Le jeudi 7 octobre 2010

QuébecPolitique

Force Québec: Diversion n’est pas division

Gare à l’unanimisme béat, et cap sur l’indépendance!

Par Richard Le Hir

Que des hommes comme Joseph Facal ou François Legault qui ont tous deux un certain bagage sur le plan économique ne réalisent pas combien la nouvelle conjoncture va contribuer à l’affaiblissement de la capacité d’intervention du gouvernement fédéral sur le plan économique, et donc à son poids politique, me sidère.

Il faut comprendre une chose. Si les adversaires de l’indépendance cherchent à l’heure actuelle autant à diviser les indépendantistes, c’est que jamais la perspective de l’indépendance ne leur a semblé si réelle et prochaine. C’est pourquoi les bras m’en tombent lorsque je vois certaines personnes dont les convictions me semblaient pourtant sincères tomber dans le piège de la division.

Je le dis déjà depuis un moment, et c’est même ce qui m’a tiré de la léthargie politique dans laquelle je m’étais enfoncé depuis plusieurs années, jamais la conjoncture n’a été plus favorable à l’indépendance du Québec. Il faut croire que mon analyse est partagée chez nos adversaires pour qu’ils multiplient désormais les assauts pour nous diviser.

Si nous sommes aussi vulnérables devant ceux-ci, c’est que nous sommes tétanisés par nos échecs et envahis par le doute non pas sur la nécessité de l’indépendance, mais sur notre capacité collective d’y parvenir. Nos adversaires l’ont bien compris, et c’est à ce niveau qu’ils agissent. Il est donc urgent pour les indépendantistes de toutes mouvances de se remobiliser et de changer de discours pour l’ajuster aux circonstances de notre époque.

Que des hommes comme Joseph Facal ou François Legault qui ont tous deux un certain bagage sur le plan économique, le premier pour avoir été président du Conseil du Trésor et le second pour avoir été critique du PQ en matière de Finances après avoir réussi en affaires, ne réalisent pas combien la nouvelle conjoncture va contribuer à l’affaiblissement de la capacité d’intervention du gouvernement fédéral sur le plan économique, et donc à son poids politique, me sidère. Ou bien ils n’ont pas l’intelligence que je leur prêtais, ou bien ils sont mus par des intérêts autres que ceux du Québec. Le langage qu’ils tiennent est timoré, pour dire le moins.

Il nous faut donc rester calmes et prendre leur geste pour ce qu’il est, le voir non pas comme une division, mais comme une diversion. Il y aurait division s’il y avait le moindre risque qu’une partie importante d’entre nous les suivent, mais ce n’est pas le cas. Ils ont tout simplement décidé d’aller pêcher dans d’autres eaux. Quand ils réaliseront que, dans une situation comme celle que nous traversons, les sensibilités de la population sont plus à gauche qu’à droite, ils comprendront qu’ils se sont engagés dans la mauvaise voie.

Quant à nous, nous devons savoir que la peur et le doute se sentent. Une population n’est pas portée à faire confiance à des gens chez qui elle flaire la peur et le doute. Pas plus d’ailleurs qu’elle n’est prête à faire confiance à des gens chez qui elle flaire le manque de préparation ou la témérité, ou chez qui elle reconnaît des traits de caractère qui témoignent d’un manque de respect, comme l’arrogance, l’intolérance (sauf pour l’inacceptable), ou le mépris.

Pour parvenir à toucher une population et la convaincre de procéder à un changement aussi important que celui que les indépendantistes leur proposent, la voie est étroite et très exigeante. Il faut appliquer une discipline sans faille, dans laquelle la clarté des idées et le choix des mots prennent une place importante, ce qui n’est pas une évidence pour les gens notoirement indisciplinés que nous sommes et si peu sensibilisés à l’importance de calibrer notre langage en fonction des effets recherchés.

Ainsi, la population juge très sévèrement des expressions comme « les conditions gagnantes » qui puent l’opportunisme à plein nez. Elle n’aurait pas la même réaction si l’on disait plutôt « lorsque les Québécois seront prêts ». Et l’emploi d’images pour illustrer un propos est particulièrement périlleux. Souvenons-nous des « Yvette » en 1980 et de la « cage à homards » en 1995.

Éviter le « piège de la division » ne signifie pas sombrer dans l’unanimisme béat. En tout temps, une critique qui permet d’exposer une insuffisance dans notre camp est légitime, car elle signale une dérive susceptible de nous éloigner de notre objectif. Comme vient de nous le rappeler si opportunément Gilbert Paquette, une seule chose compte : maintenir le « Cap sur l’indépendance ! ».

