une tentative de censure du gouvernement libéral. D’autres pourront croire que le DGE ne fait qu’appliquer les lois (pour faire changement!). Et plusieurs penseront aussi qu’on fait face ici à des incohérences dans la loi, incohérences qui empêchent une simple citoyenne de partager une compilation d’informations ouvertement accessibles, mais qui permettent aux partis politiques de dépenser des dizaines de milliers de dollars en publicité AVANT le déclenchement des élections, et même d’effectuer annonces de millions de dollars en cadeaux comme l’a fait le PLQ.

Ceci dit, en agissant de la sorte, le Directeur général des élections vient de provoquer un gros buzz autour du site Libéraux.net. Il vient d’attirer l’attention sur ce site qui n’est pas nécessairement connu du grand public. En menaçant la propriétaire de ce site d’amendes salées et en lui imposant de fermer son site, le DGE vient lui-même, sans le vouloir, de déroger à ses propres règles.

En attirant toute l’attention sur le site Liberaux.net, le DGEQ vient d’engendrer des milliers de dollars en dépenses électorales défavorisant le PLQ. Est-ce que celui-ci s’exposera à 30 000$ d’amendes? À suivre!

5 commentaires à cet articleFlux RSS des commentaires

  1. 1 Guy Parent Le 2 août 2012 à 5h20

    J’ai du mal à croire que la lettre du DGE soit authentique. Ou alors, il n’y connaît rien à Internet. La conception d’un site web ne requiert que du temps. L’enregistrement d’un nom de domaine coûte environ 6$ et l’hébergement chez Godaddy moins de 10$ par mois. De plus, ces minimes dépenses auraient été faites AVANT le déclenchement des élections. Les mots “semblent avoir engendré” indiquent qu’aucune enquête n’a précédé la mise en demeure. Si le message n’est pas authentique, c’est un coup monté contre les libéraux; s’il l’est c’est une impardonnable manoeuvre d’intimidation de la part du DGE.

  2. 2 JCPomerleau Le 2 août 2012 à 8h08

    L’obstineuse porte bien son nom car elle va résister à l’ordonnance du DGE. On comprend qu’elle dérange :

    C’est la deuxième fois que le DGE intervient pour favoriser les libéraux (la première était pour compliquer le vote étudiant avec sa réglementation sur le lieux du vote).
    Ce dernier censé favoriser la participation des citoyens à la démocratie trahie ainsi son mandat pour servir les intérêts des libéraux.

    Ce rapport de force avec une citoyenne doit être exploité (on verra si les médias vont défendre le droit à l’information et à la circulation des idées et opinions). Cela démontre jusqu’où la corruption des institutions est rendue sous les libéraux.

    L’enjeu de cette élection est énorme , des dizaines de milliards pour les réseaux affairiste. Et cela donne aussi une idée de la crainte que ces réseaux ont de la prise du pouvoir par le Parti Québécois actuel.

    Le DGE au ordre, c’est la démocratie qui se perd.

    Qui va la défendre ?

  3. 3 guygparent Le 2 août 2012 à 9h08

    La loi électorale vise spécifiquement les gros joueurs: les postes de radio, de télévision, les journaux et les périodiques et l’édition de livres. Voici ce qu’elle dit des livres: “Ne sont pas des dépenses électorales (…)le coût de production, de promotion et de distribution selon les règles habituelles du marché de TOUT livre dont la vente, au prix courant du marché, était prévue malgré la prise du décret;” Art. 402-2

    Le DGE ne pourrait empêcher la publication d’un livre dévastateur pour un politicien, dont la sortie intervient durant la campagne électorale, si la date de sortie a été fixée avant le déclenchement de l’élection, a plus forte raison si le livre était déjà publié avant ledit déclenchement.

    La loi électorale ne parle pas d’un site web, mais un livre est ce qui lui ressemble le plus. Si le site web, quelque soit son sujet, est déjà publié et qu’il n’est pas modifié durant la campagne électorale électorale, la loi ne permet pas de le fermer. Elle permet même les dépenses de promotion.

    Jusqu’à hier, Jean Charest disait que des élections auraient lieu au cours des prochains dix-huit mois. Le DGE n’administre certainement pas un loi qui interdit toute publication contre un politicien entre deux mandats!

  4. 4 Ben Le 2 août 2012 à 13h48

    Un nouveau mirroir est apparu.

    lesliberraux.info

  5. 5 Ben Le 2 août 2012 à 14h11

    Je veux dire!

    http://lesliberaux.info

    Bonne nouvelle somme toute! La décision est révisée!

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Cet article de 1,054 a été rédigé par AmériQuébec il y a 11 ans et 8 mois, le jeudi 2 août 2012.

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