Le dimanche 20 mai 2012

QuébecPolitique

Grève des infirmières en 1999: Pauline Marois et la loi 72

En 1999, les infirmières ont aussi eu à faire face à une loi de la matraque

Par Sylvain

La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) à dénoncé la loi spéciale 78 adoptée par l’Assemblée nationale le 18 mai 2012. Les infirmières se souviennent douloureusement de la loi du Parti québécois, la loi 72, alors que Pauline Marois était la ministre de la Santé.

La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) à dénoncé la loi spéciale 78 adoptée par l’Assemblée nationale le 18 mai 20121. Les infirmières se souviennent douloureusement de la loi du Parti québécois, la loi 72, alors que Pauline Marois était la ministre de la Santé. Aujourd’hui, la FIQ (à l’époque la FIIQ) juge que le gouvernement Charest n’a jamais eu l’intention de vraiment négocier avec le mouvement étudiant, tout comme elle avait accusé Lucien Bouchard et Pauline Marois en 1999.

Petit retour au début de l’été de 1999 en lisant un mémoire de maîtrise très intéressant trouvé sur le net2 :

Le gouvernement, par l’entremise des médias, menace d’adopter une loi spéciale pour forcer les infirmières à retourner au travail. Elles tiennent cependant à leurs revendications et restent sur leur position. La FIIQ commente la réaction du gouvernement en déplorant le conflit d’intérêt de l’État-employeur. Elle souligne, en effet, que le Premier ministre, «[e]n même temps qu’il parle de la nécessité de négocier, […] tient une matraque dans ses mains pour taper sur celles qui veulent faire valoir leurs droits».

Et ça continue:

Constatant finalement l’impasse manifeste dans laquelle il se trouve, Lucien Bouchard rappelle les députés à l’ Assemblée nationale pour faire adopter la loi spéciale promise. Le Parti liberal du Quebec (PLQ) et l’ Action démocratique du Québec (ADQ) se prononcent contre. La Loi concernant la prestation des services de soins infirmiers et pharmaceutiques est finalement adoptée par un vote de 63 voix contre 37, après presque 12 heures de débat.

En 1999, les infirmières avaient déclenché une grève qui était devenue rapidement illégale parce que le gouvernement du Parti québécois refusait de négocier sur la question des salaires. Ça vous rappelle quelque chose? Bien sûr, en 2012, le gouvernement Charest refuse de négocier sur la question de la hausse des droits de scolarité et fait passer la grève des étudiants pour un boycott, lequel on a voulu mater à coup d’injonctions. Toujours en 1999,

la situation étant ce qu’elle est, il est difficile de conclure a une réelle volonté de négocier. Le gouvernement invite les infirmières à rentrer au travail, refusant de négocier avec elles parce qu’elles sont en situation d’illégalité […]

Le syndicat des infirmières à l’époque avait dû payer des amendes extrêmement salées qui se sont chiffrées en plusieurs centaines de milliers de dollars. Quelques jours suivant la sanction de la loi 72, on pouvait lire sur le site de Radio-Canada3 que les infirmières ont gardé le cap, mais que la loi avait vite été utilisée:

Par ailleurs, la procureure générale du Québec, Linda Goupil, a intenté sa première poursuite contre la Fédération des infirmières et infirmiers du Québec. En vertu de la loi 72 de retour au travail, Québec réclame un peu plus de 125 000 $ à la fédération parce qu’elle n’a pas recommandé le retour au travail samedi, tel que l’exigeait la loi spéciale adoptée vendredi.

Ainsi, on peut comprendre pourquoi la FIQ a fait une sortie dans les médias hier afin de dénoncer la loi spéciale 78, mais ce n’est certainement pas pour venir appuyer le Parti québécois. Ce qu’on comprend moins, c’est que le Parti québécois de 2012, avec Pauline Marois comme cheffe de l’opposition, n’a rien d’autre à suggérer que l’indexation quand à la question de la hausse des droits de scolarité.

En ce sens, on voit très mal comment le Parti québécois pourrait s’attirer le vote des étudiants en grève alors que pour la plupart d’entre eux c’est la gratuité scolaire ou un gel qui est exigé. De plus, cette génération a lancé un cri du coeur pour qu’on leur offre un réel projet de société. Soulignons-le,  il serait étonnant que le Parti québécois s’attire la faveur  de cette génération aux prochaines élections.

