Le vendredi 12 décembre 2008

QuébecSociété

Le transfert des connaissances

Notre système d'éducation

Par Jean-Pierre Plourde

Une société qui réduit le nombre de ses enfants doit concevoir l’éducation de ces derniers de façon différente et considérer ses enfants comme un investissement qu’il faut protéger.

Ce texte est tiré du document que j’ai préparé à l’occasion du Forum portant ce titre et qui a eu lieu le 5 décembre 2008 à l’Université du Québec à Chicoutimi.

Lorsque l’on veut obtenir des résultats différents de ce que l’on récolte, il faut penser et agir différemment.

Une société qui réduit le nombre de ses enfants doit concevoir l’éducation de ces derniers de façon différente et considérer ses enfants comme un investissement qu’il faut protéger.

Dans une telle société, il faut gaver les plus doués des meilleurs spécialistes et fournir du soutien étendu à ceux qui sont en difficultés en personnalisant l’apprentissage sur des plus petits groupes d’individus afin d’en faire des citoyens responsables.

Quel message envoie-t-on à nos enfants sur le respect de soi en leur demandant d’apprendre une langue étrangère dès leur première année? S’il y a un signe d’abandon fort et de résignation, c’est bien celui-là. Nous traitons l’éducation de nos enfants comme Ford et GM traite la production de leurs autos.

Dans une telle situation, il ne faut pas s’étonner de voir notre relève s’installer ailleurs après ses études et à ne plus revenir. On leur a passé le message de notre indifférence dès la première année.

Le transfert des connaissances entre chercheurs

Dans les années soixante, lorsque le Québec avait une véritable vision d’avenir, de gigantesques projets ont vu le jour et se sont réalisés, ce qui se passait chez nous était l’équivalent du programme américain d’aller sur la lune. Vous aurez compris que je parle ici de l’Hydro-Québec.

Ce projet avait mobilisé toutes les connaissances internationales sur le sujet et la création d’un centre de recherche en énergie aujourd’hui internationalement reconnu et installé à Varennes près de Montréal.

Toutes les régions ont profités et profitent encore de cet élan qui fut et est encore pour un temps un bras de levier économique puissant. Malheureusement, ce levier risque fort de nous échapper dans des négociations constitutionnelles cachées sous le vocable d’Approche Commune.

Les négociations entre les Québécois et les Amérindiens ne concernent que les gens qui habitent le territoire et qui l’ont développé, soit les Québécois et les Amérindiens. Le Québec est présentement sous la tutelle de la fédération qui négocie en son nom le retrait de la gestion de ses territoires, voir la signature de notre représentant Québécois au bas de ce projet de traité. Toutes ces négociations sont basées sur la Constitution de 1982 qui fut modifiée unilatéralement par le Canada. Cette Constitution n’a jamais été reconnue par le Québec et toute l’approche commune est basée là-dessus.

Les conséquences seront majeures et entraîneront la fragilisation de la position de négociation de nos régions et du Québec entier dans l’ensemble canadien. Le titre de province pour nos territoires est en danger. Notre peuple sera reconnu et considéré en exil et migrant par le Canada.

Les contraintes au développement de notre région comme pour l’ensemble du Québec vont devenir tellement complexes que la réalisation de projets importants va se heurter à de l’opposition insoluble, du chantage avec des risques élevés de dérapage. Les régions doivent réaliser l’importance de préserver leur droit de regard sur leur développement. Elles doivent s’intéresser d’avantage aux conséquences des décisions qui vont se prendre en leurs noms sans consultation des citoyens concernés. La croissance et le transfert des connaissances va en dépendre.

Dans l’ensemble Québécois, les choix collectifs sur nos institutions, notre façon de penser et de concevoir l’avenir ont une influence sur notre pensée individuelle. Il est donc important d’en tenir compte dans nos choix régionaux.

Des décideurs éloignés gèrent nos impôts en fonction de priorités très éloignés de nos projets régionaux. Comment peut-on s’attendre à avoir un retour de nos impôts de la part de nos décideurs éloignés lorsque l’objectif premier de ces décideurs est de fermer les régions en cherchant à y installer que des travailleurs migrants1 .  L’idée même de présenter un tel sujet au grand public constitue une cassure sociale inadmissible dans l’ensemble collectif québécois. La société envoie à nos enfants le message de ne plus revenir chez eux dans les régions et qu’il n’y a plus d’avenir, c’est inadmissible et impensable ailleurs qu’ici. Nous avons affaire ici à une société qui rejette délibérément la moitié de ses sujets.

  1. Réf. « Faut-il fermer les régions » de Marie-France Bazo à Radio-Canada []

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Cet article de 706 a été rédigé par Jean-Pierre Plourde il y a 15 ans et 4 mois, le vendredi 12 décembre 2008.

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