Le mardi 25 mai 2010

QuébecÉconomiePolitique

René Lévesque était-il un vendu?

Comment une telle question a t-elle pu arriver jusqu'à toi?

Par Jean-Pierre Plourde

Les magouilles référendaires et les tromperies de toutes sortes, faites par nos élus fédéraux, ont détruit chez les Québécois la confiance qu’ils avaient en la démocratie. M. René Lévesque était un homme sincère, il savait défendre ses idées visionnaires, un héros, tout le contraire de Jean Charest, parachuté d’Ottawa après le référendum de 1995 avec des objectifs évidents.

“René Lévesque était-il un vendu?” C’était la question que m’a posé Valérie sur Facebook…

Si le Québec a eu un homme de vision dans son passé, c’est bien lui, René Lévesque… C’était un communicateur de vision bien avant de venir en politique, il a été journaliste de guerre et analyste de la situation internationale.

Son entrée en politique sous le gouvernement Lesage dans les années 60 l’a amené à promouvoir un renouveau pour le Québec, il a contribué fortement à la révolution tranquille et il est directement à l’origine de la création d’un joyau pour nous, l’Hydro-Québec.

Dans les années 50, il était un vulgarisateur de l’économie et de la politique à tous les niveaux et il savait expliquer l’origine des intérêts politiques et économiques puissants cachés derrière les conflits. À toutes les semaines il animait son émission de télé, “Point de mire”, il y apparaissait devant un grand tableau, avec sa craie, il nous donnait sa vision des conflits mondiaux avec des graphiques et des chiffres sur le tableau. Un grand communicateur, un gars d’expériences et capable de les partager.

Il dénonçait des situations qui s’appliquaient ailleurs à l’époque, comme en Algérie par exemple.

Nous sommes en voix de vivre ici, aujourd’hui toi et moi, dans l’approche Commune et dans la vente de nos actifs à des multinationales, les mêmes phénomènes qu’il décrivait sur son tableau. La démocratie est remplacée par la mondialisation et les intérêts privés. Les peuples deviennent un genre de bétail. Nous aurons de moins en moins d’informations sur nos droits. Seule la règle du marché prendra le dessus sur les citoyens.

Une phrase prononcée par le ministre des finances M. Bachand lors du dernier budget en dit beaucoup sur cette affirmation. Il nous a dit carrément : “Contentez-vous d’être heureux, laissez-nous aller, on sait ce qui est bon pour vous”. Est-il nécessaire d’en rajouter?

Les magouilles référendaires et les tromperies de toutes sortes, faites par nos élus fédéraux, ont détruit chez les Québécois la confiance qu’ils avaient en la démocratie. Le système pourri à trompé délibérément les citoyens par de fausses promesses pour faire élire le gouvernement Charest. Ce dernier a placé le Québec et ses institutions sous la tutelle fédérale, niant ainsi au Québec le droit de constituer une province pleine et entière, partageant les mêmes privilèges que les autres provinces. Québec est sous tutelle, c’est devenu une succursale d’Ottawa, un territoire fédéral géré par quelques incompétents choisis pour leur origine ethnique plutôt que pour leurs compétences.

On assiste à la liquidation de nos actifs dans l’indifférence générale et au désabusement des citoyens. C’est tellement vrai que beaucoup de citoyens préfèrent délibérément se suicider en refusant d’aller voter.

Voter, c’est le plus important et le plus précieux des pouvoirs auquel on ne devrait jamais renoncer.

C’est tellement important pour l’avenir d’un peuple, que les pays nordiques ont rendu ce droit obligatoire par la loi sous peine d’amendes si on ne l’exerce pas.

Les fédéraux au pouvoir à Québec utilisent des techniques d’asservissement contre nous, par exemple, faire croire aux Montréalais que de fermer les régions serait une bonne chose pour Montréal alors que les régions sont les poumons de l’économie de tout le Québec.

Les Montréalais, tous comme les autres Québécois, possédons tous des milliards en investissement dans l’ensemble du Québec dont des barrages, des mines, des forêts, de l’eau, etc. Les Montréalais ont tout intérêt à les préserver et à en conserver jalousement le contrôle. Fermer les régions c’est renoncer à la gestion de nos territoires et à abandonner des bras de levier économiques à des étrangers. C’est accepter de réduire l’importance des sièges sociaux et des firmes d’ingénierie de Montréal au profit d’intérêts obscurs, voir Montréal, le traité de l’approche commune va te faire mal.