Le Parti québécois a bien défendu les étudiants contre la loi spéciale 78, mais on peut aussi dire que Jean Charest et le PLQ avaient aussi voté contre la loi 72 en 1999. Les jeunes sont beaucoup plus politisés qu’une certaine classe politique plus âgée peut le croire, donc les péquistes qui seront tentés de m’accuser de jouer le jeu du gouvernement devrait y penser à deux fois. Pourquoi?

Premièrement, lors des prochaines élections, le PLQ va de toute évidence se servir de ce que vous avez lu ci-haut pour attaquer le PQ. Déjà, les attaques seront tellement aisées puisque la ministre de la Santé de 1999 est la cheffe actuelle du Parti québécois de 2012.

Deuxièmement, les jeunes qui sont dans la rue, qui ont goûté à la démocratie dans les médias sociaux, ne sont pas dupes. Ce que j’écris aujourd’hui est déjà discuté, et le Parti québécois n’est pas le parti qui les représente. C’est extrêmement triste, car il y a des députés au sein du PQ qui n’étaient pas là en 1999, mais sont en politique en 2012. ils sont extrêmement combatifs et inspirants. Pensons à Véronique Hivon ou encore Alexandre Cloutier, entre autres. On a toutefois l’impression qu’ils sont camouflés par l’odeur de boules à mites et de petits cadavres dans le placard du PQ.

Si Québec solidaire et Option nationale existent aujourd’hui, c’est parce que le Parti québécois a mal vieilli. Dans la situation précise de 2012, et considérant les parallèles entre la loi 72 de Pauline Marois et la loi 78 de Jean Charest, je crois qu’on peut conclure que Jean Charest a précisément la cheffe rêvée à la tête du Parti québécois pour  les prochaines  élections. À moins que le Parti québécois change d’attitude face aux partis Québec solidaire et Option nationale, Jean Charest sait qu’il pourrait remporter les prochaines élections.

De grâce, n’accusez pas Québec solidaire et Option nationale, lesquels offrent la gratuité scolaire et un projet de société clair, de fracturer le vote. Et si c’était le contraire, que c’était le PQ qui fracturait le vote?

Quelle est la solution? Il est urgent à mon avis que les trois partis indépendantistes se rencontrent afin de discuter de stratégies dans le but de se “coaliser” en vue des prochaines élections provinciales. On ne le répétera jamais assez, cette génération qui pousse vigoureusement aujourd’hui veut voter pour ses valeurs, et ne semble pas avoir l’intention de jouer au statu quo avec de vieilles façons de faire. C’est ce qu’offre, bien malheureusement, le Parti québécois avec la cheffe actuelle.

  1. Loi 78 – La FIQ fait un parallèle avec la loi imposée aux infirmières en 1999 []
  2. LE DlSCOURS GOUVERNEMENTAL ET LA LEGITIMITE DU DROIT ALANEGOCIATION COLLECTIVE: ETUDE DE DEUX CON FLITS DE TRAVAIL AUQuEBEC MENANT AL’ADOPTION DE LOIS FOR<;ANT LE RETOUR AU TRAVAIL []
  3. Les infirmières gardent le cap []

15 commentaires à cet articleFlux RSS des commentaires

  1. 1 J. Roux Le 20 mai 2012 à 11h27

    Monsieur Sylvain R. a entièrement raison : le seul et unique responsable de la crise actuelle, c’est le Parti Québécois. Il faut que tous les citoyens lucides unissent leurs forces dans le seul combat qui importe en ce moment : abattre la clique péquiste.
    Nous devons donc tous nous unir derrière Jean Charest et son parti, car il est le seul qui peut vraiment nous débarrasser de ce PQ qui détruit le Québec depuis plus de 40 ans. Je suis sûr que grâce à sa fermeté, Jean Charest y arriverait en 10 ou 12 ans.
    Merci à M. Sylvain R. qui m’a ouvert les yeux.

  2. 2 Sylvain R. Le 20 mai 2012 à 12h05

    Bonjour M. Roux,

    vous ne devriez pas ouvrir les yeux tout en gardant votre tête dans le sable, ça va être douloureux.

    Bonne journée

  3. 3 Victor Le 20 mai 2012 à 22h27

    Je me souviens de toi Sylvain R.

