Le dimanche 11 mai 2008

International

La France s’embarasse de la “petite” Reine du Canada, ex-citoyenne française

FranceLe 400ème anniversaire de Québec ]

Par RRQ

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Michaëlle Jean, qui a renié sa citoyenneté française en 2005 pour devenir demi-Reine du Canada, a la loyauté très élastique et, pour cette raison, les Français devraient s’en tenir loin comme de la peste au lieu de s’en enticher aveuglément. S’il fallait que les Français sachent ce que miss Jean a déjà pensé du traitement que leur pays réserve à ses minorités, il y a fort à parier qu’ils apprécieront beaucoup moins la demi-reine provenant d’outre Atlantique.

En août 2005, l’organisation du Québécois tirait à boulets rouges sur la nouvelle gouverneure générale du Canada, Michaëlle Jean. Nous l’avions fait en effectuant des révélations fracassantes sur son passé qui est marqué par des liens serrés d’amitié avec des membres éminents de notre famille politique, la frange radicale du mouvement indépendantiste québécois1 . Pourquoi avions-nous cru légitime d’agir ainsi? Tout d’abord parce que nous nous sentions trahis par des gens qui reniaient leurs idéaux politiques pour de lucratifs emplois et aussi parce que le premier ministre canadien du moment, Paul Martin, croyait pouvoir se servir du charme de miss Jean pour nuire au mouvement indépendantiste québécois.

Notre ferme réaction avait su contrecarrer de très belle façon les plans du chef libéral, Paul Martin, c’est le moins que l’on puisse dire. Jamais plus Michaëlle Jean ne devait être utilisée par les forces fédéralistes pour vanter les mérites de l’unité canadienne en terre québécoise. Tout d’abord parce que les gens apprécient très peu les arrivistes et les opportunistes, et d’autre part parce que plus personne ne pouvait dès lors croire cette femme qui défend l’unité canadienne mais qui tout récemment encore appuyait exactement le contraire!

« Elle était brûlée », comme on dit chez nous. Et on l’a vraiment cru jusqu’à tout récemment, jusqu’à ce qu’on apprenne que la gouverneure générale se rendrait prochainement en France pour y lancer officiellement les festivités du 400e anniversaire de la fondation de la ville de Québec. Ce qui est pour le moins particulier, et ce, parce qu’au moment d’entrer en fonction, en 2005, Michaëlle Jean avait parlé du passé du Canada, mais sans jamais même mentionner le rôle fondamental qu’avait joué la France…

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Michaëlle Jean a la loyauté très élastique et, pour cette raison, les Français devraient s’en tenir loin comme de la peste au lieu de s’en enticher aveuglément. Un jour ou l’autre, la dame pourrait bien militer contre les intérêts de la République. D’ailleurs, elle l’a déjà fait…

Mais avant de nous concentrer sur le cas français, rappelons tout d’abord que Michaëlle Jean et son époux, le prince consort, Jean-Daniel Lafond, ont jadis été de grands amis, entre autres, du très indépendantiste cinéaste, Pierre Perrault. Au coeur de la polémique de 2005, la veuve de celui-ci avait dit, qu’avec eux du moins, Jean-Daniel Lafond était très indépendantiste. Ce dernier était en fait tellement amis avec les indépendantistes qu’il avait fait des films sur eux. La liberté en colère, sur le felquisme, et La Manière nègre ou Aimé Césaire, chemin faisant : genèse d’un film qui fut réalisé en 1993.

Dans ce dernier film (qui a aussi donné naissance à un livre), on voit Michaëlle Jean discuter avec l’ex-felquiste Pierre Vallières, avec les poètes indépendantistes Gérald Godin, Yves Préfontaine et Paul Chamberland, de même qu’avec la passionaria de l’indépendantisme québécois, Andrée Ferretti. Avec eux, Michaëlle Jean s’était écrié : « Au retour du poète (Aimé Césaire)! C’est fini les petits peuples ». L’échange entre les convives se terminait par un toast à « l’indépendance et aux indépendances ». Évidemment, lorsque nous les avions rendus publics, de tels propos avaient profondément choqué tous ceux qui étaient opposés à l’indépendance du Québec. Nous avions donc bien su prévoir les réactions des Québécophobes, et tout cela faisait en quelque sorte notre jeu.

