Le vendredi 13 mars 2009

PolitiqueQuébecÉconomie

Caisse de Dépôt: M. Rousseau est-il encore crédible?

Par Jean-Pierre Plourde

Si des manœuvres politiques sont responsables des décisions de M. Rousseau à la Caisse, le fait qu’il soit maintenant à l’emploi du groupe de Power Corp. place son discours en conflit d’intérêts avec nos propres intérêts, ses paroles devant être très mesurées face à son nouvel employeur.

Suite à l’intervention publique récente de M. Henri-Paul Rousseau à Montréal, l’ancien directeur de la Caisse de Dépôt me laisse sur mon appétit.

Nous avons affaire à un Monsieur qui a reçu une importante somme d’argent à l’occasion de son départ.

M. Desmarais est un collaborateur du gouvernement Charest. Pourquoi son groupe s’est-il empressé d’engager M. Rousseau immédiatement après son départ? Ne peut-on pas y voir la possibilité de chercher à influencer le personnage en lui offrant une position dans l’autre poche du même pantalon idéologique!

Si des manœuvres politiques sont responsables des décisions de M. Rousseau à la Caisse, le fait qu’il soit maintenant à l’emploi du groupe de Power Corp. place son discours en conflit d’intérêts avec nos propres intérêts, ses paroles devant être très mesurées face à son nouvel employeur.

Le Gouvernement Charest n’est pas pressé de vouloir faire la lumière sur cette immense boulette. Cela sent très fortement l’implication politique dans notre bas de laine.

Pour terminer, ceux qui doute encore de la tutelle que la fédération exerce sur nos actifs via M. Charest, doivent se questionner sur l’intérêt de M. Charest à s’intéresser à M. Michael Sabia, un Ontarien et fédéraliste convaincu, parlant semble-t-il très peu français, afin de diriger les futures destinées de la Caisse. Comment peut-on penser que ce Monsieur pourra avoir à cœur les intérêts du Québec?

Un proverbe dit que nos gestes parlent plus que nos paroles, alors n’y-a-t-il pas là de quoi faire réfléchir sur les véritables intentions de M. Charest? Cette boulette s’ajoute à l’immigration massive anglo-saxonne contrôlée sur l’Ile de Montréal et à bien d’autres irrégularités dont les Québécois ferment les yeux.

Dans l’un de mes articles précédents, suite à la victoire majoritaire de M. Charest, je vous annonçais que la principale crise économique que le Québec va subir viendrait maintenant de l’intérieur. Devant l’ampleur des pertes de la Caisse, j’aurais préféré m’être trompé. Ces pertes vont imposer des hausses de tarifs dans une foule de cotisations qui seront imposées aux employeurs, employés et citoyens. Toute la société va en subir un contrecoup, en particulier les retraités.

Comme il l’a fait d’une façon détournée pour l’approche commune, puis, dans son choix des commissaires pour la commission Bouchard-Taylor, je crois que ce Gouvernement se cherche un administrateur fédéraliste qui soit acceptable aux Québécois pour mieux dériver le bras de levier de la Caisse vers des intérêts qui nous sont étranger, en particulier vers l’Ontario. Je trouve cela très inquiétant.

Pour en savoir plus, je vous invite à lire l’article de Denis Lessard de La Presse qui suit!

Jean-Pierre Plourde
Le présent document se retrouve également sur SagLacWeb.


Caisse de dépôt: Québec songe à Michael Sabia

Par Denis Lessard, La Presse

(Québec) Le gouvernement Charest envisage une nomination étonnante au poste de grand patron de la Caisse de dépôt et placement du Québec. L’ancien chef de la direction de BCE, Michael Sabia, serait très sérieusement considéré pour succéder à Henri-Paul Rousseau et Richard Guay à la barre de la caisse, a appris La Presse.

Cette préférence de la part du gouvernement est, selon nos sources, tout à fait inattendue et suscite déjà des grincements de dents au plus haut niveau au Parti libéral du Québec.

Le comité de sélection du conseil de la Caisse a commencé à siéger lundi après-midi en groupe restreint. Le nouveau président du conseil, Robert Tessier, n’y a retenu que les membres assurés de voir leur mandat renouvelé par le gouvernement. M. Tessier a déjà indiqué publiquement que le choix d’un nouveau PDG ne traînerait pas : on parlait alors de semaines et non de mois.

Interrogée par La Presse hier, la ministre des Finances, Monique Jérôme-Forget, a éludé la question et s’est contentée de dire que «bien des noms circulent». Toutefois, elle n’a pas nié que l’ancien patron de BCE soit sérieusement en lice.

Un pari risqué

Selon plusieurs des sources consultées par La Presse, le choix de Michael Sabia est un pari risqué. Plusieurs voient en lui un homme d’une grande intelligence. Mais dans les milieux financiers à Montréal, on retient surtout de lui le marché qui aurait dû faire passer BCE au Fonds des enseignants ontariens Teachers’, une transaction qui a finalement avorté, mais qui aurait drainé une part de l’activité de Montréal vers l’Ontario.