    C’est toi qui défendais les pétrolières et autres activités émettrices de GES contre le tout puissant et machiavélique lobby écolo-grano..

    Aujourd’hui, tu cherches à relativiser l’incompétence, la corruption et l’autoritarisme des libéraux pour saper notre seule chance d’avoir un meilleur gouvernement dès les prochaines élections.

    Les libéraux ont boosté la dette du Québec, ils ont sabrés dans les services, corrompus tout l’édifice gouvernemental pour satisfaire leurs petits amis financiers et créanciers. Ils sont allés plus loin que n’importe quel parti dans le cynisme, écoute, on a des nouvelles histoires de crosses à chaque semaine.

    Dans le temps du PQ, une seule de ces histoires (déjeuner avec la mafia qui rapporte 60 000, posts-it pour nommer les juges, trafic de places en garderies, name it!) aurait créé des syncopes pendant des mois et des têtes seraient tombés. Une seule. Aujourd’hui, les libéraux nous en donnent à toutes les semaines! Tellement que les gens sont blasés!

    C’est impossible de les mettre sur le même pied d’égalité.

    Je suis revenu voir Amériquebec pour l’excellent texte à Dave, mais je suis encore tombé sur un de tes papiers pleins de mensonges, de sophismes, et de manœuvres grossières et démobilisantes.

    Sérieux, je trouve ça vraiment poche que tu écrives ici.

    Soit tu es très malhonnête et tu travailles volontairement pour les pouvoirs dominants et individualisants, en utilisant l’arme du relativisme absolu et de la rhétorique du «ils sont tous aussi pourris».

    Soit ce n’est pas ta faute et tu as un réel problème intellectuel dans l’estimation des degrés et des niveaux.

    J’explique : Quand tu prends une balance, un tape à mesurer, ou un thermomètre, ça te donne un degré, un niveau (de longueur, de poids, de températures…). Donc, 2°C, ce n’est pas la même chose que 33°C, et 120 lb n’est pas la même chose que 260 lb.

    Si tu n’as pas la capacité mentale de faire le même exercice avec les questions sociales, politiques ou économiques, tu devrais réfléchir à cela et t’exercer un peu avant de publier des textes sur ces sujets.

    Tu ressembles au gars qui attend d’avoir une chemise blanche comme neige, immaculée, 100% pure et qui refuse la chemise qui a une petite tache sur la manche et une autre qui est un peu beige au niveau du collet. En attendant, il porte une chemise qui a trempé dans un scieau plein de marde pendant des heures et qui dégoulines de marde partout sur son corps, mais pour pour lui, pas question de changer de chemise tant qu’elle n’est pas 100% pure.

    Que tu le veuilles ou non, ce gars-là est plein de marde.

  4. 4 Sylvain R. Le 21 mai 2012 à 1h23

    Victor,

    mon commentaire précédent va aussi pour vous.

    En 2008, Pauline Marois n’a pas été élue, et le Parti libéral était déjà assez sale merci.

    Aujourd’hui, il y a deux partis politiques de plus, donc un risque encore plus grand de voir les votes aller de gauche à droite.

    Moi je n’ai pas l’audace de penser, comme vous, que tout le monde devrait voter pour le PQ. J’ai plus de respect que ça pour la démocratie.

    Les infirmières se rappellent encore très bien de Pauline Marois. Est-ce possible qu’une partie d’entre elles désire voter pour Option nationale ou Québec solidaire ? Selon vous, elles n’auraient pas le droit, c’est ça que vous dites?

    Et puis, pourquoi croyez-vous que la Presse ne va pas parler de la loi 72 maintenant? Je vais vous le dire. Elle va en parler pendant la campagne électorale. Et puis, le PLQ ne va pas hésiter à monter sa campagne contre le PQ en utilisant, bien sûr, les moindres “saletés” du PQ.

    Mon texte est un appel à la négociation entre le PQ, QS et ON. Vous, vous choisissez d’ignorer ces partis.

    Mon texte peut vous frustrer, mais sincèrement, il n’aura aucune influence sur le vote des prochaines élections. Votre commentaire sonne un peu comme “ta gueule, parlez pas de la loi 72, car les électeurs sont trop caves pour s’en rappeler, les infirmières ne s’en rappellent plus, et maintenant vous leur remémorez”.