Ce qu’on n’avait par contre point vu venir à l’horizon, c’est la réaction du bureau de Paul Martin à la polémique soulevée par l’organisation du Québécois. Son cabinet avait très clairement dit que les Canadiens ne devaient pas s’énerver outre mesure, que les déclarations de miss Jean telles que rapportées par Le Québécois ne concernaient même pas le Québec et son indépendance, mais bien celle de la Martinique, ce qui était en partie vrai. Plus exact aurait été toutefois de dire qu’elles concernaient toutes les indépendances, dont celle de la Martinique.

Dans le film en question, Michaëlle Jean donnait raison à Pierre Vallières lorsque celui-ci soutenait : « Non seulement la Martinique doit aller à l’indépendance, mais à la révolution, comme le Québec aussi ». À cela, miss Jean avait répondu :« l’indépendance, ça ne se demande pas, ça se prend ». Elle laissait ainsi très clairement entendre qu’elle était -à l’époque du moins- ouverte aux manœuvres destinées à acquérir unilatéralement la liberté québécoise ou martiniquaise.

En soutenant que Michaëlle Jean n’appuyait que l’indépendance révolutionnaire de la Martinique, et non celle du Québec, les fédéraux croyaient avoir ainsi mis leur gouverneure générale à l’abri. Mais cet abri risque de devenir aujourd’hui bien précaire. Il le sera certainement lorsque Michaëlle Jean sera, cette semaine, chez les Français qui auront appris -espérons-le- ce que la « presque reine du Canada » a déjà dit à l’égard de l’intégrité de la République qu’on dit « une et indivisible ». S’il fallait que les Français sachent ce que miss Jean a déjà pensé du traitement que leur pays réserve à ses minorités, il y a fort à parier qu’ils apprécieront beaucoup moins la demi-reine provenant d’outre Atlantique.

Cela risque d’être encore plus vrai lorsque ces mêmes Français apprendront que Michaëlle Jean a officiellement renié la France en 2005. Il faut savoir qu’au moment où la polémique concernant son passé felquisant battait son plein, Michaëlle Jean possédait sa citoyenneté française. Bien des anglophones (des monarchistes entre autres) ne pouvaient tolérer une telle chose. Ils se sont alors mis à réclamer comme preuve irréfutable de la loyauté de miss Jean à l’égard de la couronne britannique et du Canada qu’elle rejette sa citoyenneté française. Ce qu’elle fit de bon cœur.

Pour Michaëlle Jean, après tout, peu importent la grandeur des destins du Québec, de la Martinique ou de la France. Ce qui prime à ses yeux -les diverses trahisons qu’elle a commises au fil des ans contre le Québec, la Martinique et la France le démontrent bien- c’est son petit bien-être bien personnel. À l’évidence, elle est la « demi-reine » des arrivistes, et rien d’autre…

Patrick Bourgeois

  1. Pour obtenir des preuves documentaires: www.lequebecois.org []

2 commentaires à cet articleFlux RSS des commentaires

  1. 1 Dominic Desbiens Le 23 mai 2008 à 16h48

    Les Français, ils ne vont pas sur Youtube? Il y a sûrement des extraits vidéos de l’actualité qui reprennent des grandes lignes de cette “grande” dame. Ou peut-être que les Français sont comme nous les Québécois, nous oublions malheureusement trop rapidement ! Et dire que notre devise est “Je me souviens…”.

  2. 2 Claude Gélinas Le 22 août 2008 à 2h25

    Le poste de “gouverneure générale du Canada” est une imposture, même pour les fédéralistes!

    Qu’importe qui se voit investir dans ces fonctions, il n’y a rien de glorieux à jouer au “bouche-trou-de-service” dans une fonction qui n’a plus sa raison d’être.

    Les français devrait s’offusquer qu’une ancienne citoyenne française a renié sa citoyenneté pour aller défendre les “intérêts” de la couronne britannique!

    C’est assez tortueux merci, comme parcours!

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Cet article de 991 a été rédigé par Réseau de Résistance du Québécois il y a 15 ans et 10 mois, le dimanche 11 mai 2008.

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