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La SSJBM interpelle le PQ pour mettre fin au virage linguistique de Lucien Bouchard

Prenant fin vendredi soir, la 176ème Assemblée générale annuelle de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal s’est conclue par un solide consensus: la SSJB fera pression sur le gouvernement du Québec pour qu’il procède à une réforme globale du système d’éducation au Québec. Cette réforme inclurait non seulement l’application de la Loi 101 aux écoles privées non-subventionnées, afin de contrer l’invalidation de la Loi 104 par la Cour suprême, mais également son élargissement au cégep et assurerait un financement équitable des universités francophones, y compris les mégahôpitaux universitaires.

Le président de la SSJB, Mario Beaulieu, sollicite l’appui du Parti Québecois, en colloque en fin de semaine, afin qu’il reprenne les revendications linguistiques qui constituaient son programme avant d’être abandonnées sous Lucien Bouchard.

De plus, Mario Beaulieu a émis des critiques à l’égard du nouveau programme publicitaire de l’OQLF : « Nous comprenons l’utilité d’une campagne de sensibilisation, mais nous n’avons pas à dire merci d’être servis en français. Nous ne sommes pas des conquis, il est normal d’être servi en français. Si le gouvernement du Québec renforçait la Loi 101 et donnait à l’OQLF les moyens de l’appliquer, nous n’aurions pas à quémander des services en français. »

Dans le secteur de la santé, la SSJB entend poursuivre la campagne contre la création d’un deuxième méga-hôpital universitaire anglophone, la minorité historique anglophone étant déjà desservie par d’autres hôpitaux anglophones localisés partout sur l’île de Montréal. Cela constitue un véritable gaspillage des fonds publics qui pourraient servir à mettre à niveau, voire à créer de nouveaux centres hospitaliers pour les régions extérieures à Montréal.

En 2009, la SSJB a participé à la création de la Coalition pour l’histoire afin que le ministère de l’Éducation révise le programme d’histoire enseigné dans les écoles primaires et secondaires, et entre autres, qu’il renforce l’enseignement de l’histoire du Québec dans les cégeps. Seulement 5% des cégépiens ont un cours sur la société québécoise.

Soulignons aussi que l’Assemblée générale a élu trois nouveaux membres au Conseil géneral, soit Diane Toupin, historienne, Benoît Dubreuil, chercheur postdoctoral au Département de philosophie de l’UQAM, et Rachid Bandou, fondateur de l’association Solidarité Québec-Kabylie, qui entend contribuer aux activités de francisation des nouveaux arrivants organisées par la SSJB depuis plusieurs années.

La SSJB de Montréal, qui fête ses 175 ans cette année, constitue la plus ancienne institution militante toujours active pour la promotion et la défense du français en Amérique. C’est le 24 juin 1834 qu’avec un groupe de jeunes patriotes, Ludger Duvernay fondait la SSJB à Montréal et organisait le premier banquet de la Fête nationale. Parmi ses anciens présidents les plus connus, on retrouve Jacques Viger, Georges-Etienne Cartier, Laurent-Olivier David, Olivar Asselin, François-Albert Angers et Jean Dorion.