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L’opération a pris un tournant politique il y a très longtemps

« On ne peut qu’accueillir favorablement la décision de la Commission des champs de bataille nationaux d’annuler la reconstitution de la Bataille des plaines d’Abraham ainsi que le bal masqué qui devait suivre. Le Bloc Québécois tient toutefois à dénoncer le motif invoqué par le président de la Commission, André Juneau. Il est clair que la décision d’annuler la reconstitution dépassait de loin les prétentions strictement de sécurité soulevées en regard de cette bataille historique. Tout en reconnaissant que les menaces qui pesaient sur l’événement sont sérieuses, j’aurais souhaité qu’André Juneau reconnaisse que son projet de reconstitution était en soi porteur de division et de mécontentement. Il s’agit d’une opération de visibilité pour le gouvernement fédéral, qui visait à célébrer la conquête anglaise. Cela rendait la reconstitution inacceptable pour les Québécoises et les Québécois », a déclaré la leader parlementaire adjointe et responsable de la région de Québec pour le Bloc Québécois, Christiane Gagnon.

Christiane Gagnon déplore par ailleurs que le président de la Commission se pose en victime de machinations qui auraient voulu détruire son projet en donnant une dimension politique aux “célébrations” du 250e anniversaire de la Bataille des plaines d’Abraham.

« Il est quelque peu ironique que le président de la Commission tente toujours de nous convaincre de la pureté de ses intentions alors qu’on a pu constater dans les médias depuis quelques semaines qu’André Juneau est vendu depuis très longtemps à la stratégie de visibilité du gouvernement fédéral. La reconstitution de la Bataille des Plaines a été pensée et conçue dès 1998, en plein cœur du programme des commandites, et dans un strict but de propagande. Dans ce contexte, la pertinence de transférer au gouvernement du Québec la gestion de ce morceau de notre patrimoine que sont les plaines d’Abraham semble une solution à envisager », a continué Christiane Gagnon.

« Si l’annulation de cet événement controversé constitue une bonne chose en soi, il n’en demeure pas moins par ailleurs que l’incident soulève des questions importantes sur les motivations qui ont mené à sa planification et sur les coûts qui sont engendrés. Ces questions sont légitimes et le public a le droit d’obtenir des réponses. C’est pourquoi le Bloc Québécois maintient la nécessité de sommer le président de la Commission des champs de bataille nationaux à comparaître devant le Comité permanent du patrimoine afin qu’il nous apporte des réponses », a pour sa part lancé la porte-parole du Bloc Québécois en matière de Patrimoine et députée de Saint-Bruno—Saint-Hubert, Carole Lavallée.

Le député de Longueuil—Pierre-Boucher et porte-parole du Bloc Québécois en matière d’Affaires intergouvernementales, Jean Dorion, a enfin souligné que de nombreuses activités restent toujours au programme afin de marquer le 250e anniversaire de la conquête anglaise. « Compte tenu du passé d’André Juneau et de ses réactions depuis le début des protestations, il semble nécessaire de garder l’œil ouvert pour la suite des choses. C’est pourquoi le Bloc Québécois continuera à surveiller le dossier de très près. Le Bloc Québécois a d’ailleurs mis sur pied un comité pour s’assurer que les priorités des Québécoises et des Québécois et la vérité historique soient dorénavant prises en compte durant les activités du 250e », a conclu Jean Dorion, qui préside le comité concerné.