Le samedi 9 mai 2009

QuébecSociété

Manifeste pour un Québec fier!

L'indépendance du Québec ]

Par Jo Blo

Voici un manifeste en faveur d’un Québec indépendant.


Il nous faut changer de vocabulaire
Les mots qu’on utilise sont finis, dépassés, périmés.
Il nous faut tout changer,
Jeter par-dessus bord
Ces mots qui nous ont fait du tort.
Ces mots euphémiques qu’on a élevés comme un brouillard
Sur notre intelligence des choses.
Ces mots antagoniques.
Il nous faut des mots qui nous définissent nous-mêmes,
Pour nous-mêmes, et non plus contre personne.
Il est de toute première importance d’oublier le mot « Souveraineté »
Parce qu’il est plein d’associations.
Finie l’insignifiance,
Il nous faut des mots chargés d’histoire,
Des mots signifiants,
Des mots qui disent les choses plutôt que de les taire
Des mots comme patrie, patriote, patriotisme, indépendance.
Les patriotes ne veulent qu’une chose,
Ils veulent avoir une patrie,
Une patrie pour eux et leurs enfants.

À vous tous qui m’écoutez,
Je vous dis :
Nous sommes des compatriotes,
Et notre Patrie, c’est le Québec.
Assez de contre, de malgré, de peut-être,
En réalité,
Depuis des années,
Nous ne nous battons pas contre les autres,
Nous nous battons contre nous-mêmes.
Il est plus que temps que nous nous battions pour nous-mêmes.

Parce qu’on en vaut la peine,
Parce qu’on le mérite,
Parce qu’on en est capable.
Je suis comme Léo, Léo Ferré.
Je suis « un immense provocateur ».
Je provoque à l’intelligence,
Au verbe qui dérange,
À la pensée multiple,
À la fibre patriotique,
Celle qui nous dit de nous doter d’un Pays.

Nous sommes un peuple trahi, écrasé;
On nous a appris à nous agenouiller,
On nous a demandé de tendre l’autre joue,
On a tenté de nous déposséder de notre territoire,
De notre langue, de notre Histoire,
On nous a asservis.

Rappelez-vous, l’Acte d’Amérique du Nord britannique,
Le Bas et le Haut-Canada,
Cette mystification
Qui ne visait qu’à nous assimiler.
On nous a répétés durant des années
Que nous étions nés pour un petit pain,
On nous a traités de « porteurs d’eau », de « frogs ».

Puis, on a réagi.
Oui, Lucien, nous avons été lucides, plus que tu ne l’as jamais été.
Les patriotes ont fait preuve de la plus belle lucidité,
Mais eux, Lucien, ils ont aussi démontré
Un véritable courage politique.
Ils avaient compris l’importance de la patrie,
Ils ont donné leur vie pour elle,
Ils étaient courageux et fiers !
Ils avaient une confiance inébranlable dans le peuple québécois.

C’est pas de la lucidité ça, Lucien ?
Le peuple, lui, est lucide,
C’est la classe politique qui ne l’est pas.
Et puis, on nous a écrasés à nouveau.
Les enfants des Patriotes sont devenus « les nègres blancs d’Amérique ».
Et les négriers étaient légion.

Puis, une poignée de Québécois a commis l’irréparable,
Un acte que l’Histoire pourrait retenir comme une erreur,
Une immense erreur, une blessure;
Une plaie qui commence à peine à cicatriser.
On a vu récemment quelques jeunes désoeuvrés,
Découragés, complètement aveuglés par leur impuissance,
Taguer les lettres de cette blessure
F – L- Q
Je le répète, c’était une erreur, une grave erreur.
On a vu l’armée canadienne dans nos rues.
Pour nous protéger ?
Vraiment ?
Puis, nous avons développé une mentalité d’assiégés, de victimes.

Au même instant se produisait l’exceptionnel,
Un rassemblement,
Initié par des Québécois, lucides, eux aussi :
Le Rassemblement pour l’Indépendance Nationale.
Puis un homme,
Un grand homme,
Un tribun,
S’est levé.
Bourgault,
Pierre Bourgault.

Son verbe rassembleur, provocateur, allumait les consciences politiques
Dans le respect le plus grand de l’intelligence de ses compatriotes.
Faudra-t-il le ressusciter ?
Nous possédons énormément de ressources,
Nous sommes un peuple de bâtisseurs,
L’Hydro, le Métro, l’Expo 67, Les Olympiades de 1976,
Mais avions-nous vraiment besoin de Taillibert ou
Était-ce un autre manque de confiance et de fierté ?
Bombardier, Péladeau, Desjardins, Chagnon, Coutu.