    Vous manquez de respect envers eux, vous manquez de respect envers celles et ceux qui désirent avoir Amir Khadir ou Jean-Martin Aussant comme premier ministre.

    Ces partis existent, ont le droit d’exister. Je ne dis pas de ne pas voter pour le PQ, mais je dis que le PQ doit montrer une ouverture pour que ces deux partis fassent partie de leur réalité. Tout le monde doit s’entendre sur une stratégie électorale. Ignorer ces partis est suicidaire et ça ne va pas pousser les gens à voter davantage pour le Parti québécois.

  5. 5 Sylvie Beaulieu Le 21 mai 2012 à 9h40

    N’oublions pas que tout comme pour la loi 78 en 2012 et la loi 72 en l999,les deux premiers ministres sont d’anciens CONSERVATEURS ( Jean Charest et Lucien Bouchard)…leur pensée est la même, mâter le peuple et le faire taire…ÇA VEUT TOUT DIRE!!!
    Souhaitons que les forces de gauche se réunissent pour notre meilleur bien à tous, le bien commun!!!

  6. 6 Victor Le 21 mai 2012 à 16h20

    Vous auriez tort de penser que tous les messages «tous pourris» comme le vôtre, distillées un peu partout dans les opinions, les commentaires de blogues, les bouts de conversations, n’ont aucun effet sur le résultat du vote (et le taux de participation).

    La véritable culture et opinion publique, c’est celle qui est faite de toutes ces petites choses.

    Pour le reste, vous vous méprenez totalement sur le sens de mon intervention. Je ne suis pas venu pour défendre le PQ, mais la vérité et l’honnêteté intellectuelle. En laissant entendre que PQ et PLQ c’est «bonnet-blanc blanc-bonnet», vous croyez peut-être encourager valeureusement les petits partis intègres et espiègles, mais en réalité vous ne faites qu’encourager le cynisme et le désengagement (et à travers cela, les libéraux).

    Si vous voulez encourager ON et QS, faites-le de manière positive, en relevant leurs points forts, en parlant de leurs programmes, de leurs valeurs.

    Parlez autant que vous voulez de la Loi 72 à Marois ou de la prime de départ de Blanchet, ou de toutes les crosses et abus du PQ, qui sont tous très connus car ils se comptent sur les doigts des deux mains, mais ne laissez pas entendre que ces saletés sont équivalentes, en gravité, en fréquence ou en nombre, à celles du PLQ, car c’est faux, archi-faux.

    Je ne suis pas venu défendre le PQ, mais le Québec, qui est en train de se faire détruire par une gangrène qui désintègre la cohésion sociale, qui dilapide les fonds publics au profit de la mafia et des compagnies étrangères, et qui monte une partie de la population contre une partie de sa jeunesse.

    Il faut tout faire pour expulser ce gouvernement nocif et corrompu qui fricote – beaucoup plus que Marois en 99 – avec l’autoritarisme et l’état-policier. C’est urgent. C’est une question de sanité politique.

    Dans notre système uninominal à un tour, il faut voter selon le compté électoral, pour le candidat qui se présente. La seule manière de se débarrasser du PLQ est de voter, dans les comptés serrés où le candidat PLQ a une chance, pour l’autre candidat qui est le plus susceptible de l’emporter.

    En passant, je n’aime pas Pauline Marois, j’aime mieux QS et ON, mais je sais mesurer les choses et les mettre en relation, les peser, les placer sur un axe, les comparer, là où vous, vous semblez ne savoir que les mettre dans le même panier.

  7. 7 Sylvain R. Le 21 mai 2012 à 12h42

    Monsieur Victor,

    Vous m’écrivez:

    “Pour le reste, vous vous méprenez totalement sur le sens de mon intervention. Je ne suis pas venu pour défendre le PQ, mais la vérité et l’honnêteté intellectuelle. En laissant entendre que PQ et PLQ c’est «bonnet-blanc blanc-bonnet»”

    Où dans l’article je dis que le PQ et le PLQ c’est la même chose?

    L’ordre de mon article:

    Mon texte fait suite à la sortie de la FIQ.J’ai eu envie de voir ce qu’était cette loi 72.