Tous les amis de Facebook doivent savoir que l’Hydro donne au gouvernement entre 600 millions et 1 milliard de redevances dans les coffres de l’état. Cet argent, il est généré dans les régions. C’est autant d’impôts que les citoyens n’ont pas à payer pour assurer les services sociaux et autres services de l’état, on appelle cela un bras de levier économique.

Lorsque l’Hydro-Québec sera privatisé, ce sont les actionnaires qui vont se partager les profits entre eux au lieu de profiter à la société qui en a payé les infrastructures. Les miettes se retrouveront sous forme d’enveloppes de financement des parties politiques et s’il en reste, dans les coffres de l’état fédéral. Les Québécois devront alors trouver d’autres sources de financement par des hausses d’impôts et de tarifs et demander des subventions fédérales pour payer nos déficits qui ne vont que s’accroître, tant la capacité de payer des citoyens aura été porté à sa limite extrême.

C’est une façon de dire aux Québécois “Videz le territoire, déménagez ailleurs, vous n’êtes pas les bienvenus chez vous.” Les concessions qu’on nous oblige à faire dans les accommodements raisonnables vont directement dans ce sens et c’est très clair. Au lieu de dicter nos règles, on se les laisse imposer par d’autres. Les commissaires ont été directement choisis en fonction du résultat à obtenir, une manipulation de l’opinion publique, voir Juges et parties.

Le contrôle de l’information

De plus en plus, ce que toi et moi auront la capacité de savoir et de comprendre sera conditionné par un contrôle sévère de l’information.

Les seuls médias d’informations libres sont sur le net, dont celui de Facebook. L’ensemble des journaux et médias électroniques sont contrôlés, des propos comme les miens ne sont pas autorisés, il en serait ainsi des propos de René Lévesque s’il vivait aujourd’hui.

Nos politiciens libéraux et fédéraux, appuyés par les intérêts des multinationales, s’unissent pour inviter le peuple à se déchirer entre région et Montréal afin de dépouiller tous les Québécois de ce qu’ils ont construit de plus précieux et rendre ces actifs au profit d’intérêts privés.

Les Québécois se comporte comme des gens désabusés, ils ont perdu leur fierté et le sens qu’on doit donner à la vie, soit, celle d’assurer le bien être des citoyens à long terme et l’avenir de nos descendants en prenant nos responsabilités.

Les exploits de l’équipe de hockey Canadiens agissent comme une soupape éphémère. Beaucoup de Québécois y trouve un réconfort temporaire, ignorant complètement ce qui se joue en coulisse contre eux. On a soif de se reconnaître en quelque chose de solide et on nous l’interdit.

M. René Lévesque était un homme sincère, il savait défendre ses idées visionnaires, un héros, tout le contraire de Jean Charest, parachuté d’Ottawa après le référendum de 1995 avec des objectifs évidents. Les Québécois n’ont malheureusement pas su décoder à temps.

L’invasion massive de la musique anglophone dans nos médias et la réduction importante de toutes les subventions à nos organismes culturels sont de ces stratégies de destruction de notre culture, le pire ennemi du Canada, il nous l’a dit deux fois clairement et on s’est jusqu’ici refusé à l’admettre et on continue de fermer les yeux.

René Lévesque, un Grand Homme Canadien et Québécois, les idées qu’il défendait sont encore d’actualité. Elles auraient intérêts à être étudiées autant par les Canadiens que par les Québécois.

La mondialisation touche déjà le Canada à l’insu des Canadiens, les investissements massifs du Canada dans l’industrie pétrolière en Alberta démontre bien l’importance du contrôle des multinationales sur le fonctionnement de l’état.

Les élections sont devenus une façade contrôlée par les serviteurs de l’état et les propriétaires des médias réguliers.

C’est maintenant toutes la structure des Caisses Populaires, un autre de nos fleurons, qui est mise en danger par la concentration de l’économie vers Toronto, soit 350 000 travailleurs contre 125 000 à Montréal et la ponction continue1 .

À moi maintenant de te poser une question: Comment une telle question a t-elle pu arriver jusqu’à toi?

Merci de ta question,
Jean-Pierre Plourde.

  1. Référence: Journal les Affaires, semaine du 14 mai 10 []

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Cet article de 1,272 a été rédigé par Jean-Pierre Plourde il y a 13 ans et 10 mois, le mardi 25 mai 2010.

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