Le samedi 9 janvier 2010

QuébecPolitiqueÉconomie

L’affaire Énergie Nouveau-Brunswick

Le piège se refermera sur nous qui n’avons rien vu venir

Par Jean-Pierre Plourde

Les Québécois se construisent un compétiteur de taille en garantissant au Nouveau-Brunswick un prix du Kilowatt inférieur au notre et à celui de nos entreprises, le prix étant gelé pour cinq ans. Nos entreprises se verront tentées d’aller créer des emplois où cela coûte le moins cher, au Nouveau-Brunswick.

Je vous ai expliqué dans mon texte Vivre libre ou disparaître qu’il y a trois élites impliquées dans toutes décisions, économiques, politiques et sociales.

Ici, on doit étudier en double parce qu’on doit référer à mon graphique no. 2, où il y aura un effet sur chacune d’elles, soit les effets sur les trois élites québécoises et, M. Charest étant fédéraliste, les effets sur les trois élites fédérales.

Le problème du Québec dans le Canada

La présentation qui nous a été faite concerne seulement l’effet de cette transaction sur nos trois élites à nous Québécois que je décrit plus bas avec des variantes non négligeables.

Il y a des conséquences importantes et non publicisées sur les élites fédérales qu’on a intérêt à comprendre et vite :

Prenons comme hypothèse que la transaction avec Énergie Nouveau-Brunswick se réalise :

  1. Le Nouveau-Brunswick devient dépendant de nous, Québécois, pour son approvisionnement en énergie (effet économique Canadien);
  2. Un jour prochain, le Québec reviendra avec son projet de souveraineté (effet social Québécois et maintenant Canadien);
  3. Le Nouveau-Brunswick et le reste du Canada demanderont au Canada d’inclure l’énergie comme étant d’intérêt national (effet politique Canadien).

Grâce à son traité de l’approche commune négocié entre amis fédéraux assis des deux côtés de la table de négociation1 , le Québec se verra « forcé » par Ottawa d’abandonner ses actifs à son profit et d’être réduit à devenir souverain sur rien, rappelez-vous qu’aucune souveraineté n’est possible sans territoire.

L’Hydro-Québec sera devenu Hydro-Canada (effet économique Canadien). Seul les Québécois auront financé les infrastructures aux bénéfices des Canadiens, sans aucun retour possible de ses investissements, calculés en centaines de milliards.

Le Québec perd ses bras de leviers et le contrôle du coût de son énergie. Nous devenons les nègres blancs d’Amérique, un titre répandu pour nous définir dans le reste du Canada, et il nous faudra l’avaler.

Le peuple du Québec sera dépossédé de ses actifs, de ses territoires et il sera forcé d’enseigner l’anglais dès la première année, (effet social Québécois).

Le piège se refermera sur nous qui n’avons rien vu venir. L’effet global résultant est un génocide culturel des Québécois. Nous perdons notre âme.

Le Canada se sera déjà substitué aux intérêts des Québécois en y plaçant ses gestionnaires et conseillers fédéraux, dont M. Fortier comme négociateur de l’approche commune pour nous retirer nos territoires, M. Gagnier comme chef de cabinet de M. Charest pour l’économique et M. Charest lui-même pour l’exécuteur testamentaire politique.

Le Canada est en position d’imposer la fermeture des régions du Québec à notre culture par le transfert du pouvoir économique et de la langue anglaise redevenue celle des donneurs d’ouvrages.

L’influence politique du Québec dans la masse canadienne est réduite à néant. Le droit du peuple Québécois à décider de son avenir est disparu, nous disparaîtrons, retour au point de départ de l’après conquête.

Comme promis, voici maintenant mon analyse du projet de l’Hydro-Québec tel qu’il est présenté aux Québécois par M. Charest, un fédéraliste. Il ne concerne, bien sûr, que les effets immédiats sur nos élites Québécoises.

M. Charest fait miroiter la fermeture de centrales polluantes, l’apport d’un nouveau marché et un nouveau chemin d’entrée des lignes de transport aux États-Unis.

L’effet sur l’élite politique québécoise, tel que présenté, devrait créer du capital politique au gouvernement Charest à Québec et à Ottawa, sans y être publicisé.

Je retiens de ce scénario :

  1. L’Hydro-Québec devra réduire ou annuler les redevances qu’elle verse annuellement dans les coffres de notre État afin de financer cet achat et le coût des infrastructures à mettre en place.
  2. Les Québécois devront subir des hausses de tarifs pour compenser, l’hypothèque du coût trop élevé de cet achat et financer les infrastructures à installer.
  3. Les Québécois se construisent un compétiteur de taille en garantissant au Nouveau-Brunswick un prix du Kilowatt inférieur au notre et à celui de nos entreprises, le prix étant gelé pour cinq ans. Avec, à la clé, un prix négocié lui permettant de demeurer compétitifs par rapport aux consommateurs Québécois.
  4. Nos entreprises se verront tentées d’aller créer des emplois où cela coûte le moins cher, au Nouveau-Brunswick.

Je vous laisse réfléchir à notre situation en tenant compte de ces données réalistes.

  1. Voir mon texte Conflits d’intérêts []

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Cet article de 762 a été rédigé par Jean-Pierre Plourde il y a 14 ans et 3 mois, le samedi 9 janvier 2010.

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