Source: Vigile.net

4 commentaires à cet articleFlux RSS des commentaires

  1. 1 Réjean Le 7 octobre 2010 à 17h33

    Qu’on commence à faire le ménage dans nos finances au Québec. Quand on aura démontré qu’on sait gérer mieux qu’à Ottawa, peut-être que quelqu’un me convaincra que l’option souverainiste est la bonne. Pour l’instant, ce n’est que perte de temps et talent. Et, ne me dîtes surtout pas que c’est la faute des autres (le fédéral).

    Il faudra aussi me convaincre que c’est en se refermant sur nous-mêmes qu’on va s’ouvrir au monde???

  2. 2 lise pelletier Le 7 octobre 2010 à 23h19

    rien de changé pour moi, mon vote restera au PQ

    lulu et sa gang de droitiers peuvent dire ce qu’ils veulent, la manipulation de masse ne m’atteint aucunement

    tant qu’au chef des lucides, ce lâcheur, ce faux-souverainiste assis sur son trône de riche cabinet
    d’avocats peut bien aller se faire voir ailleurs,
    qu’il retourne dans son pays le Canada

  3. 3 lise pelletier Le 7 octobre 2010 à 23h20

    et j’oubliais…qu’il amène Charest avec lui

  4. 4 Jean Rousseau Le 8 octobre 2010 à 16h21

    LE CAP SUR LA RAISON

    Voilà M. Le Hir où doivent tendent nos espoirs les plus élevés. Prenez donc quelques instants pour vous interroger ouvertement sur la faisabilité ou non de cette indépendance que vous chérissez si aveuglément présentement. Puisque j’ai déjà été accroché à un idéal irréaliste qui m’a coûté presque la vie, (et cela, même si j’ai consacré mon existence à la compréhension de notre nature), mes conseils sur ce point demeurent particulièrement pertinents.

    Examinons d’abord quelques faits. Une dame qui a vécu un grand bonheur avec son époux et ses enfants, a été retrouvé, (à la mort de son bien aimé), par terre, (devant sa tombe au cimetière) et lui criant enragée: “pourquoi m’as tu quitté…” Le projet d’indépendance pourrait être assimilé à ce mari et la réaction de la femme, aux indépendantistes qui ne parviennent pas à faire avec la réalité. On pourrait dès lors supposer que tout phénomène religieux constitue une adaptation pathologique, (voir le film: “Psychose” d’Hitchcock), à une perte. Le projet fait corps avec l’individu tel qu’un karma, un destin. C’est pourquoi, on ne s’en libère pas si facilement. Mais, il faut que tous comprennent que plus on attend, plus chère sera la note ou les inconvénients à surmonter par la suite. Limitons notre questionnement en nous demandant si en cas de référendum gagnant et d’une réaction, (prévisible), d’opposition des anglais, si nous pourrions rivaliser avec les atouts bien réels de cette collectivité; (la supériorité; du nombre, de l’économie, des influences et des forces militaires)? Ceux qui douteraient encore à cause d’un enlisement idéologique encore plus profond, n’ont qu’à se demander ce qu’ils feraient si le Canada demanderait l’aide des E.U. Et s’ils persisteraient encore dans leur folie, je les référerais à plus compétent pour les soigner, (le psychologue Pierre Légaré).

    Pour l’instant, il conviendrait d’abord de prendre conscience que ce projet d’indépendance fait plutôt l’affaire des libéraux qui tirent profit de vous retrouver autant déboussolés que ces soldats polonais qui chargeais à cheval et baïonnettes les panzers allemands durant la seconde guerre mondiale. Ce qui les ferait déchanter par contre serait que vous fassiez enfin preuve de solidarité pour déterminer le chef du PQ le plus apte à emporter la victoire. Un François Legault certes, mais assurément aussi, un Joseph Facal, représenteraient des candidats d’exception. Si vous ne voulez pas voir Charest se pointer pour un quatrième mandat, il faudrait démontrer cette maturité. Sinon, on se questionnera sérieusement sur les véritables motifs de ceux qui continueront, (contre toute logique), à tromper les citoyens. Sont-ils rétribués de manière obscure pour nous ensevelir?

    Il faudrait concevoir le Québec telle qu’une Corporation et réagir avec le même aplomb qui caractérise les gens d’affaire en général. Par exemple, puisque ça fait plus de trente ans que les pensées tournent en rond concernant la démarche à adopter pour rétablir l’équilibre rompu depuis la conquête; le père Péladeau, (par exemple), ne se serait pas fait prier longtemps pour financer un chercheur en capacité d’élaborer une proposition réaliste de souveraineté. C’est cet achèvement bien adulte qu’il nous faut disposé à la place de cette petite mentalité stérile et égoïste tout juste bonne à se mettre en évidence et à chier sur ceux qui se défonceront pour tenter d’améliorer notre sort.

    Jean Rousseau, B. Ps
    conseiller en psychologie du développement
    courriel : jeanrousseau1956@live.ca

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Cet article de 673 a été rédigé par Richard Le Hir il y a 13 ans et 6 mois, le jeudi 7 octobre 2010.

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