Curieusement, ce manque de «sensibilité québécoise» est précisément ce qui, aux yeux de Québec, disqualifierait Luc Bertrand, ancien patron de la Bourse de Montréal. Bertrand a appuyé la transaction qui a fait passer ce qui restait de l’institution montréalaise à Toronto.

Aussi, l’arrivée de Michael Sabia «serait tout un choc culturel à la Caisse» car il a peu de racines dans le «Québec inc.», résume sous le couvert de l’anonymat un membre en vue de la communauté d’affaires de Montréal, qui y verrait davantage un francophone spécialisé dans l’investissement comme Jacques Daoust, actuellement à Investissement Québec.

On s’interroge aussi sur le problème d’image que causerait l’arrivée de Sabia, ontarien anglophone, dans le siège du conducteur de l’économie québécoise. Plusieurs personnes craignent enfin que la qualité de son français ne soit pas à la hauteur.

Selon des sources sûres, le projet d’amener Sabia à la Caisse a déjà suscité des commentaires amers de libéraux influents de Montréal, envoyés aux élus susceptibles d’influencer la décision finale. Hier, la ministre Jérôme-Forget lançait à la blague avoir reçu «32 courriels» de gens qui avaient des opinions sur qui devrait diriger la CDP.

Depuis un moment, dans les milieux libéraux, on prévenait toutefois que le prochain patron de la CDP ne «viendrait pas du gouvernement».

En clair, Québec n’allait pas retenir les candidatures d’actuels mandarins : Pierre Shedleur, président de la SGF ou Jean Houde, sous-ministre aux Finances. Jacques Daoust fait toujours partie de la courte liste des candidats, a-t-on appris.

Parcours

Personnalité flamboyante, gestionnaire hors norme, Michael Sabia est né à Ste-Catharines en Ontario, en 1953. Diplômé de Yales, il est marié à la fille de Lester B. Pearson, ancien premier ministre canadien et Prix Nobel.

Michael Sabia est arrivé à Bell Canada en 1999. L’année suivante, il devenait vice-président à la direction de BCE. Auparavant, il avait été longtemps associé à Paul Tellier, ancien greffier du conseil privé sous Brian Mulroney. M. Tellier était à la barre du CN et a amené avec lui Sabia comme vice-président au développement de l’entreprise en 1993, au moment où les conservateurs perdaient le pouvoir à Ottawa.

Dans des rôles moins publics, Michael Sabia a eu une grande influence. Il était notamment dans le siège du conducteur comme directeur général des politiques fiscales au ministère fédéral des Finances, quand Ottawa a mis en place la taxe sur les produits et services, au début des années 90.

Cette énorme opération visait à remplacer une taxe cachée, de 13%, alors imposée aux manufacturiers. On l’a retrouvé par la suite sous-ministre adjoint au Conseil privé à Ottawa, où se trouvait aussi Daniel Gagnier, ancien mandarin fédéral, devenu depuis 18 mois chef de cabinet du premier ministre Jean Charest.

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  1. 1 Jean-Pierre Plourde Le 13 mars 2009 à 21h36

    Je me permet un commentaire sur mon propre article.

    Lorsque j’ai écrit ce texte, la nomination de M. Sabia n’était pas officielle. Ce monsieur provient du même cercle fermé des Fortier, Cagnier, Charest, Desmarais et autres qui s’apprêtent à se partager le Québec à leur profit.

    A voir aller les fédéralistes dans tous les postes officiels du Québec qui travaillent tous ensemble à dévier nos actifs, je me demande pendant combien de temps un gouvernement “provincial” québécois sera t’il encore tolléré?

    La majorité québécoise ne comprend pas encore que ses élus travaillent contre leurs intérêts.

    Les milliards de nos impôts dépensés en propagandes et commandites par la fédération ont un effet certain sur nos cerveaux.

    J’ai tenté une explication dans mon texte, Etude du comportement des Québécois face à leur avenir, que vous retrouverez sur ce même site.

    Nous méritons un meilleur avenir et c’est à nous de le définir, à condition de relever la tête maintenant et de renforcir notre majorité.

    Le statut de tout le Québec dérive lentement vers une grosse réserve francophone tenu à l’écart et sans droit de possession territoriale, ni de parole et dont l’avenir sera définit par la tutelle que détient la fédération sur ses actifs. Québécois et Amérindiens échangent leur statut.

    Montréalais, ne soyez pas dupe, vous avez besoin autant des régions que les régions ont besoin de vous.

    L’avenir de Montréal et du Québec dépend de la confiance qu’auront les Québécois sur leurs frères et soeurs des régions et des grands centres urbains.

    A bientôt.

    Jean-Pierre Plourde.
    saglac@gmail.com

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