Le jeudi 27 avril 2006

Société

La réforme qui déforme l’histoire du Québec

Réforme scolaire ]

Par AmériQuébec

On apprend aujourd’hui que les cours d’histoire enseignés au secondaire subiront une réforme au cours des prochaines années.

En fait, annoncée pour 2007-2008, la soi-disant réforme implique de laisser de côté certaines parties de l’histoire enseignée jusqu’à maintenant au profit de l’enseignement de l’histoire “positive”.

Moins politique

En effet, selon le Devoir, “Québec songe à un enseignement «moins politique», non national et plus «pluriel»”… Le Devoir aurait mit la main sur des documents qui présenteraient des éléments de la réforme.

Qu’est-ce que cette réforme impliquerait? Regardons cela de plus près:

  • On parlera maintenant peu de la “Nouvelle-France” ou des patriotes
  • L’acte d’union de 1840? On oublie ça!
  • La conscription forcée de 1917? Ça ne sera plus important!
  • Le rapatriement de la constitution de 1982? .. “De quessé” ?
  • On veut de moins en moins accorder d’importance aux conflits entre les peuples fondateurs.
  • Le cours “Histoire du Québec et du Canada” perd son appellation pour “Histoire et éducation à la citoyenneté”… Ça promet!
  • Si on se fit à l’absence complète d’une référence quelconque à cet événement dans le document, l’acte de Québec passerait sous silence avec toutes les implications qui en découlent.
  • Un point positif, le cours d’histoire de secondaire 4 actuel serait scindé en deux parties. Donc il y aurait un cours d’histoire en 3ième et en 4ème secondaire.

Les nouveaux cours d’histoire comporteront six volets:

  1. À partir de 1500, «les premiers occupants»
  2. De 1608 à 1760, «l’émergence de la société canadienne»
  3. De 1760 à 1848, «le développement des idées libérales dans la colonie britannique»
  4. De 1848 à la fin des année 1920, «la formation de la fédération canadienne»
  5. De 1930 à 1980 environ, la modernisation de la société québécoise
  6. Les enjeux de la société québécoise depuis 1980

Bon, de ce côté, ça ne me semble “pas si mal”. On va parler plus des premières nations, bon point! Au lieu de commencer par Jacques Cartier qui débarque en terre canadienne, on parlera plutôt des autochtones. Ça, je dois l’avouer, je suis bien d’accord. Par contre, ça ne justifie pas d’omettre des parties de notre histoire parce que ces dernières ne sont pas des expériences positives…

« Il s’agit de sortir du cadre habituel d’une histoire structurée autour des conflits entre les francophones et les anglophones pour faire une histoire plus rassembleuse »… Ça, c’est ce qu’en dit un historien de l’université Laval, Jean-François Cardin, qui fut consulté lors de la préparation de ces documents. Selon un autre professeur, voir l’histoire de cette façon permettrait d’en finir avec la supposée vision misérabiliste que nous avons de notre histoire…

Un cours d’histoire qui fait l’éloge de l’éducation citoyenne

En fait, le cours d’histoire se dénature totalement. On parle “d’éducation citoyenne”! On sort du contexte des cours d’histoire traditionnels! Ce n’est pas dans un cours d’éducation citoyenne qu’on risque d’insister sur des éléments pourtant clés de l’histoire, alors les personnages et dates historiques, bof… si on suit la logique de cette réforme…

Finalement, quelque chose d’autre qu’on ne risque pas de voir particulièrement dans ce cours, c’est le mot nation, qui est nullement mentionné dans le texte. Aussi, selon le Devoir toujours, le Québec est rarement mentionné comme tel, on fait plutôt mention à « la société au sein de laquelle l’apprenant évolue » … Bien sûr!

Toujours est-il que ce nouveau programme n’a pas été encore approuvé, mais que cela se fera plus tôt que tard…

Moi qui avait tendance à penser qu’on manque de cours qui forment l’esprit critique et qui informent les gens face à la politique, je suis bien déçu de cette réforme… C’est trop négatif de parler des tentatives d’unions forcées, des patriotes, des conflits anglais/français… Ce n’est pas assez winner comme on dit…

Jean-Marc Fournier y met son grain de sel

Mais bon, selon notre très préféré ministre de l’éducation, Jean-Marc Fournier, « Les conflits font partie de l’histoire. Ils expliquent l’histoire et les suites de l’histoire. Pour être rassembleur, il faut comprendre l’histoire et les conflits. Pas question de gommer ça. »

Selon Radio-Canada:

M. Fournier soutient qu’enseigner à être un bon citoyen « c’est très bien, mais ce n’est pas faire de l’aveuglement volontaire sur des conflits ».