    Je suis objectif, j’ai fait mes recherches, et après avoir lu le mémoire de maîtrise, bien documenté, puis après avoir lu d’autres articles médiatiques de l’année 1999, j’arrive à la conclusion, qu’effectivement, la loi 72 se compare avec la loi 78. Mais je ne dis pas que la loi 72 est pire, mais il y a des similitudes, et on comprend donc pourquoi la FIQ a fait cette sortie contre la loi 78.

    Puis, en analysant justement le programme du PQ et sa position vis-à-vis les programmes de Québec solidaire et de Option nationale, je juge que les jeunes vont être, c’est un truisme de le dire, plus attirés par ces deux derniers partis.

    Et puis, on peut aussi penser qu’il y a encore beaucoup d’infirmières qui ne sont pas prêtes à voter pour Pauline Marois.

    Finalement, vous écrivez:

    “Dans notre système uninominal à un tour, il faut voter selon le compté électoral, pour le candidat qui se présente. La seule manière de se débarrasser du PLQ est de voter, dans les comptés serrés où le candidat PLQ a une chance, pour l’autre candidat qui est le plus susceptible de l’emporter.”

    Je sais tout ça. C’est un cirque. Québec solidaire et Option nationale en parlent de la réforme de scrutin.

    La preuve que le PQ n’en parle plus:
    “Suite au récent congrès du PQ, la proposition de réformer le mode de scrutin ne fait plus partie du programme de la formation souverainiste pour la première fois depuis 42 ans.”
    http://www.lapresse.ca/le-soleil/opinions/carrefour/201106/16/01-4409859-la-reforme-du-mode-de-scrutin-evacuee-du-programme-du-pq.php

    Ainsi, une raison de plus de ne pas voter Parti québécois. Il n’est ni pour la gratuité scolaire ni pour la réforme du mode de scrutin.

    Merci de votre participation à la section des commentaires. Ça me permet de développer et d’ajouter des arguments.

  8. 8 Victor Le 21 mai 2012 à 15h12

    C’est ce que je disais:

    «Ainsi, une raison de plus de ne pas voter Parti québécois. Il n’est ni pour la gratuité scolaire ni pour la réforme du mode de scrutin.»

    «Raison de plus pour ne pas mettre cette chemise-là, elle a une tache sur la manche et le collet un peu beige. Mieux vaut garder notre chemise pleine de marde.»

    Quelle inconséquence.

    Quand vous dites «raison de plus pour ne pas voter PQ», tout en connaissant le fonctionnement du mode de scrutin et la seule manière de sortir Charest du pouvoir, que faites-vous?

    -Vous dites que «sortir Charest» n’est pas une priorité.
    -Vous prenez quelques éléments sales du PQ et vous leur donnez un poids équivalent à tout le bilan de Charest.
    C’est ça qui fait qu’il manque de la mesure dans vos propos. Comme si les ordres de grandeur n’avaient plus cours dans votre pays imaginaire.

    Pareille comme quand vous mettiez dans le même panier les magouilles de Al Gore et celles de Exxon Mobil et Koch Industries.

    En ce qui me concerne, sortir le PLQ est la priorité des priorités, et si je vivais à Québec et en beauce, je voterais CAQ, si je vivais là où c’est serré libs-PQ je voterais PQ, et là où le PLQ n’a aucune chance ou au contraire là où il est sûr de passer, je voterais comme je l’entend.

    Je crois que ça devrait être un mot d’ordre, pour tous ceux qui déplorent l’état lamentable dans lequel Charest a plongé le Québec.

    Si on donnait un autre 4 ans majoritaire aux libéraux, ça serait l’ultime claque sur la gueule. Je crois que jamais le Québec ne s’en relèverait. Montréal n’est même plus 50% franco.

    Un autre exemple où vous présentez les deux partis comme équivalents: «Le Parti québécois a bien défendu les étudiants contre la loi spéciale 78, mais on peut aussi dire que Jean Charest et le PLQ avaient aussi voté contre la loi 72 en 1999».

    Je crois pour ma part que vous évitez l’évidence apportée par Sylvie Beaulieu, plus haut, sur l’identité conservatrice des deux chefs de gouvernement impliqués dans ces évènements.

    Tenez…

    Imaginez une balance, où vous mettez sur un plateau les raisons d’empêcher les libéraux de passer, et sur l’autre plateau, les raisons d’empêcher le PQ de passer.

    Comme ça, cette visualisation vous aidera peut-être à donner un peu de perspective et de mesure à vos commentaires.