Puis, tous les ouvriers qui ont construit le Québec,
Tous les agriculteurs qui nous nourrissent,
Tous les professeurs qui nous ont éduqués,
Tous ceux qui se donnent, chaque jour, pour nous faire grandir.
Nous sommes un peuple de créateurs,
Notre cirque, notre théâtre, notre danse, notre cinéma,
Nos chansons, notre musique, nos vaccins, notre hydro-électricité,
Nos découvertes pharmaceutiques, notre architecture, notre littérature,
Le Québec rayonne ici et à l’étranger.

Malgré cela, nous avons perdu notre fierté, notre confiance en nous.
Nous devons les reconquérir,
Redevenir conscients de ce que nous sommes,
Le porter, le transmettre avec fierté.

Monsieur Lévesque, le 15 novembre 1976, vous avez déclaré :
« On n’est pas un petit peuple, on est peut-être, quelque chose comme un grand peuple »,
Non, Monsieur Lévesque,
Nous ne sommes pas peut-être-quelque-chose-comme,
Nous sommes un grand peuple !
Il ne nous reste qu’à le réaliser.

Je ne fais pas de partisanerie politique,
Je suis sans-parti
Je suis libre.
Mon seul parti c’est mon parti-pris
Pour le Québec et la langue française.
Le Pays ne doit pas nécessairement être une affaire de parti.
Je suis pour le parti qui réalisera l’indépendance du Québec.

J’aurais voté pour Bourassa
Si, après avoir déclaré à l’Assemblée nationale le vendredi 22 juin 1990,
Au lendemain de l’échec des pourparlers du lac Meech,
« Le Canada anglais doit comprendre de façon très claire que, quoi qu’on dise et quoi qu’on fasse, le Québec est, aujourd’hui et pour toujours, une société distincte, libre et capable d’assumer son destin et son développement. »
S’il avait alors déclenché, main dans la main avec les autres partis,
Un référendum sur l’indépendance du Québec, j’aurais voté pour lui,
J’aurais voté oui.
Il ne l’a pas fait.
C’était trop grand pour lui.

Moi je dis que c’est l’indépendance qui est trop grande
Pour un seul parti, quel qu’il soit.
Notre indépendance, c’est l’affaire du peuple,
Notre indépendance, c’est notre affaire.
Notre Québec, il sera social-démocrate
Ou il sera libéral
Ou il sera solidaire
Ou il sera vert
Ou il sera autonomiste.
Mais, avant tout, il doit ÊTRE.
Et ça, le peuple doit pouvoir l’exiger de n’importe quel gouvernement.

Le référendum de 95, on nous l’a volé.
Il nous appartient de gagner le prochain.
Le Canada ?
Le Canada lui-même n’est pas souverain.
La Reine Élizabeth est sa souveraine.
Ce pays qui n’en est pas tout à fait un,
Est celui des Canadiens.
Nous, on le leur laisse.
On veut notre Pays.

Oublions les scénarios catastrophes à la Chrétien qui nous prédisait
Une « piasse à Lévesque » à 75 cents,
Ou ceux qui ont organisé le « Coup de la Brink’s ».
Moi je veux un Québec fier,
Maître de son destin.

Un Québec qui continuera de reluire,
Un Québec qui agira comme pôle d’attraction.
Si le Nouveau-Brunswick a, un jour, décidé
De participer au Canada,
Il pourrait tout aussi bien décider de se joindre à nous.

Pourquoi l’Acadie qui a si souffert
Ne pourrait-elle pas participer au Québec ?
Le Québec aura son siège à l’ONU,
Qui mieux que lui pourra alors dénoncer les conditions
Faites aux minorités francophones canadiennes ?
Nous pourrons négocier de Nation à Nation
Avec les Premières Nations du Québec.
Je vois les choses d’une autre façon.
Nous devons voir les choses d’une autre façon.

Si la foi peut déplacer des montagnes,
La fierté et la confiance en soi
Peuvent certainement nous donner notre Pays.
On dirait que quelqu’un nous a vaccinés contre la fierté.
Lors des fêtes reliées au 400e de Québec,
On a invité le Pape et la Reine Élizabeth.
Ils ne sont pas venus, tant mieux !
Nos vieilles habitudes ont vraiment la vie dure.
Il faut aussi nous débarrasser de nos vieilles habitudes.

René a transformé notre beau rêve en beau risque,
Résultat ?
On s’est retrouvé en plein cauchemar.
L’Histoire jugera,
Pas moi,
Je ne suis pas historien.

