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Adoption du projet de loi 57 pour un nouveau régime forestier

« Ce projet de loi est majeur pour l’avenir forestier du Québec. Si nous sommes en faveur des grandes orientations contenues dans cette loi, il faut craindre maintenant son application car pour y arriver, la ministre des Ressources naturelles, Nathalie Normandeau, aura besoin de moyens financiers et de ressources. La question est donc de savoir si elle aura les moyens de ses ambitions ». C’est ce qu’a déclaré le député de Roberval et porte-parole de l’opposition officielle en matière de forêts et de mines, Denis Trottier, lors de l’adoption du projet de loi 57 qui a eu lieu aujourd’hui à l’Assemblée nationale.

L’opposition officielle a minutieusement étudié ce projet de loi au cours des derniers mois afin de s’assurer que le virage entrepris au Québec, dans son approche forestière, soit réaliste et respectueux des régions.

M. Trottier rappelle par ailleurs que la ministre Normandeau aura pris plus de six mois avant de déposer des études d’impacts, longtemps réclamées par le Parti Québécois. « Dès le dépôt de ce projet de loi en juin 2009, nous avons réclamé ces études parce que nous estimions que cette réforme ne doit pas se faire à l’aveuglette. Ce n’est qu’à la toute fin du processus qu’elle a daigné le faire. En matière de transparence, on aura vu mieux », a poursuivi le député de Roberval.

Il reproche à la ministre Normandeau d’avoir fait le choix de la politique partisane pour mieux contrôler son message et faire croire que le nouveau régime forestier se déploiera à coût nul. Rappelons que ces études font reposer le coût nul sur l’hypothèse que l’industrie payera plus cher pour son bois et que cet argent couvrira les frais du ministère. « L’industrie se meurt actuellement, la crise forestière a déjà frappé toutes les régions du Québec, des milliers de travailleurs ont perdu leur emploi », rappelle-t-il.

Le député se désole par ailleurs que la ministre Normandeau ait fait preuve de fermeture en refusant plusieurs amendements proposés par le Parti Québécois, notamment sur la gestion opérationnelle et le Forestier en chef. « Notre désir, c’était de s’assurer que cette réforme qu’implante le gouvernement soit faite correctement en instaurant des projets pilotes avant la mise en œuvre finale de la loi », a souligné le porte-parole de l’opposition officielle.

Le Parti Québécois surveillera de près le développement de la stratégie d’aménagement durable puisque le gouvernement entend la définir plus tard. De plus, il s’assurera que les partenaires sont satisfaits du fonctionnement des forêts de proximité. Ces deux éléments sont fort attendus, autant dans les régions que dans les milieux environnementaux.

« Au départ, le Parti Québécois souhaitait que ce projet de loi permette de développer au Québec une véritable culture forestière. Nous avons un immense territoire forestier et la population doit en être fière. Malheureusement, le projet de loi fait trop peu pour développer cette fierté », a conclu Denis Trottier.