  9. 9 Sylvain R. Le 21 mai 2012 à 16h55

    “Je crois pour ma part que vous évitez l’évidence apportée par Sylvie Beaulieu, plus haut, sur l’identité conservatrice des deux chefs de gouvernement impliqués dans ces évènements.”

    Donc vous dites maintenant que Pauline Marois était manipulée par Bouchard en 1999 ? Aujourd’hui, qui nous dit qu’elle ne l’est plus?

    Il est peut-être temps de faire la révolution, et si jamais Charest était réélu, ce serait peut-être une réelle révolution. Déjà, le peuple se dirait “il nous faut un nouveau mode de scrutin”. Et là ils regarderaient autour pour voir quels partis veulent un mode de scrutin moderne (quels partis a été au pouvoir et ne l’a pas fait), et ils se rendraient bien vite compte que ce n’est pas le Parti québécois.

    Par la suite, Pauline Marois dirait “oui, finalement, nous serions pour la réforme du mode de srutin”. C’est ça, avec indexation un coup parti.

    Le monde va voter pour qui il veut voter. Le Parti québécois ne va pas s’attirer les votes de la majorité s’il ignore Québec solidaire et Option nationale. Ces trois partis doivent se rencontrer et chercher une stratégie électorale.

    Je n’ai pas dit de rejeter le Parti québécois. Je crois par contre que ce parti ne doit pas faire comme si Québec solidaire et Option nationale n’existaient pas.

    Ce que vous oubliez c’est que depuis 16 semaines les jeunes sont dans la rue. Ils ne veulent pas “le moins pire”, il veulent le meilleur, et ils sont prêts à tout pour l’avoir. Et vous l’avez écrit noir sur blanc ici que Pauline Marois n’est pas votre préférée, alors pourquoi vous ne vous battez pas pour le meilleur? Ayez un peu de respect pour l’intelligence de vos concitoyennes et concitoyens qui attendent aussi le “meilleur” et non le “moins pire”.

  10. 10 Victor Le 22 mai 2012 à 9h38

    En attendant «le meilleur», vous restez avec votre chemise pleine de marde!

    Vous la chérissez, même!! En espérant qu’à force de marde, le peuple va soudainement s’éclairer et opter pour le meilleur sans passer par des étapes intermédiaires.

    Vous faites totalement fausse route.

    Les révolutions n’arrivent pas à force de marde, mais à force d’éducation. Louis XVI était un roi bien plus à l’écoute du peuple, plus “libéral”, et moins totalitaire que Louis XIV, mais c’est lui qui a eu la tête coupée. Le peuple s’est révolté, à force d’être écouté, à force de libertés intellectuelles et d’une tolérance sociale envers la sous-culture républicaine.

    A l’inverse, à force de vivre dans la marde, le peuple s’habitue à la marde. En 4 ans, les peuples du Liban ou de l’Iran, par exemple, se sont «habitué» à la guerre civile, à des régimes de terreur, etc. Que pensez-vous qu’il arrivera à un Québec vieillissant et craintif si ce governement traitre et corrompu reprend le pouvoir grâce au thème de la sécurité et à la répression contre la jeunesse??

    Le «meilleur», il s’obtient en se dirigeant dans sa direction, pas à pas, et non grâce à d’improbables sauts quantiques! Les sociétés ne sont pas des photons, elles ne se téléportent pas comme par magie, mais elles obéissent à des lois sociologiques à l’échelle macroscopiques – dont la loi d’inertie, (l’habitude et le conformisme) joue une très grande part. Plus on vit dans la marde, plus on la tolère, c’est ça la vérité.

    Et à l’inverse, plus on apprend, plus on est libre, plus on s’écoute, et plus on veut apprendre, être libre et s’écouter.

    Et même, la pente qui mène à la peur est beaucoup plus facile à mettre en place que celle qui mène à la confiance et à la paix. Pensez-y, bon sang! Briser un pot est beaucoup plus facile que de recoller ses morceaux.

    Tout ce que vous faites, avec votre discours, c’est de favoriser le gouvernement Charest, ses sbires de la police, et ses maîtres plus ou moins occultes.

    Vous vivez dans votre bulle, c’est désespérant, et par votre discours, vous qui semblez connaître pas mal de choses, vous êtes capable d’influencer d’autres qui en savent moins et qui peuvent croire à votre pensée magique de la politique du pire et du «saut quantique» vers des lendemains qui chantent.

