Le jeudi 23 octobre 2008

Politique

Les Premières Nations réclament la gestion commune des ressources naturelles

« Le Québec ne peut pas ignorer nos droits »

Les peuples autochtones ]

Ameriquebec
Par CNW Telbec

Le Chef de l’Assemblée des Premières Nations Ghislain Picard réclame une cohabitation du territoire respectueuse des droits autochtones, passant nécessairement par une cogestion des ressources naturelles.

Le dossier des revendications autochtones, qui concerne aussi bien les revendications territoriales que le partage du gâteau des ressources naturelles sur le territoire québécois entre les différentes Premières Nations, est un dossier qui a suscité maintes réactions ces dernières semaines sur Amériquébec.

Cette semaine, le Chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, Ghislain Picard, accompagné d’une dizaine de Chefs, a servi un avertissement au gouvernement du Québec : « Il ne peut pas y avoir de développement sans la participation des Premières Nations qui n’ont jamais cédé leurs droits et titres ainsi que celles qui ont des droits issus
de traité ».

Picard a fait cette déclaration à l’occasion d’une commission parlementaire portant sur la réforme du régime forestier. « Le Québec fête ses 400 ans; nous fêtons 10 000 ans de présence » a rappelé le Chef Ghislain Picard, en soulignant que les Premières Nations du Québec n’ont jamais renoncé à leurs droits sur le territoire. « Contrairement à d’autres régions du Canada, il n’y a pas eu, ici, de signature de traités, il n’y a pas eu de cession de droits et il n’y a pas eu d’abandon de nos titres et de nos droits. L’ensemble du territoire québécois est donc toujours affecté par les droits ancestraux des Premières Nations. Le gouvernement du Québec ne peut pas ignorer ces droits », a déclaré le Chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador. Il réagissait ainsi à la récente annonce du Plan Nord par le premier ministre québécois Jean Charest.

Les Chefs ont tour à tour soumis des questions aux membres de la commission tout en soulignant leur désir de voir le gouvernement du Québec adopter une toute nouvelle attitude à l’égard des relations avec les Premières Nations. Ces dernières exigent une cohabitation du territoire respectueuse de leurs droits, passant nécessairement par une cogestion des ressources naturelles.

Se sortir de la dépendance

Pour Ghislain Picard, cet appel urgent pour la reconnaissance des droits des autochtones est intimement lié aux enjeux d’ordre socioéconomique des Premières Nations. « Le débat sur les droits n’est pas une question théorique ni légale, c’est une question de survie. Les gouvernements du Canada et du Québec veulent maintenir les Premières Nations dans la dépendance et s’accaparer leur territoire. En 2008, peut-on sortir du 17ème siècle et mettre fin au colonialisme? » a conclu Ghislain Picard.

L’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador est un organisme régional qui regroupe les Chefs des Premières Nations du Québec et du Labrador.

7 commentaires à cet articleFlux RSS des commentaires

  1. 1 Russel Bouchard Le 23 octobre 2008 à 11h51

    La requête du chef Picard croule sous le poids de la contradiction. D’une part, il demande la reconnaissance des droits des Premières nations, et, d’autre part, il a lui-même proposé l’an dernier à l’APNQ que les premières nations du Québec ne reconnaissent pas les Métis.

    M. Picard fait comme tous les autres chefs indiens du Québec ; il réduit l’autochtone au simple fait de l’indianité alors que les Métis et les Inuits en sont également, au même titre et en vertu des mêmes règles constitutionnelles et jurisprudentielles.

    Russel Bouchard
    Lien de Mémoire de la CMDRSM

  2. 2 Marvel Le 24 octobre 2008 à 1h18

    Une très grande majorité de Québécois possèdent des ascendants autochtones.
    De par se fait comment expliquer les discours de plusieurs politiciens autochtones comme M. Picard qui semble toujours penser qu’il devrait y avoir 2 types de citoyen : les premières nations et les immigrants qui n’auront jamais de droit sur cette terre. Il y a aussi les Gros Lois de ce monde qui ont complètement oublié, tout comme d’autre que leur peuple était traqué et massacré ont trouvé refuge et protection au Québec bien après l’arrivé des Français et aujourd’hui ils peuvent se réclamé des droits acquit. Wow!

  3. 3 Jean-Pierre Plourde Le 24 octobre 2008 à 1h58

    Un message de Jean-Pierre Plourde;

    Le Québec pourra s’entendre avec les Amérindiens habitants ses territoires lorsque la fédération sera sorti du décor.

    La fédération tire les ficelles et cherche à nous imposer une constitution qu’on a toujours refusée, celle de 1982. Même Robert Bourrassa l’a désavouée.
    La plupart des articles de votre traité sont basés sur cette constitution que le Québec n’a jamais reconnue. Cela rend votre traité sans valeur.

    La constitution doit se négocier entre membres concentants dans un respect mutuel, et ce n’est pas le cas.

