Dans son essai intitulé Entre la classe et les Mcjobs : portrait d’une génération de cégépiens, le sociologue Jacques Roy livre des données troublantes. On y apprend notamment que 72 % des cégépiens occupent un emploi rémunéré et que 27 % y consacrent plus de 20 heures par semaine, compromettant ainsi leurs chances de réussite à l’école.
En moyenne, ils passent plus de temps à travailler (17 heures par semaine) qu’à étudier à la maison (12 heures). Rien d’étonnant que 56 % déclarent se sentir stressés.
Le plus troublant toutefois c’est que, pour la majorité d’entre eux (79 %), l’argent gagné sert à accroître leur autonomie financière, à se donner un meilleur confort, à se payer des extras : sorties avec les copains, téléphone cellulaire, vêtements dernier cri, etc.
Les études passent au second plan ce qui augure mal pour l’avenir de cette génération. Cela risque de les hypothéquer alors que l’avenir appartient à l’économie du savoir et aux emplois spécialisés.
C’est un problème de société. Le sociologue invite les parents, les employeurs et les directions des cégeps à marteler que les études passent avant le boulot.