    Si tel est le cas, vous induisez ces gens en erreur. J’aimerais beaucoup que vous réfléchissiez à tout cela, honnêtement. Je ne veux pas vous convaincre, mais juste vous inviter à réfléchir à la question. Si je prend de mon temps, c’est parce que je crois que ça vaut la peine.

  11. 11 Sylvain R. Le 22 mai 2012 à 10h34

    Victor,

    vous écrivez que je fais “totalement fausse route.”

    Et vos chemins intermédiaires, on parle de le faire au 21e siècle ou au 22e siècle?

    L’éveil politique chez cette génération de jeunes vient à la base d’un désir d’une société meilleure, et le déclencheur est l’idée de bloquer la hausse des droits de scolarité et avec ultime but la gratuité scolaire.

    Est-ce que le PQ offre ça, oui ou non?

    Vous, votre combat est CONTRE quelque chose, contre Charest. Pour ces jeunes, c’est POUR quelque chose, et Charest est dans le chemin. Qu’est-ce que vous ne comprenez pas?

    Cessez de tourner autour du pot, et dites-le ce que vous voulez dire qu’on en finisse: “Tout le monde doit voter PQ, autrement vous faites “totalement fausse route”.

    Moi je préfère “PERSONNE VOTE PLQ”. Si personne vote PLQ, eh bien peu importe pour qui les gens vont voter, ça ne sera pas le PLQ au pouvoir le lendemain des prochaines élections.

  12. 12 Victor Le 22 mai 2012 à 15h19

    Ne me faites pas dire ce que je ne dis pas.

    J’ai déjà expliqué la seule manière véritable de se débarasser du PLQ: en votant, dans les comptés serrés où le candidat PLQ a une chance, pour l’autre candidat le plus à même de l’emporter.

    S’il existe 30 circonscriptions comme celles-là sur 75, et que dans ces 30-là, 20 sont susceptibles d’aller au PQ et 10 à la CAQ, par exemple, un geste citoyen pour la salubrité politique d’urgence serait de voter pour ces partis-là dans ces comptés-là. Ce qui veut dire que pour cet exemple, j’en appelle à considérer de voter PQ que dans 20 comptés sur 75.

    Dans un compté qui se jouerait entre PQ et QS, je voterais QS personnellement, et j’inviterais chacun a voter comme bon lui semble. Dans un chateau fort libéral, que chacun vote comme il veut.

    Si Aussant a de bonnes chances de l’emporter, je militerais pour lui dans son compté.

    Si on veut gagner des batailles, il faut connaître le terrain. On ne fait pas les mêmes manoeuvres sur un terrain plat et sec, que dans un marais ou dans une vallée escarpée.

    Vous dites que vous préférez “PERSONNE VOTE PLQ”. Ok ouin, et moi je préfère «tout le monde vit en écovillage, l’économie et la monnaie sont contrôées par le peuple, et la planète se mobilise pour enrayer la malnutrition et rendre l’éducation accessible à tous”. C’est très facile à dire.

    Mais j’espère que vous savez faire la différence entre la réalité et les trois voeux d’un génie de la lampe. Vous SAVEZ (j’espère!) que même si tous les étudiants grévistes et ceux qui les appuient ne votaient pas pour le PLQ, il pourrait rentrer quand même. D’ailleurs, ils n’ont probablement pas voté libéral, dont ça ne pèse pas.

    «Et vos chemins intermédiaires, on parle de le faire au 21e siècle ou au 22e siècle?»

    L’important est de choisir la direction et d’avancer sans complaisence.

    Depuis 2003, le PLQ place ses juges, modifie les lois en défaveur des francophones et des droits collectifs, entretient une machine très efficace pour vampiriser le bien public et accuser les services aux citoyens.

    Tout cela affecte réellement notre capacité à changer les choses, et plus ça va, plus les difficultés s’accélèrent.

    Dès 2003, les gens hurlaient «je n’ai pas voté pour ça!», mais plus ça va, plus les gens s’habituent. Harper est rentré et faisait peur à l’Ontario, au B.C., aux comptés urbains, etc. Mais plus il est là, plus les gens s’habituent et s’accomodent. Et votent pour lui. Et il va beaucoup plus loin qu’il n’aurait pu le faire au début. Charest aussi. Il va plus loin parce que les gens se sont accomodés.