Il affirme au contraire que le nouveau programme permettra de couvrir plus de matière, puisque davantage d’heures seront consacrées à l’enseignement de l’histoire. Donc, pour M. Fournier, cela permettra de mieux comprendre les évènements et leurs répercussions dans la société.

Le ministre soutient finalement que le document auquel se réfère Le Devoir, n’est qu’un document de travail et que le nouveau programme est loin d’être adopté.

Il dit par ailleurs ne pas avoir pris connaissance du document en question.

Je me dois d’insister sur le fait qu’il n’a pas encore pris connaissance de ce document mais qu’il en parle comme s’il connaissait très bien le dossier…

Selon Cyberpresse:

Attendu pour l’année scolaire 2007-2008, le nouveau cours d’histoire du Canada destiné aux élèves du secondaire ne fera pas l’économie des grands moments du passé, proche ou lointain, a assuré le ministre.

Par exemple, en ce qui concerne l’histoire contemporaine, les élèves du secondaire apprendront les événements et les circonstances qui ont entouré le référendum de 1980, le rapatriement de la constitution deux ans plus tard, et l’échec de l’Accord du lac Meech en 1990, a évoqué M. Fournier.

J’ai bien hâte de voir ça moi!!

5 commentaires à cet articleFlux RSS des commentaires

  1. 1 Patrice Vachon Le 28 avril 2006 à 0h02

    Haaa, il est vrai que les 2 peuples fondateurs ont vécu toujours dans l’harmonie et la paix … nous avons toujours marché main dans la main dans une perspective d’égalité …

    Non mais … ma gang de frenchmans colonisés, caliss… quand ils ont pendu pis violé notre monde dans les révoltes des patriotes, où étiez-vous? Quand ils ont décrété l’acte de l’union pour être sûrs que nous avions aucun pouvoir politique… et assurer notre assimilation à long terme…

    Quand ils ont rapatrié tous nos symbole soient : le nom Canada en soi, la feuille d’érable, le castor pis le Ô Canada… personne ne les a arrêtés… mais c’est vrai qu’il faut surtout pas se le rappeller pis surtout la prochaine fois, il faut encore se laisser faire pis leur laisser encore une dernière chance… Mais calmons-nous et tenons-nous main dans la main et fermons les yeux sur l’oppression raciale que le Québec est encore victime par l’Amérique du nord anglo-saxons… qui est encore aujourd’hui la plus grand puissance colonisatrice de la planète..

  2. 2 Fabiola Lahaie Le 26 janvier 2009 à 12h39

    Moi, j’aimerais savoir pourquoi les autochtones ne font pas partie des peuples fondateurs: c’est tout de même grâce à eux si les soldats ont survécus à nos rudes hivers dont ils ne s’attendaient pas, d’ailleurs ils ont appris comment se nourrir par les Amérindiens.
    -Et c’est pour quand qu’on va écouter LEUR histoire qui est celle de nos ancêtres (pour plusieurs d’entre nous)

    -Et pourquoi le peuple québécois n’affirme jamais son métissage. Ça, on en parle jamais. Vous connaissez des québécois qui sont fiers d’être le mélange amérindien/français? Bien sûr que NON. On réagit fortement parce qu’on est pas capable d’avouer que les autochtones sont nos cousins: tout ce qui leur arrive nous affecte.

  3. 3 Yvon Beaupré Le 30 janvier 2009 à 19h14

    Bien dit Fabiola,

  4. 4 Sophie Le 28 septembre 2009 à 14h19

    Je crois que vous n’avez vraiment pas regarder le programme du MELS pour les cours d’Histoire et éducation à la citoyenneté 2eme cycle. En effet, étant moi-même étudiante au BAC en éducation univers social (histoire et géographie), je connais très bien le programme du MELS et tous les évènements mentionnés plus hauts sont bel et bien inscrit au programme et prescrits par le ministère de l’Éducation.

  5. 5 Retour sur la réforme de l’histoire - Amériquébec Le 6 septembre 2010 à 2h21

    […] ministère de l’éducation, dirigé par le merveilleux gouvernement Charest, par rapport aux changements des cours d’histoire du Québec. Aujourd’hui, les oppositions font […]

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