    Cette constitution nie au Québec le droit d’égalité.

    On ne peut que refuser de négocier lorsqu’un prétendu partenaire ne respecte pas les règles de la démocratie.

    Toute cette question doit-être soumise au peuple du Québec et elle lui appartient.

    Toute tentative d’agir autrement générera des troubles sociaux d’une ampleur inégalée et vous le savez très bien.

    Lorsqu’un premier ministre déclare publiquement qu’il te fait la guerre, confirmé par Charles Guité à la commission Gomery, et qu’il en utilise les techniques pour défaire un référendum, on est pas dans une démocratie mais dans une dictature.

    Arrêtez de négocier en cachette, ça ne marchera pas.

    Un débat de fond auprès de la population concernée sur toute ces questions est essentiel.

    La paix sociale ne pourra être assurée que par la consultation des citoyens concernés. Ces derniers sont tenus dans l’ignorance des implications majeures qu’aura ce traité sur leur avenir.

    Ce traité n’est rien d’autre que la deuxième déportation massive de ce pays depuis les Acadiens, en remplaçant les bâteaux par l’expropriation.

    Votre traité dit de l’approche commune ne vaut pas un clou sans l’assentiment de la population concernée.

    C’est un marché de dupes, ou seulement les minorités sont informés.

    Avec la nomination de chefs négociateurs en conflit d’intérêt contre nos aspirations et le contrôle de l’information dans les médias, on est très loin des règles de la démocratique, voir mon enquête à ce sujet sur mon site.

    Les signatures de ce prétendu traité ne tiennent pas la route sans l’information et la consultation de notre majorité, cette consultation devra se faire sans la présence de la fédération et en présence d’observateurs Onusiens.

    Il y a la suffisamment d’argument pour revendiquer à l’ONU la reconnaissance internationnale du pays du Québec dans ses frontières intégrales d’avant le référendum de 1995.

    Votre article, n’est rien d’autre que de l’intimidation des citoyens désinformés de leurs droits.

    Le nombre récent de visites sur mes sites en provenance d’Ottawa me laisse à penser que la présente poussée d’articles sympathiques est commanditée.

    Jean-Pierre Plourde,
    saglac@gmail.com

  4. 4 Richard Harvey Le 29 octobre 2008 à 16h46

    Je suis en accord avec les propos de M. Picard sur le fait que l’ensemble du territoire du Québec est affecté par la prépondérance des droits ancestraux des autochtones, avec la nuance que les autochtones sont clairement définis dans l’article 35 de la Constitution canadienne comme étant «… notamment les Indiens, les Inuits et les Métis. », ce qui fait d’eux ( les Métis) des ayants droits naturels au même titre que les Indiens membres de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et les Inuits. Les enjeux sont les mêmes pour les Métis du Québec qui se voient spoliés de leurs droits sur ces mêmes territoires, exclus et relégués au rang de « tiers » anonymes par des projets de traité comme L’Approche Commune par exemple. C’est effectivement une question de survie pour tous ces autochtones qui devraient travailler ensemble à établir des normes de cohabitation et d’exploitation respectueuses des collectivités qui ont tiré depuis des temps immémoriaux leur subsistance des ressources de ces territoires, et devenir enfin des partenaires gestionnaires d’un régime territorial qui tiennent compte de ces réalités.

  5. 5 Jean-Pierre Plourde Le 30 octobre 2008 à 0h11

    M. Harvey je me dois de nuancer votre intervention.

    Les prétentions Amérindiennes ne tiennent pas la route.

    Vous faites référence à l’article 35 de la Constitution Canadienne de 1982.

    La Constitution de 1982 fut rappatriée unilatéralement par ce pays sans l’accord du Québec. Robert Bourassa, premier ministre de l’époque, s’est farouchement opposée
    à tout rappatriement sans l’accord du Québec et il avait raison.

    La Constitution de 1982 n’a donc aucune valeur.

    Les Québécois doivent rejeter toutes ordonnances qui leurs sont imposées sans leur consentement. C’est un manque flagrant de respect entre partenaire, comme il en fut pour, La nuit des long couteaux, Le Lac Meech et bien d’autres.

    Cette prétendue Constitution de 1982 est l’une de ces ordonnances dont les Québécois doivent-être informés et qu’ils doivent rejeter majoritairement.

    La démocratie, par définition, fait abstraction de toute notion de race.

    Le traité de l’approche commune est à caractère raciste et il ne cherche qu’a protéger les intérêts particuliers des multinationales au dépend de la démocratie du nombre et même des Amérindiens eux-mêmes. Ces derniers ne seront jamais en mesure de défendre ou protéger les territoires contre la voracité des multinationales. Ils seront démunis devant la tutelle que la fédération leur imposera sans l’appui de l’ensemble des Québécois.