    «Vous, votre combat est CONTRE quelque chose, contre Charest. Pour ces jeunes, c’est POUR quelque chose, et Charest est dans le chemin. Qu’est-ce que vous ne comprenez pas»

    Je comprend que ces jeunes sont minoritaires. Vous, le comprenez-vous? Répondez s.v.p.

    Soit ils deviennent une locomotive qui s’arrime à la société et qui lui donne une direction. Soit ils font char à part, et se marginalisent sans lever une masse critique capable de faire bouger les choses en profondeur.

    Je ne suis pas CONTRE Charest, je suis POUR le Québec, pour le peuple, pour la cohésion sociale et pour la vérité.

  13. 13 Sylvain R. Le 22 mai 2012 à 15h51

    Monsieur Victor,

    Vous écrivez “J’ai déjà expliqué la seule manière véritable de se débarasser du PLQ: en votant, dans les comptés serrés où le candidat PLQ a une chance, pour l’autre candidat le plus à même de l’emporter.”

    Je suis entièrement d’accord qu’il faille trouver une stratégie. C’est ça le but de mon article. L’avez-vous vraiment lu jusqu’à la fin? Je vous le demande sincèrement, car à la fin vous auriez pu y lire ceci :

    “Quelle est la solution? Il est urgent à mon avis que les trois partis indépendantistes se rencontrent afin de discuter de stratégies dans le but de se “coaliser” en vue des prochaines élections provinciales.”

    Donc, ce que vous m’écrivez est quelque chose qui pourrait être discuté. Mon article a ce but, de faire comprendre à ces partis qu’ils doivent discuter.

    En attendant, partagez cet article http://www.ameriquebec.net/actualites/2012/05/22/des-douzaines-de-raisons-pour-ne-pas-voter-plq-8881.qc

  14. 14 Marc Le 19 août 2013 à 9h21

    Augmenter le prix des produits vendu au Québec ,exemple 10 cents / $ ….

    Donc pour la gratuité scolaire ,ce système fonctionnera …puisque vous aurez pas assez d’institution universitaire pour tous ….

    Un nombre d’admission maximum ?

    Sur la facture de produits sera la taxe de gratuité scolaire par 1$ Can .

    Vous préférer votre guerre civil avec boycott ?
    La finance est bonne lorsque les syndicats payes amandes de transparence politique ,sur le terrain d’entente ou de négociation ,soit contre le partie au pouvoir ?
    La recherche de solution est juste sous votre nez !

    Es que le poids de la pauvreté est un poids de régularisation ? Es que (majoritaire très visible) avec un diplôme universitaire est sujet d’un échec du partie au pouvoir si tous de cette majorité augmenté en possède un ?
    Es que le pouvoir convient aux riches mais pas aux pauvres de la statistique actuel d’équivalence annuel au pourcentage du nombre de Québécois dans le besoin ?
    Pouvoir étudier convient à tous ?
    Si la réponse est non , conviendra de récuser diplôme de Pauline Marois ?
    Convenons 10 cents par 1 $ en taxe de gratuité ?
    Sera suffisant pour la gratuité total de chaque personne désirant étudier ?
    Soyons absolument dans cette voix ?

  15. 15 La guérison miraculeuse | Réflexions collectives Le 12 mars 2014 à 4h27

    […] Or un certain matin de juin 1996, le premier ministre Bouchard se rend à New York suite aux pressions de WallStreet. 24 heures plus tard, il mettait en branle ce qui allait devenir la loi sur le déficit zéro. C’est dans le cadre de cette politique d’austérité que Pauline Marois a piloté la réforme de la santé. Au cours de l’année suivante, l’état avait déjà pratiquement éliminé sa contribution au fond de retraite (des fonds de pension qui sont aujourd’hui déficitaires) et 15 000 infirmières s’apprêtaient à être poussées gentiment à la retraite avant l’âge. Cela n’était toujours pas assez et, en 1999, Pauline Marois qui refuse de négocier avec les infirmières impose unilatéralement les conditions d’un retour au travail avec la loi 72. […]

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Cet article de 1,080 a été rédigé par Sylvain il y a 11 ans et 10 mois, le dimanche 20 mai 2012.

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