Le vendredi 19 juin 2009

QuébecPolitique

Bilan de la session parlementaire à Québec

Un remaniement ministériel s’impose

Par Parti Québécois

Le gouvernement libéral de Jean Charest, six mois seulement après son élection, est déjà usé et à bout de souffle. La nécessité d’un remaniement ministériel s’impose. De plus, le Premier Ministre est incapable d’aller récupérer l’argent des Québécois à Ottawa. Quand Jean Charest, comme premier ministre du Québec, va-t-il enlever son costume de Capitaine Canada et obtenir le butin des Québécois?

« La démission de Monique Jérôme-Forget, la déroute dans les finances publiques, les pertes historiques de 40 G$ à la Caisse de dépôt et placement, dont on ne connaît toujours pas toutes les causes, la nomination imposée et controversée de Michael Sabia, l’abandon des travailleurs forestiers et la perte de contrôle dans les grands projets d’infrastructures comme le CHUQ, le CHUM, la rue Notre‑Dame et l’échangeur Turcot, sont autant d’exemples que le gouvernement libéral de Jean Charest, six mois seulement après son élection, est déjà usé et à bout de souffle. La nécessité d’un remaniement ministériel s’impose ».

C’est ce qu’a déclaré la chef de l’opposition officielle et députée de Charlevoix, Pauline Marois, accompagnée du leader de l’opposition officielle et député de Chicoutimi, Stéphane Bédard, au moment de dresser le bilan de la dernière session parlementaire, une session marquée par le manque de transparence, les mensonges, l’imposture et l’hypocrisie libérales.

Pour la chef de l’opposition officielle, la faiblesse de plusieurs ministres s’est illustrée au cours des dernières semaines ayant pour conséquence que les Québécois en paient fortement le prix. « Le plus bel exemple est probablement Raymond Bachand. Il était tellement heureux de voir quitter Monique Jérôme‑Forget et d’atterrir au ministère des Finances qu’il a négligé ses dossiers au développement économique. Il a voulu étouffer le scandale des FIER pour cacher son incurie », a ajouté Mme Marois.

On pourrait aussi ajouter, notamment:

  • Laurent Lessard, dénoncé par la Protectrice du citoyen pour avoir mal géré la crise du fromage;
  • Nathalie Normandeau, pour avoir fermé les yeux sur les problèmes à Montréal;
  • Michelle Courchesne, qui est incapable de livrer un plan musclé de lutte au décrochage scolaire;
  • Jacques Dupuis, pour son entêtement dans le cas de l’enquête publique du coroner pour la mort du jeune Freddy Villanueva;
  • Marguerite Blais, qui a perdu le lien de confiance avec les regroupements d’aînés;
  • Yves Bolduc, pour qui il faut aussi se demander si la charge du ministère de la Santé n’est pas trop lourde.

Pour le Parti Québécois, la gestion du gouvernement libéral se caractérise aussi par l’absence de suivi. « Il est totalement inacceptable de constater, par exemple, que l’Assemblée nationale a adopté des lois en 2006 et 2007, comme celle sur les dons d’organes et celle sur la sécurité dans les piscines, et que ces lois, trois ans plus tard, ne sont toujours pas en vigueur. C’est l’illustration parfaite d’un gouvernement tape-à-l’œil qui donne l’impression de bouger mais qui n’exerce aucun suivi, a dénoncé Mme Marois.

L’autre cas le plus patent, c’est l’absence de suivi au cri d’alarme lancé dès 2005 par les pathologistes mais dont le gouvernement libéral a fait la sourde oreille, a-t-elle indiqué.

Elle se demande par ailleurs où est le Plan Nord. « Ce plan n’est que dans la tête du premier ministre. Aussi bien dire qu’il n’existe pas ! Pourtant, Jean Charest a fait une élection là-dessus. Un beau cas d’imposture », a ajouté Pauline Marois.

Un gouvernement trop inspiré par Sun Tzu

La chef de l’opposition officielle a aussi dénoncé l’absence d’objectifs clairs. « Depuis que les libéraux sont au pouvoir, on attend plus longtemps à l’urgence; le taux de décrochage scolaire a augmenté, on refuse de s’y attaquer avec ardeur et la ministre de l’Éducation est incapable d’admettre qu’il s’agissait d’un drame national; on refuse de se fixer des objectifs et des échéanciers pour régler les 8,8 milliards de dollars de contentieux avec Ottawa. La gouverne Sun Tzu, celle qui dit que celui qui ne se fixe pas d’objectifs ne risque pas de les atteindre, doit cesser », a indiqué Pauline Marois.

Elle reproche l’incapacité du gouvernement libéral à régler les contentieux avec le gouvernement fédéral. « En quelques jours, l’Ontario a harmonisé sa taxe de vente avec la TPS et a obtenu 4,3 milliards de dollars; 19 ans après l’avoir fait, le Québec attend toujours 2,6 milliards, et ce, malgré une motion unanime de la Chambre des communes. Faut le faire ! Nos travailleurs forestiers ont obtenu des miettes du gouvernement fédéral; pendant ce temps, les travailleurs de l’automobile ont reçu 7,1 milliards de dollars. Le fédéralisme de correspondance a de graves conséquences pour les Québécois. Quand Jean Charest, comme premier ministre du Québec, va-t-il enlever son costume de Capitaine Canada et obtenir le butin des Québécois? », a vivement dénoncé Pauline Marois.

Un gouvernement au sens éthique douteux

Pour sa part, le leader de l’opposition officielle, Stéphane Bédard, constate que, si le nombre de projets de loi adoptés est important, il n’en demeure pas moins que plusieurs autres n’ont toujours pas été adoptés alors que, dans plusieurs cas, les travaux allaient rondement. D’autres projets de loi, notamment celui sur l’éthique, sont reportés à cet automne car le gouvernement libéral a présenté un projet de loi en catastrophe pour masquer son sens éthique douteux.

« Pourquoi le premier ministre Jean Charest refuse-t-il toujours de créer un poste de commissaire à l’éthique, tel qu’il s’y était engagé en 2003 ? Ce commissaire aurait pu accompagner les parlementaires pour la rédaction d’un code d’éthique et de déontologie qui respecte les principes de base en matière d’éthique. Le débat est repoussé à l’automne. Au minimum, le premier ministre, qui devra nécessairement remanier son Conseil des ministres devant l’essoufflement de son gouvernement, doit relever les standards dans ses directives pour empêcher les conflits d’intérêts. Autoriser un ministre à posséder une entreprise qui transige avec l’État est inacceptable. En ce sens, la situation est intenable et inacceptable pour le ministre David Whissell qui doit être retiré du Conseil des ministres ou se départir de sa compagnie. Jamais nous accepterons un tel retour en arrière. Cette situation n’existait même pas du temps de Duplessis », a indiqué Stéphane Bédard.

Le député de Chicoutimi rappelle que, malgré la demande du DGE, le boni du patron versé au premier ministre par le Parti libéral n’est toujours pas précisé dans le rapport annuel du PLQ. « Le premier ministre a modifié trois fois sa directive sur les conflits d’intérêts et, à chacune des occasions, il a refusé de régulariser sa propre situation afin de l’obliger à inscrire la double rémunération que lui verse son parti depuis 11 ans, mais connue du public depuis l’an passé seulement. Cela en dit long sur le sens éthique de ce gouvernement », s’est désolé M. Bédard.

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Éric Gamache

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Cet article de 1,030 a été rédigé par Parti Québécois il y a 14 ans et 10 mois, le vendredi 19 juin 2009.

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