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Le mystère de Québec existe, justement depuis 1759

La prise de Québec en 1759 en a fait une ville de garnison par des forces d’occupation. De cet état de fait découle un phénomène qui est propre à tous les peuples conquis : certains petits notables et commerçants se mettent a tirer profit de la collaboration avec ce nouveau pouvoir qui assujettit leur peuple.

Qu’à cela ne tienne, cette élite colonisée qui tire un avantage de la situation finit par être la meilleurs alliée des forces occupantes en protégeant l’avantage qu’elle tire de la situation. Avec le temps, ce réseau d’ intérêts grandit et de plus en plus de gens, qui vivent de la rente du statu quo, deviennent réfractaires à tout ce qui pourrait signifier un changement de situation.

D’où la réaction viscérale que cette élite a face au changement que suppose la libération. Elle est donc prête à tout pour le combattre. Même à voiler les droits démocratiques de son peuple (M. Jean Pelletier, ex-maire de Québec, était un membre éminent de cette élite).

Curieusement, ceux qui invoquent le devoir de mémoire pour justifier la commémoration de la Conquête de 1759 sont justement ceux-là qui ont tout fait pour que notre histoire et nos symboles nationaux soient évacués des Fêtes du 400è. Ils ont collaboré honteusement à nous faire passer, l’Habitation de Québec (1608) pour ma “cabane au Canada”. Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour un gros “party”. “Y a tu d’la bière icitte”.

Le problème, c’est que ce réseau d’intérêts s’est accaparé le pouvoir et ont fait de la ville de Québec, la Capitale Nationale de tout un peuple, un éteignoir pour notre espoir de se débarrasser des pouvoirs coloniaux qui ont annexé notre État par les armes en 1759.

Que la petite élite de la ville de Québec, ne reculant devant rien pour se payer un “party”, « ramasse sur elle toutes la lumière », au détriment de la dignité en imposant à tout un peuple cette commémoration, nous amènera peut être à percer le mystère de Québec, qui existe justement depuis 1759!

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4 Comments To "Le mystère de Québec existe, justement depuis 1759"

#1 Comment By jean claude pomerleau On 3 février 2009 @ 13h45

L’ordre marchand c. l’État-nation

Les pions, Sarkosy et Charest

La mondialisation de l’économie a produit une nouvelle bourgeoisie, la “Superclass”, qui dans sa marche pour dominer le monde a la particularité d’avoir abandonné toute référence à une loyauté nationale.

Un des papes de cette élite, M David Rockefeller, a communiqué sa vision de la philosophie de l’ordre marchand lors d’une réunion du fameux groupe Bidelberg à Baden-Baden (Allemagne) en Juin 1991 : “(…). The supranational sovereignty of an intellectual elite and world bankers is surely preferable to the national auto-determination practiced in the past centuries.”

L’ordre marchand est donc confronté à l’État-nation qui, quand il est dirigé par des politiciens voués à l’intérêt national, peut être un frein à ses ambitions. Tous les moyens sont bons pour neutraliser ce seul rempart qui reste pour s’opposer à ses visées et défendre la démocratie : la déstabilisation de l’État, sa destruction, ou plus simplement, placer des pions politiques prêt à brader l’intérêt national pour un gain personnel. Ce qui est exactement le cas avec Sarkosy et Charest qui s’affichent sans gêne.

Les deux dansent sur la musique d’un membre éminent de la Superclass : Paul Desmarais, qui possède la moitié des médias du Québec (Gesca-La Presse). Ne comptez par sur ces « gardiens du pouvoir » pour défendre l’intérêt national du Québec.

Ne comptez pas non plus sur la Société Radio Canada, puisqu’elle a une entente secrète avec Gesca qui a été révélée grâce au travail acharné de M Patrick Bourgeois (Journal Le Québécois). Mais comptez plus sur le Journal de Montréal, lequel fut mis en demeure par Gesca, lui ordonnant de ne pas donner suite à cette histoire d’entente secrète. C’est le contraire qui s’est produit : Le J de M a fait écho au travail de M Bourgeois à quelques reprises depuis. Et en rajoute. Aujourd’hui (10 Mai 2008, p 21), M Chartrand consacre un article édifiant sur l’influence de Paul Desmarais sur le « pion » Sarkosy, pour conclure : « Y a-t-il encore quelqu’un qui doute de l’influence que possède le milliardaire canadien sur le président de la France ? Et surtout sur la question du Québec ? »

Il serait temps que ceux qui ont à cœur l’intérêt national arrêtent d’acheter les journaux de Gesca et de nourrir ainsi la bête qui est notre pire ennemi. Et peut être revenir lire… le journal du peuple.
………………
Ce texte date du 11 Mai 2008; mais il demeure pertinent pour comprendre la game que joue Sarkosy et Charest, 2 pions de l’Ordre Marchand
jcp

(

#2 Comment By Lucie ferre On 14 février 2009 @ 21h23

Une victoire de Montcalm n’aurait rien changé

Philippe Navarro*

Un quart de millénaire s’est écoulé depuis la bataille des Plaines. Le Québec serait depuis un pays conquis. Une France en miniature qui, à la suite du désastre de mai 1940, attend toujours le juin 1944 qui la libérera du joug étranger. Le psychodrame sur la venue d’un «Anglais sur les Plaines», l’été dernier, a donné la mesure de l’instrumentalisation de ce mythe fondateur. La reconstitution de la bataille, prévue dans le cadre des célébrations, provoque déjà le malaise. Et si cet événement n’avait tout simplement pas la signification qu’on lui prête de part et d’autre?