Moi j’appelle au rassemblement,
À la force du nombre.
La classe politique ne pourra résister au peuple.
Prenons notre avenir en mains.
Nous voulons un Pays ?
Donnons-nous un Pays.

On ne peut certainement pas ressusciter le soldat Bourgault.
Mais son outil qu’il a été forcé d’abandonner,
Son rassemblement qu’il a malheureusement transformé en parti politique,
Son rassemblement de Québécois lucides,
Son rassemblement de Québécois solidaires,
Son rassemblement de Québécois résolument déterminés,
Son rassemblement de Québécois indépendantistes,
Nous pouvons le ressusciter,
Le faire re-naître !
Nous ne pouvons pas refaire notre Histoire,
Mais on peut décider de notre avenir.

Nous n’avons de permission à demander à personne.
Vive le « Rassemblement pour l’indépendance nationale ».

3 commentaires à cet articleFlux RSS des commentaires

  1. 1 Michel Laurence Le 9 mai 2009 à 18h14

    Pour écouter le « Manifeste pour un Québec fier », c’est ici :
    http://www.youtube.com/watch?v=cgGHOOP7Dxc

    Merci.

  2. 2 Non! L’indépendance du Québec n’est pas inéluctable! - Amériquébec Le 2 février 2010 à 5h10

    […] J’ai publié mon Manifeste pour un Québec fier en février 2009. Vous le retrouverez ici. […]

  3. 3 Jean-Pierre Plourde Le 3 février 2010 à 22h27

    Bonjour.

    Le pays, sans un réveil massif maintenant, il va nous échapper:

    Les accommodements raisonnables, le traité de l’approche commune, les malheurs de la caisse de dépôt, la réalité des négociation avec le Nouveau-Brunswick qui vont nous tomber dessus comme un trou sans fond qu’on devra assumer, etc., tout cela c’est planifié.

    Voici ma réponse à un commentaire reçu suite à la publication de mon article, Il faut donner un coup de barre sur politicoblogue.com.

    “On n’a pas affaire à un capitaine qui cherche à saborder le navire, mais plutôt à un pirate qui recherche le butin.

    Il jette par dessus bord l’équipage, ex. Sabia s’occupe de la CDP, il crée des conditions de travail si terribles que les fonctionnaires veulent quitter, voir, journal de Québec, mardi 2 février 2010, p. 3, l’article de Michel Hébert, intitulé: Des milliers de fonctionnaires veulent prendre leur retraite.

    Quand ces capotés du pouvoir auront pris le contrôle de nos actifs et de la métropole, je n’ose pas imaginé la suite… Espérons qu’on réussisse tous ensemble à réveiller tout le monde. Si non, on assistera à un génocide Culturel assuré, la déportation des citoyens par expropriation et la disparition de tout pouvoir de négociation du Québec dans ce pays. Nous serons devenus des citoyens de classe inférieure.
    Les nègres blanc d’Amérique.

    Le pouvoir politique appartient au peuple et il suffirait qu’il se lève debout pour démettre Charest de ses fonctions et foutre à la porte ses sbires, voir, Journal de Québec, mardi 2 février 2010, p. 18, l’article de Geneviève Lajoie, portant le titre, Le pouvoir politique appartient au peuple. « Le jury citoyen recommande de ne pas étendre le financement des partis politiques aux entreprises ». Elle y explique très bien l’importance pour le peuple de s’occuper de ses affaires, très bon article. J’invite ce cite à le placer ici en référence ou encore mieux, le reprendre pour le bénéfice des lecteurs.
    Les Québécois ont un immense besoin de comprendre pour s’assumer.

    Le peuple du Québec doit être informer de ce qui se passe, en commençant par le 50% le plus négligé, les femmes.

    J’invite les citoyens à rechercher le texte: Vivre libre ou disparaître, afin de réaliser graphiquement comment se crée l’existence d’un peuple et comment on peut lui retirer son droit d’être souverain.
    L’original de ce texte date de quelques années et il est sur saglacweb.com, je vous recommande la version la plus récente sur ameriquebec.net ou vigile.net.

    Ces stratégies de démembrement, c’est exactement le mandat qu’a reçu M. Charest du Fédéral dont les sbires occupent maintenant tous les postes clés de notre économie.

    A bientôt,

    Jean-Pierre Plourde.

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Cet article de 1,175 a été rédigé par Jo Blo il y a 14 ans et 10 mois, le samedi 9 mai 2009.

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