Le mercredi 18 juillet 2012

Québec

Élections à tous les niveaux au Québec: drôle de démocratie…

Campagne électorale québécoise 2012 ]

Par Kim Cornelissen

En résumé, au niveau fédéral, le vote est perdu en raison de son pourcentage de député.es par rapport à l’ensemble du Canada; au niveau provincial, il y a quasi-obligation de voter stratégique et au niveau municipal, il y a risque de ne pas avoir le droit de vote. Toute une démocratie…

Au Québec, nous avons un véritable problème de démocratie lié à l’impact réel de notre vote.  À tous les niveaux, fédéral, provincial, municipal, les réalités sont différentes, mais chaque système électoral est problématique et les solutions semblent ne jamais pouvoir se concrétiser.

Au niveau fédéral, notre vote est confronté à celui des autres électrices et électeurs du Canada.  Le Québec a répondu massivement à l’appel de voter contre le Parti conservateur, créant cette fameuse vague orange, où le NPD est devenu le premier parti d’opposition.  Mais comme, de façon générale, le Canada n’a pas suivi, le Parti conservateur, comme tout le monde sait, est devenu majoritaire.  Avec les conséquences que nous craignons et qui sont en train de se réaliser.  Nous avons perdu.

Au niveau provincial, la rumeur d’élections générales cet automne fait repartir de plus belle la question du vote stratégique dans le but de s’assurer que le Parti libéral ne reviendra pas au pouvoir.  Mais bien des gens ne veulent pas voter pour le PQ, le seul ayant véritablement la chance de prendre le pouvoir.  Parmi les autres partis, on retrouve Québec solidaire, dont le nombre d’adeptes augmente en raison de ses positions fermement en faveur de la démocratie, ses prises de position courageuses et le travail de fond d’Amir Khadir comme seul député de son parti à l’Assemblée nationale.  On retrouve la CAQ, qui ressemble plus au moins au Parti Libéral et dont la profondeur de l’analyse demeure à être démontrée.  Et enfin, il y a également multiplication de plus petits partis – sympathiques ou non -, mais crée surtout un bruit de fond, pour l’instant.   Que ce soit Option Nationale, ou autres petits partis, dans le système électoral actuel, il n’y a aucune chance que ceux-ci fassent autre chose que diviser le vote.  Quant au Parti vert, on ne l’entend même pas.   Le système proportionnel changerait beaucoup les choses mais les deux grands partis, ceux qui décident, ne veulent pas en entendre parler.

Le désir d’une assemblée constituante est intéressant mais me semble basé sur une utopie et une méconnaissance du modèle qui les inspire, l’Islande.  Si l’Assemblée constituante a pu devenir réalité en Islande, c’est parce que le parti au pouvoir, qui s’apparente à Québec Solidaire et qui est paritaire (hommes/femmes), a accepté que cette démarche soit mise en place dans un contexte de crise économique très profonde et soudaine.

De plus, il faut comprendre que ce pays nordique ne compte que 300 000 personnes, soit la moitié de la population de l’agglomération de Québec ou d’Ottawa.  Enfin, les résultats ne sont pas encore publiés.

Personnellement, je ne vois pas comment une assemblée constituante pourrait être mise en place au Québec et je suis sceptique quant à obtenir des résultats plus probants que ceux d’une élection représentative.   L’idée est à saluer, mais demande à être davantage approfondie.  Et il serait sage de voir quels seront les résultats de l’assemblée constituante en Islande, ceux-ci n’ayant pas encore été publiés.  Mais les rumeurs qu’on entend vont dans le même sens que les propositions de certains de nos partis, dont la nationalisation des ressources naturelles.  Il est question aussi de séparation entre l’Église et l’État, alors qu’ici, la prochaine élection sera surtout sur la séparation entre le privé et l’État.

Actuellement, la situation électorale au niveau provincial est telle qu’il ne serait pas étonnant, malheureusement, que le taux de vote soit bas.  Les gens auront l’impression de perdre leur vote ou devront encourager un vieux parti pour ne pas que le PLQ soit élu, et ce, même si le programme du parti n’est pas assez près de leurs valeurs.

Au niveau municipal, ce sont des milliers de personnes qui perdent leur droit de vote à chaque élection. En effet, la possibilité de vote par « acclamation » fait que près de 60 % des mairesses et maires, près du trois-quart des conseillères et conseillers et près de la moitié des conseils municipaux au complet (chiffres de 2003) ont été élus sans que les gens aient pu voter pour eux.  Ces citoyennes et citoyens ont donc perdu leur droit de vote.  En Suède, le vote par acclamation n’est pas logique et peut pas exister parce que l’on doit être membre d’un parti avec un programme bien défini.

En résumé, au niveau fédéral, le vote est perdu en raison de son pourcentage de député.es par rapport à l’ensemble du Canada; au niveau provincial, il y a quasi-obligation de voter stratégique et au niveau municipal, il y a risque de ne pas avoir le droit de vote.  Toute une démocratie…

2 commentaires à cet articleFlux RSS des commentaires

  1. 1 CLOVIS SIMARD (@CLOVISSIMARD) Le 19 juillet 2012 à 13h09

    La Loi-78 de JEAN CHAREST LE TROU DE CUL ! Déclarée contre les droits de la personne !!!

  2. 2 Olivier Carrier Le 22 juillet 2012 à 18h14

    Pour moi l’avantage clair de l’assemblée constituante est de ne pas avoir une contitution écrite par ceux dont elle est censée nous protéger. C’est assez radical comme différence.

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Cet article de 748 a été rédigé par Kim Cornelissen il y a 11 ans et 8 mois, le mercredi 18 juillet 2012.

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