Le jeudi 28 mai 2009

SociétéQuébec

La langue, les lois, et les divisions qu’elles font

La dominance du français au Québec sert les capitalistes

L'état de la langue française ]

Par Borges

La Charte a donné beaucoup aux francophones qui forment une majorité puissante au Québec. Elle leur a donné les outils pour bâtir une société dans la propre langue des Québécois. L’épanouissement du français au beau pays est une étape progressive vers la libération nationale. Mais le nationalisme que le français évoque, les divisions linguistiques qui sont renforcées par de telles lois, ne sont que réactionnaires.

À travers l’histoire du Québec, il exista toujours un débat à propos du futur du français, sa primauté dans la société, et la francisation des nouveaux arrivants. Après la révolution démocratique nationale des années 60, qui s’appelait tranquille, les québécois se sont dirigés vers une politique linguistique forte, qui servait à protéger la langue, mais aussi vers une politique qui a servi à diviser les citoyens du Québec sur des lignes ethno-linguistiques et enrichir les exploiteurs.

Le désir des Québécois d’être maîtres chez eux a été reflété dans la politique linguistique depuis ces grands changements aux fondements de la société. Les demandes pour promouvoir le français d’un État opprimé par la dominance de l’anglais dans l’économie et la société en général, à une langue brillante et puissante, allaient au cœur de l’épreuve nationale des Québécois.

Ce n’est pas étonnant. La langue est, normalement, une caractéristique intégrale du concept d’une nation. Elle unifie les gens, elle leur donne une identité distinctive. Elle devient une partie sacrée de la conscience nationale. Mais il faut, surtout au Québec, qu’on se souvienne qu’aucune langue ne doit avoir hégémonie sur l’autre, il s’agirait d’une autre forme d’oppression ethnique.

Accepter la dominance d’une communauté linguistique sur l’autre est impensable et inacceptable. La Charte de la langue française a fait plaisir aux Québécois telle qu’elle soit un empêchement à la dominance de l’anglais au Québec. Le travail, l’État, le commerce, et toutes les institutions publiques ont été transformées et francisés très rapidement, et l’influence du français s’est répandu partout dans la province et à toutes les communautés, soient-elles anglophones, allophones, autochtones, et surtout francophones.

La Charte a donné beaucoup aux francophones qui forment une majorité puissante au Québec. Elle leur a donné les outils pour bâtir une société dans la propre langue des Québécois. L’épanouissement du français au beau pays est une étape progressive vers la libération nationale.

Il faut que les langues des opprimés soient protégées et promues chez ces derniers, c’est une partie inaliénable de leur culture et leur vie. Mais la dominance du français au Québec sert un autre but, celui des capitalistes. La primauté de la langue française au Québec doit être considéré d’un point de vu prolétaire. Qui est servi par la dominance du français, qui bénéfice vraiment de cette croissance du français au Québec? C’est la bourgeoisie québécoise surtout, bien-sûr.

Les capitalistes doivent avoir leur propre marché pour y distribuer leurs produits, et la dominance de leur langue et celle des consommateurs est, pour les exploiteurs, une chose très chouette. Cela signifie que maintenant que la langue française domine la société, la bourgeoisie native peut prendre un rôle plus puissant dans le marché, l’économie, et la politique.

Ce n’est pas dire qu’on ne soutient pas la primauté du français au Québec, étant la langue majoritaire. Mais le nationalisme que le français évoque, les divisions linguistiques qui sont renforcées par de telles lois, ne sont que réactionnaires. Les Québécois de toutes origines doivent regarder au delà des divisions linguistiques et voir les choses similaires que tous les travailleurs du Canada, et du monde, partagent: l’oppression des capitalistes.

Ajoutez un commentaire

Il est suggéré de s'enregistrer. Si c'est déjà fait, connectez-vous pour écrire avec votre compte.

Merci de vérifier votre orthographe avant de publier votre commentaire.

Annoncez ici

Abonnement au site

Pour recevoir quotidiennement les nouvelles d'AmériQuébec, abonnez-vous au flux RSS
ou inscrivez votre courriel ci-dessous!

À propos de l'auteur de cet article

Site Internet de l’auteur

Articles rédigés: 3 articles

Afficher le profil complet

Fiche de l'article

Cet article de 508 a été rédigé par Abdul-Rahim Borges il y a 14 ans et 11 mois, le jeudi 28 mai 2009.

L'article n'a aucun commentaire. Soyez le premier à vous prononcer sur ce sujet. Vous pouvez aussi suivre le fil des commentaires.

Cet article est catégorisé sous Québec, L'état de la langue française, Société.

Les mots clés associés à celui-ci sont , , , , .

Autres articles publiés à pareille date

Voici la liste des articles qui ont été publiés à pareille date lors des années précédentes.

2015: Un jeune chinois se noie devant ses camarades amusés Parfois, on se dit que l'être humain ne peut plus nous étonner par sa bêtise. Il faut croire que les [...]

2010: Sécheresse du printemps 2010 au Québec Le Québec subit une sécheresse au printemps 2010. Les autorités conseillent de boire beaucoup d'eau et de passer au moins [...]

2010: Droit en France: ACADOMIA écope d’un avertissement de la CNIL La CNIL a épinglé la société AIS 2, exerçant sous l'enseigne ACADOMIA, pour non conformité de ses fichiers informatiques. Cette [...]

2010: Commission des valeurs mobilières: Le Québec va-t-il perdre encore au détriment de Toronto? Le député de Nicolet-Yamaska et porte-parole de l’opposition officielle en matière de développement économique et d’institutions financières, Jean‑Martin Aussant, s’inquiète [...]

2010: Le Québec doit récupérer la portion québécoise du registre des armes à feu Le Parti Québécois réclame que le ministre de la Sécurité publique du Québec, Jacques Dupuis, rapatrie la portion québécoise du [...]

Sondage

Aucun sondage actuellement.

Archives des sondages