La bataille de Québec ne scelle pas l’issue de la guerre

Le 13 septembre 1759, Montcalm perd la bataille de Québec. Y a-t-il pour autant conquête? Il faut se garder de confondre a posteriori la succession des événements et leur causalité. Le lien entre la victoire de Wolfe et la passation de la Nouvelle-France sous régime anglais, le 8 septembre 1760 (confirmée lors de la signature du Traité de Paris en février 1763), semble évident. Mais encore?

La bataille des Plaines est un épisode décisif du théâtre nord-américain de la Guerre de Sept ans (1756-1763), qui oppose notamment la France à l’Angleterre. Or, la bataille de Québec ne scelle pas l’issue de la guerre, qui embrase l’Europe et fait rage jusqu’aux Indes. Si tel avait été le cas, elle aurait pris fin à Québec. Cette guerre mondiale ne se joue pas en Amérique mais bien en Europe, tout comme la Seconde Guerre mondiale ne se joue pas en Afrique du Nord, malgré l’importance de ce théâtre.

Envisageons le statut de la Nouvelle-France, dès lors, sous l’angle de quatre scénarios dictés par la logique: la France gagne la bataille de Québec et gagne la Guerre de Sept ans; la France perd à Québec, mais gagne la guerre; la France gagne à Québec, mais perd la guerre; la France perd à Québec et perd la guerre.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, aucun de ces scénarios ne garantit à la Nouvelle-France de rester française. Dans le pire des scénarios – le quatrième, qui s’est avéré – la vallée du Saint-Laurent aurait pu ne pas passer aux mains des Anglais. Paradoxal? Non, puisque ce scénario s’applique aux Caraïbes. Ce cas démontre que ni le résultat d’une bataille ni même l’issue du conflit dans son ensemble, n’ont suffi à dicter le sort d’une colonie française en Amérique.

La Guadeloupe est aussi «conquise» par les Anglais… en 1759. Plus tard tombera la Martinique. Ces îles seront, comme la Nouvelle-France, placées sous un régime d’occupation anglais provisoire jusqu’à la signature du Traité de Paris. Elles sont pourtant toujours françaises.

La France doit faire des choix

Même perdante en 1763, la France conserve assez de marge de manoeuvre diplomatique pour reprendre des Anglais certaines de ses possessions du Sud. La défaite (de la guerre dans son ensemble) oblige la France non pas à tout céder, mais à faire des choix. Elle choisit d’abandonner temporairement la Nouvelle-France; on oublie commodément qu’elle reconquérait une large portion de cet immense territoire aux côtés des Américains 20 ans plus tard.

Le choix de sacrifier la Nouvelle-France au profit des Caraïbes est la faute de Louis XV que Charles de Gaulle, pénétré d’histoire, a voulu racheter en 1967.

Même en formulant l’hypothèse complaisante à l’effet que la France perdante de la Guerre de Sept ans n’a «pas le choix» de céder la Nouvelle-France sous occupation provisoire, il n’en reste pas moins que l’issue des batailles en Amérique n’y aurait rien fait. Montcalm aurait gagné à Québec que la Nouvelle-France aurait été cédée quand même.

Pour garder le Canada, au final, il faut que la France gagne la Guerre de Sept ans. Mais encore, pas forcément! La France perdante ne cède pas tout. Une Angleterre perdante aurait pu, elle aussi, négocier une sortie honorable… En obtenant, par exemple, en retour de quelque concession coloniale, un prix de consolation auquel elle tenait manifestement plus que la France… comme la vallée du Saint-Laurent.

Les Québécois savent trop bien que la France a abandonné ses «arpents de neige».

Ces discours victimaires, geignards, aux lourdes résonances balkaniques, affaiblissent le mouvement indépendantiste davantage qu’ils ne le renforcent. Personne ne veut s’associer à des «conquis»… Qui, en plus, n’en sont même pas!

*Titulaire d’une maîtrise en sciences politiques, l’auteur est un ancien attaché politique du Parti québécois.

#3 Comment By Malin Milou On 15 février 2009 @ 2h21

J’aimerais bien que les autochtones (à qui on a tout pris) viennent dire ce qu’ils pensent de tout ça.

Personnellement, on aura beau redessiner des frontières tant qu’on veut. C’est le peuple qui décide de la vivacité de sa langue. C’est ce qui explique la persistance française de la guadeloupe, de l’acadie, de la louisianne, de l’afrique du nord et du Québec.

Soyons fier de notre culture et de notre langue et elle ne pourra que croitre mais au travers le béton.

Faut arrêter de se fier aux politiciens ! Ça commence par nous, au bas de l’échelle et à grande échelle 😉

Quelle qualité du francais écrit soit dit en passant – bravo ! C’est beau à lire.

#4 Comment By Malin Milou On 15 février 2009 @ 2h22

* Erratum – “même au travers le béton”