    Les territoires du Québec appartiennent à ceux qui les ont réellement développés, soit, l’ensemble des Québécois habitants les territoires.

    Les Québécois doivent comprendre cette notion pour devenir responsable de leur avenir.

    Le problème Québec-Amérindien doit se régler entre Québécois et Amérindiens. Il nous faut donc sortir la fédération de ces négociations trafiquées. Seule une majorité de citoyens Québécois bien informé de ses droits est en mesure de faire cela.

    Un tel traité serait impossible à réaliser ailleurs au Canada, car les citoyens des autres provinces sont beaucoup mieux informés sur ces questions et ne laisserait jamais passer une telle chose.

    Pour ne pas disparaître, les Québécois doivent relever la tête et prendre conscience de l’importance de la notion de liberté que seule la souveraineté peut leur donner.

    Jean-Pierre Plourde.

  6. 6 Richard Harvey Le 30 octobre 2008 à 20h45

    M. Plourde, d’abord j’imagine que c’est une erreur d’inattention que de dire que Robert Bourassa était Premier ministre à l’époque du rapatriement de la constitution en 1982. C’était bel et bien René Lévesque non ?

    Aussi je suis désolé de vous contredire sur certains points. Primo, même si je suis contre un traité éventuel avec les Innus sur la base de l’entente de l’Approche Commune – que je considère comme un torchon rédigé par des apprentis sorciers de l’appareil étatique québécois dont Louis Bernard est le prototype – il m’apparaît clair que le fondement des prétentions des autochtones canadiens ( lire les Indiens, les Inuits et les Métis) en ce qui regardent la prépondérance de leurs droits fondamentaux ancestraux et territoriaux sur l’ensemble de leurs territoires est légitime et justifiée en droit par l’ensemble de la jurisprudence canadienne à cet effet, et par une meilleure connaissance il faut bien le dire des ressorts et des enjeux liés à ces questions depuis les vingt dernières années. Là où le bât blesse en ce qui concerne l’Approche Commune c’est son caractère exclusif et nébuleux ; un pactole négocié dans les officines gouvernementales à la fin des années 90 à l’insu de tous et strictement pour le bénéfice d’une élite autochtone qui retrouve aisément son pendant chez les lobbyistes magouilleurs à la solde des grands prédateurs économiques de la planète qui tirent les ficelles de cette trame dans laquelle vous et moi ne sommes rien du tout. Là dessus je crois qu’on se rejoint.

    Secundo uant à la constitution canadienne je suis plutôt de l’avis de Jacques Parizeau ; les zélites nationalistes québécois crachent dessus à grands coups pour faire « méchants-méchants » mais s’en gargarisent à grande lampée quand il s’agit de leurs intérêts propres. L’Approche Commune en est l’exemple édifiant. Pour ma part je suis d’avis que la constitution canadienne constitue pour les Métis et les Canadiens français du Québec le document le plus important et le plus significatif sur la question identitaire et sur les questions qui regardent les droits les devoirs et les prérogatives des citoyens et des peuples qui composent la fédération canadienne. Les québécois en somme, ont été incités à jeter sur ce document ( il faut le lire) un regard « éborgné » au bénéfice d’un processus politique électoraliste et au détriment de certaines réalités juridiques. La nuits des longs couteaux monsieur Plourde, les couteaux volaient très bas et de tous bords tous côtés. C’était donnant donnant, ne soyons pas naïfs.

    Et enfin tertio Monsieur Plourde quant à savoir ce que feront les québécois ? Bien malin qui pourrait le dire mais si on en juge par leur propension traditionnelle à l’indifférence et à l’amorphie en ce qui regarde leurs droits et leurs devoirs en matière de citoyenneté, ça augure très mal pour eux.

    Je crois qu’on s’entend aussi là-dessus.

    Richard Harvey Métis

  7. 7 Gino Carrier Le 13 février 2009 à 1h50

    Hum,pas jojo le discour, je viens à peine de visité la problémathique amérindienne québécoise, mon éducation m’avait fait ignoré jusqu’à cette année toute l’importance du débat sur les revendications faites pas les premières nations.Historiquement parlant, se sont eux qui nous ont invités à partager leurs territoires. Pourquoi ne pas repartir de là pour établir un nouveau réaménagement des pouvoirs en place.Bien sûr, ce que les premières nations du Québec ont eu comme ententes avec le Canada est une chose,on pourra en débattre longtemps, mais notre réalité actuelle commune en est une autre et il est grand temps de s’en occupper. Qu’elles sont vraiment les instances de part et d’autres qui ont la légitimité de la démarche ? Que proposeront-ils de nouveau ? Un contrat de mariage peut-être ? Conjoint de faits ? L’union libre ? L’idée de mettre le fédéralisme en dehors du réaménagement Premières-Nations-Québéc me plait beaucoups.On fait notre vaisselle ensemble pis ont sort nos vidanges en même tant…

    Gino Carrier

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